Le Trophée Jules Verne 2010 et autres records
  Tentative de Groupama 3

Sommaire

Retour Franck Cammas

Le récit des tentatives :

  1. Le Trophée Jules Verne
  2. Sevenstar Round Britain and Irland
  3. La Route du Rhum
Mise à jour :
9 novembre 2010
News  

La Route du Rhum
Le 9 novembre 2010
Franck Cammas (Groupama 3) remporte la 9è Route du Rhum - La Banque Postale
Franck Cammas (Groupama 3) remporte la 9è Route du Rhum - La Banque Postale En passant la ligne d'arrivée en Guadeloupe à 16 heures 16 minutes 47 secondes (heure de Paris), Franck Cammas a remporté la neuvième Route du Rhum - La Banque Postale. Le temps de course de Groupama 3 est de 9 jours 3 heures 14 minutes 47 secondes, sa vitesse moyenne sur l'eau est de 16,14 nœuds, sur une distance parcourue de 3 539 milles. Il ajoute son nom à la légende du "Rhum" en succédant à Mike Birch, Marc Pajot, Philippe Poupon, Florence Arthaud, Laurent Bourgnon, Michel Desjoyeaux et Lionel Lemonchois.

Le 08 novembre 2010
Franck Cammas pour un finish caribéen
C'est la dernière ligne droite pour celui qui devrait écrire, la nuit prochaine, son nom au prestigieux palmarès de la Route du Rhum - La Banque Postale. A 300 milles de l'arrivée, Franck Cammas reste le mieux placé pour l'emporter au terme d'un parcours exemplaire qui force l'admiration depuis le départ de Saint-Malo le 31 octobre. 300 milles derrière le skipper de Groupama 3, Thomas Coville (Sodebo) s'est sorti des griffes de la bulle sans vent qui l'a retenu prisonnier de longues heures hier et ne peut, ce matin, que constater qu'il n'a pu contenir l'hémorragie.

Le 06 novembre 2010
Sprint final sous haute tension !
Alors que Franck Cammas a été le premier à passer sous le cap symbolique des 1000 milles avant l'arrivée, l'assaut est plus que jamais lancé aux basques du skipper de Groupama 3. Nullement épargnés par les lignes de grains caractéristiques d'une navigation entre les Açores et les Antilles, les trois prétendants au titre sont soumis à des conditions délicates et sujettes à bien des précautions. Pour Cammas comme pour Thomas Coville (Sodebo) et Francis Joyon (Idec), lancés à la poursuite du premier du Nord au Sud, la Guadeloupe se profile devant les étraves et avec elle la très sensible négociation du régime qui l'entoure. D'ici 48 heures le verdict devrait tomber mais d'ici là, chacun à encore de belles cartes à abattre.

Le 05 novembre 2010
Un week-end au Rhum agité !
Si dans toutes les catégories un camp semble prendre l’ascendant et une hiérarchie se dessiner, la route jusqu’à la Guadeloupe reste pour tous les concurrents de la Route du Rhum-La Banque Postale semée de pièges météo et de chausse-trappes océaniques. Franck Cammas (Groupama 3), Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !), Roland Jourdain (Veolia Environnement), Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) et Andrea Mura (Vento di Sardegna) vont-ils résister aux assauts de leurs camarades de jeu parés à tous les coups tactiques pour les faire trébucher au moment de goûter à toute la saveur – et la primeur – du Rhum ? Début de réponse dimanche soir au mieux, plus probablement lundi pour l’arrivée du premier des géants qui aura, quoi qu’il en soit avalé, l’Atlantique d’une traite…

Le 4 novembre 010
Les multis par l’autoroute du Sud, les monos par la face Nord ?
Après quatre jours de course dans des conditions pourtant complexes et favorables aux rebondissements, Franck Cammas (Groupama 3) et Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !) déboulent comme des fusées sur l’autoroute des alizés. De leur côté, Roland Jourdain (Veolia Environnement) et Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) tiennent toujours bon la corde de leur flotte respective sur la face Nord de l’Atlantique. Si rien n’est encore joué sur la Route du Rhum-La Banque Postale, une certitude semble l’emporter sur les grands espaces océaniques : les multicoques sont toujours plus à l’aise pour faire parler l’écume dans des conditions de vent portant, tandis que les monocoques, plus polyvalents, n’ont pas d’égal pour tracer leur route quelque soit le régime météo.

Le 2 novembre 2010
Cammas leader, Quentin hélitreuillé
Souffrant de fortes douleurs à la poitrine et d’une grosse fatigue, Bertrand Quentin (Côte d’Or II) a été hélitreuillé depuis son trimaran par la marine espagnole et pris en charge par les médecins à l’hôpital de Burela. Pendant ce temps, la course continue sur un rythme soutenu en tête de la catégorie Ultime. De nouveau aux commandes depuis mardi 8h, Franck Cammas (Groupama 3) a repris les devants à la faveur de son option sud autour de l’anticyclone des Açores.

Le 1 novembre 2010
Suspense et grandes incertitudes à tous les étages
Déjà plus d’un golfe de Gascogne d’écart entre le géant Groupama 3 (Franck Cammas) qui progresse à vitesse grand V le long des côtes portugaises et les retardataires des catégories Class 40 et Rhum : à chacun ses premières lampées de Rhum sur la reine des courses océaniques en solitaire. Face Nord, route sud ou voie médiane ? Pour les 85 navigateurs de la Route du Rhum-La Banque Postale, l’heure des grandes décisions stratégiques a sonné dans un contexte météorologique particulièrement incertain. Guerre de routage à un train d’enfer chez les Ultime, course de vitesse et début des premières options dans le camp des IMOCA, régate au contact pour certains, course de fond océanique pour d’autres : le suspense l’emporte à tous les étages de cette 9è édition qui s’est élancée hier dans des conditions favorables pour tenir le public en haleine dès les premiers milles du parcours...

Sevenstar Round Britain and Irland Race
Le 29 août 2010
1ère victoire pour Groupama 70
C'est à 12h26 dimanche que Franck Cammas et ses dix équipiers ont franchi en vainqueurs la ligne d'arrivée de la Sevenstar autour des îles britanniques devant le Royal Yacht Squadron à Cowes sur l'île de Wight. En parcourant les 1802 milles en 5 jours 21 heures et 26 minutes à la vitesse moyenne de 12,74 noeuds, l'équipage tricolore a nettement amélioré le meilleur temps sur ce parcours qui appartenait aux Britanniques Dee Cafari et Sam Davies depuis 2009.
« Notre arrivée sur l'île de Wight a été assez magique. Nous avons longé l'île à plus de vingt noeuds sous spi avant de finir en tirant des bords dans le Solent contre le courant. Au passage de la ligne d'arrivée devant le Squadron, on s'est claqué dans la main. C'est comme cela que l'on construit une équipe, c'est important » relate Jean-Luc Nélias, navigateur à bord de Groupama 70.

Alors que le vainqueur de la Sevenstar Round Britain Islands est amarré à quai dans le port de Cowes, la bouteille de champagne passe de main en main. Très sollicité, Franck Cammas répond aux interviews téléphoniques qui se succèdent à bon rythme. Pour sa première confrontation face à un spécialiste de la Volvo Ocean Race, le skipper de Groupama 70 était attendu de pied ferme : « Notre objectif sur cette course était de voir les effets du travail accompli depuis six mois par cette nouvelle équipe sur un nouveau bateau face à une référence comme Telefonica. La bagarre a été jolie et serrée. Nous-nous sommes bien battus. Rien ne vaut la confrontation ave la pression qui l'accompagnait pour la première fois depuis l'engagement de Groupama dans la Volvo. Cette victoire motive toute l'équipe à aller le plus loin possible. Quant au record, c'est la cerise sur gâteau » analyse un Franck Cammas heureux.

En mettant 14 heures et 3 minutes de moins que le meilleur temps réalisé jusqu'à ce jour, Groupama 70 confirme la rapidité des monocoques de la Volvo Ocean Race, capables de dépasser 30 noeuds en vitesse de pointe mais aussi de naviguer régulièrement plus vite que la force du vent, à l'instar des multicoques que le skipper Groupama connaît bien.

Mais la plus grande satisfaction du récent détenteur du Trophée Jules Verne est humaine : « Notre équipe est nouvelle. Aucun de mes équipiers ne viennent du multicoque et des trois trimarans Groupama. Il fallait que je m'intègre. Or, rien ne vaut la course pour bien se connaître, se faire confiance. J'ai plus appris en six jours de course qu'en six mois d'entraînement à Lorient lors de sorties à la journée. Cette victoire lie notre équipage pour l'avenir ».

Un équipage qui reprenait rapidement reprendre la mer pour rejoindre la base de Lorient : « Nous serons repartis avant que Telefonica n'arrive. On n'est pas bégueules mais notre emploi du temps est serré et chaque minute compte jusqu'au départ de la Volvo en novembre 2011. Ce serait une erreur de sous-estimer nos concurrents » concluait Jean-Luc Nélias.

- Heure de passage de la ligne d'arrivée : 12h26 (heure française)
- Temps de course : 5 jours 21 heures et 26 minutes
- Vitesse moyenne sur les 1802 milles du parcours : 12,74 noeuds
- Avance sur le record : 14 heures et 3 minutes

L'équipage de Groupama 70 :
1. Franck Cammas, skipper
2. Jean-Luc Nélias, navigateur
3. Laurent Pagès, chef de quart
4. Magnus Woxen, chef de quart
5. Charles Caudrelier, régleur
6. Erwan Israël, régleur, moins de 30 ans
7. Martin Strömberg, régleur et piano, moins de 30 ans
8. Sébastien Marsset, régleur et piano, moins de 30 ans
9. Mike Pammenter, numéro 1, moins de 30 ans
10. Martin Krite, numéro 1, moins de 30 ans
11. Yann Riou, media crew

Le Trophée Jules Verne

Le 21 mars 2010
Arrivée au port de Brest
Franck Cammas et ses hommes ont amarré Groupama 3 au port du Château ce dimanche matin, accueillis par des Brestois nombreux et enthousiastes. Après avoir battu le record autour du monde du Trophée Jules Verne, en 48j 07h 44' 52'', l'équipage s'est prêté au jeu des questions-réponses toute la journée devant le public, les médias et leurs proches... Extraits d'un déferlement d'émotions et de souvenirs.
Franck Cammas :
«Une joie immense ! Je crois qu'avoir mis tant d'énergie et de temps sur ce projet et arriver au bout, c'est super. C'est le travail acharné d'une équipe et de notre partenaire Groupama qui n'a jamais lâché le morceau. C'est super que ça se termine de cette façon. La clé, c'est que quand il y a des échecs, il faut les utiliser, car c'est l'expérience, la connaissance et la fiabilisation du bateau. C'est ce qu'on a prouvé aujourd'hui. C'était beaucoup plus intense que je l'imaginais, mais on aime ça et évidemment c'était 50 jours d'émotions extrêmement fortes. On avait confiance dans notre bateau et dans le concept de trimaran. C'était une « dream team » et c'est une somme d'expériences et de talents. Parfois il fallait que je tranche avec mon feeling parmi les idées de tout le monde. J'ai appris énormément : c'était super. L'image qui restera, c'est le passage du cap Horn. On était comme des gamins...»

Fred Le Peutrec :
« Ce Trophée, c'est un mélange de choses, une sorte de fondu enchaîné entre ce que j'ai eu envie de vivre quand j'étais gamin et la réalité ! J'ai toujours l'impression que ce sont d'autres qui l'ont fait, d'être désincarné, que ce n'est pas moi qui y était... Une émotion débordante, un moment hors du temps. Je l'ai rêvé en voyant les autres équipages partir et revenir. C'est concret et en même temps fuyant. Le parcours de Groupama 3 depuis trois ans a tout de même été semé d'embûches : décrocher le Trophée de cette manière, sur le fil du rasoir, dans les derniers jours de mer, alors que nous avions failli ne pas partir, c'est magique ! »

Lionel Lemonchois :
« Arriver à Brest, c'est toujours génial ! On a fait du mieux qu'on a pu et c'est passé sur la fin. Super ! On a eu des conditions très variées et pas toujours favorables, et celui qui arrivera à enchaîner les bons systèmes météo d'un bout à l'autre, fera un carton... Mais je ne sais pas si cela est possible. Ce qu'il faut, c'est être constant, naviguer bien en permanence, et avoir un bon bateau : c'était vraiment le cas avec Groupama 3. L'équipage était super et cela rend les choses faciles : chacun était à sa place comme ce fut le cas avec Bruno Peyron. Ce qui est essentiel et motivant, c'est de monter une belle équipe et Franck Cammas a parfaitement réussi son casting ! 48 jours de mer, à dix enfermés dans un huis clos, ce n'est pas anodin : ce n'est pas que de la technologie, c'est d'abord du rapport humain. Le bateau était vraiment facile : c'est un petit voilier de 32 mètres ! À trois sur le pont, on pouvait presque tout faire. Avec des moments inoubliables comme lorsque nous avons piqué sur le cap Horn à plus de 40 noeuds, sous un ciel de traîne et huit mètres de creux... 48h extraordinaires. »

Thomas Coville :
« On avait fait une première tentative, on avait cassé, on s'était arrêté à Cape Town. On sentait qu'on avait un groupe très fort, capable de se remettre en place dans des conditions pas forcément évidentes et faciles. Il y avait une véritable audace et une vraie envie d'en découdre. Un tour du monde, c'est quelque chose de global, c'est un raisonnement de terrien de vouloir le découper en morceaux ! On s'est fait un reaching vraiment poussé avec Stève Ravussin. On était rentrés dans l'euphorie... Le bateau volait littéralement et les gars sont sortis sur le pont pour nous demander si on n'était pas sur une autre planète ! Il avait la banane... Moi j'étais ailleurs... C'était fabuleux ! »

Loïc Le Mignon :
« Sur la fin, c'était assez long car on n'a pas eu des conditions faciles depuis les Açores. On a eu des coups de mou, mais on avait un bateau polyvalent et formidable, en gagnant du terrain, on repartait de l'avant et le moral avec ! On n'a pas eu peur jusqu'au bout, mais ce n'était pas acquis ! Ce n'était pas facile, mais on a grappillé du temps sur la remontée. On a eu pas mal de plaisir ! »

Bruno Jeanjean :
«La plus belle image, c'est celle de l'arrivée, avec le record à la clé, le public brestois et le beau temps de Bretagne. Surtout que moi, c'est mon premier tour du monde, je n'ai pas l'habitude d'avoir tout ça autour, c'est très agréable ! »

Steve Ravussin :
«Cela fait toujours plaisir d'arriver, d'autant plus au bout de 50 jours. On est content, avec un public et un beau temps, c'est vraiment super sympa. On était une super équipe, soudée, on est content d'être sur ce bateau qui va toujours très, très vite. »

Le 20 mars 2010 à 22h40
48 jours 07 heures 44 minutes 52 secondes !
Le Trophée Jules Verne appartient désormais aux dix hommes qui ont tourné autour du globe à 18,76 noeuds de moyenne sur la route la plus courte, battant de 2 jours 08 heures 35 minutes le temps de référence établi par Orange 2 en 2005. Franck Cammas et ses hommes ont franchi la ligne d'arrivée devant le phare de Créac'h à Ouessant (Finistère) à 21h 40' 45'' TU samedi 20 mars (22h 40' 45'' heure française). Ils doivent rejoindre le port du Château à Brest vers 10h00.
Le skipper Franck Cammas, le navigateur Stan Honey, les chefs de quart
Frédéric Le Peutrec et Stève Ravussin, les barreurs-régleurs Loïc Le Mignon, Thomas Coville et Lionel Lemonchois, et les trois équipiers d'avant Bruno Jeanjean, Ronan Le Goff et Jacques Caraës, épaulés à terre par le routeur Sylvain Mondon, ont réussi leur pari : s'adjuger le record de vitesse à la voile autour du monde par les trois caps !

En 48 jours 07 heures 44 minutes, Groupama 3 a connu des hauts et des bas car il n'a pas toujours été en avance sur le temps de référence établi par Bruno Peyron et son équipage en 2005. Au contraire ! Le trimaran géant a eu jusqu'à plus de 500 milles de retard sur Orange 2 et n'a pu battre le record du Trophée Jules Verne que grâce à un final éblouissant depuis l'équateur. Il avait alors une journée et deux heures de retard, mais en avalant l'Atlantique Nord en 6 jours 10h 35', Groupama 3 a tout simplement pulvérisé le temps de référence sur cette tranche de parcours.

Parade en rade
Partis le 31 janvier 2010 alors que la « fenêtre » météorologique n'était pas particulièrement favorable, Franck Cammas et ses hommes ont alterné les phases extrêmement rapides et des séquences très lentes. Car les conditions ont été très variées sur ce tour du monde, même si le vent a rarement dépassé 40 noeuds. Il faut dire que la trajectoire choisie cherchait à éviter les mers dures et les brises trop soutenues, ce qui a sensiblement rallongé la route : Groupama 3 a en effet effectué 28 523 milles alors que la route la plus courte est de 21 760 milles. Ainsi, sur l'eau le trimaran géant a tenu une moyenne de 24,6 noeuds ! La zone la plus délicate, à l'aller comme au retour, a finalement été l'Atlantique Sud, lors de la descente à cause des calmes et à la remontée en raison de brises contraires.

Groupama 3 reste cette nuit en mer au large de Ouessant en attendant le lever du jour : il embouquera le goulet de Brest vers 9h30 à la voile, puis après une parade dans la rade, s'amarrera au port du Château vers 11h00. De nombreuses personnalités dont Bruno Peyron, précédent détenteur du Trophée Jules Verne depuis 2005, ont fait le déplacement à Brest pour accueillir l'équipage victorieux et les Brestois ont prévu d'applaudir en masse les dix tourdumondistes en fin de matinée.

Arrivée de Groupama 3
Samedi 20 mars 2010 à 21 heures 40 minutes 45 secondes TU
En 48 jours 7 heures 44 minutes 52 secondes

Amélioration du record*
2 jours 8 heures 35 minutes 12 secondes

Le 20 mars 2010
Marathon men
À environ 450 milles de l'arrivée, Groupama 3 navigue aux abords d'une dépression en cours de dégénérescence ce qui induit des vents modérés et instables de secteur Nord. La mer restant agitée et l'allure proche du près, les vitesses du trimaran oscillent entre 20 et 30 noeuds au gré des risées et des petites bascules de la brise. Encore une toute petite journée de mer pour boucler le tour du monde...
Franck Cammas et ses neuf équipiers vont donc terminer ce marathon maritime dans la nuit de samedi à dimanche, un parcours de 24 375 milles sur la route optimale, mille fois plus long que le marathon olympique (42,195 km). Un tour du monde qui devrait friser les 1 150 heures de mer alors que la meilleure performance mondiale sur piste est toujours détenue par l'Ethiopien Haile Gebreselassie en 2h 03' 59''... Le parallèle n'est pas innocent car pour ces deux disciplines, il faut gérer les phases d'accélération et de récupération, s'adapter au terrain et aux conditions climatiques, courir contre le temps qui défile. Et quand l'un réalise 21 km/h, l'autre effectue... 21 noeuds de moyenne !
À fond dans le front
La situation météorologique dans laquelle navigue Franck Cammas et ses hommes n'est pas la plus simple de ce tour du monde. En effet, le déplacement de la dépression qu'il a attrapée au large des Açores suit approximativement le même tracé vers Ouessant et, a contrario des grands océans que Groupama 3 a traversé en pouvant s'écarter de la route directe, le trimaran géant doit converger vers la Bretagne avec peu de marge de manoeuvres sur sa trajectoire. Il a donc fallu composer avec une brise variable la nuit dernière, mais comme le système dépressionnaire aborde ce samedi midi la pointe Finistère en s'étiolant, il laisse derrière lui un flux modéré plus organisé de secteur Nord-Ouest. Groupama 3 devrait ainsi pouvoir accélérer dans les dernières centaines de milles et aborder le plateau continental à la nuit tombée.

Le 19 mars 2010
D'archipel en île
La trajectoire de Groupama 3 jusqu'à l'arrivée devant le phare de Créac'h n'est pas encore définie précisément car les fronts se succèdent en générant des bascules de vent importantes et des variations conséquentes en force. A 1 000 milles de la ligne d'arrivée, Franck Cammas et ses hommes ont encore environ une journée et demie de mer avant de boucler ce tour du monde.
L'archipel des Açores a été traversé de part en part la nuit dernière et Franck Cammas et ses hommes ont dû enchaîner deux empannages pour parer les îles du centre en se glissant entre Terceira et Sao Miguel, mais aussi parce que le vent s'est orienté au secteur Nord-Ouest derrière un front. Groupama 3 possède désormais deux jours et demi d'avance sur le temps de référence et pourrait grappiller encore quelques heures avant Ouessant car Orange 2 n'avait parcouru qu'un peu plus de 250 milles vers le but lors de son 48ème jour de mer quand le trimaran géant projette d'en aligner plus de 650 milles...
Le vent les portera...
« La route vers Ouessant continue au gré des thalwegs et des variations rapides des angles de vents associés aux fronts qui circulent à des vitesses un peu trop rapides pour être exploités longtemps. Ainsi un deuxième front a rattrapé puis dépassé Groupama 3 en cours de nuit de jeudi à vendredi. Les vents de Sud-Ouest devenus temporairement inférieurs à 20 noeuds laissent ainsi place à des brises de Nord-Ouest. Ce sont ces vents de Nord à Nord-Ouest qui vont accompagner Franck Cammas et son équipage au cours des prochaines heures. Mais comme les mouvements des fronts vers l'Est peuvent encore varier en force et en direction, il est possible que le trimaran géant puisse rejoindre à nouveau des conditions un peu plus favorables si les éléments s'y prêtent... » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Les vitesses de Groupama 3 ces dernières heures sont donc assez variables, oscillant entre trente et quinze noeuds et il est donc très délicat de prédire le moment du franchissement de la ligne d'arrivée. On imagine que cette incertitude à bord impose à l'équipage une concentration maximale surtout que les nuits sont encore très noires en l'absence de lune. Les températures se sont rafraîchies et la pluie est de circonstance... Franck Cammas et ses neuf équipiers devraient toutefois passer très au large du cap Finisterre, ce qui enlève une partie délicate à l'abord du rail des cargos et des pêcheurs ibériques. Avec le jour qui se lève, la veille sur le pont s'annonce aussi plus facile tout comme la négociation des vagues qui se mêlent au large des Açores.

Le 18 mars 2010
Compte à rebours
Franck Cammas et ses hommes sont dans le flux perturbé de l'Atlantique Nord et foncent vers l'arrivée, toujours prévue samedi. Mais le vent est parfois instable derrière les fronts que Groupama 3 doit négocier jusqu'à Ouessant...
Ce sont désormais près de 700 milles d'avance que le trimaran géant a engrangé ces dernières heures ! Et s'il y a eu un petit coup de ralentissement avant le lever du jour, c'est tout simplement parce que Groupama 3 était pris dans une molle post-front... Car derrière ces masses nuageuses qui amènent non seulement la pluie et l'humidité, il y a une zone de brises faibles qui marquent le passage de ce système météo. Ce fut le cas vers 6h00 (heure française) quand Franck Cammas et ses neuf équipiers se sont retrouvés scotchés dans du petit temps instable les obligeant à empanner pour se recaler vers le Nord.
Flux perturbé
C'est pour cette raison que les météorologues parlent de flux perturbé ! L'Atlantique n'est pas un long fleuve tranquille quand le printemps arrive avec ses dépressions associées : cette progression par à-coups est toutefois éphémère car Groupama 3 retrouvait ce jeudi matin un flux de secteur Sud-Ouest plus consistant qui devrait normalement l'accompagner jusqu'à l'arrivée. C'est pour cette raison que l'heure d'arrivée du trimaran géant ne peut être programmée à la minute près ! Mais le compte à rebours est enclenché : de combien d'heures le record sur ce Trophée Jules Verne va logiquement être amélioré... Bilan dans deux jours !
« Groupama 3 navigue dans des conditions de brises très variables depuis mercredi soir. Le vent principalement orienté au secteur Sud-Ouest d'une vingtaine de noeuds, subit des variations importantes au gré des passages de fronts. En effet à l'avant d'un front plutôt actif, le vent s'oriente au Sud et se renforce comme mercredi soir. En fin de nuit, c'est l'effet inverse qui se produit : une partie peu active du front a rattrapé Groupama 3 en générant temporairement des vents très faibles d'Ouest à Nord-Ouest. Mais le flux devait s'orienter à nouveau au Sud-Ouest en fraîchissant, permettant à Franck Cammas et ses hommes de reprendre une progression plus rapide vers Ouessant. De nombreuses manoeuvres seront nécessaires pour exploiter au mieux ces variations importantes du vent. » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.

Le 17 mars 2010
Tropicalement vôtre
Franck Cammas et ses hommes sont déjà sur la bordure septentrionale de la dorsale anticyclonique qui était le dernier gros obstacle de ce tour du monde : avec plus de 200 milles d'avance sur le temps de référence, Groupama 3 devrait encore augmenter son avance alors qu'il aborde le flux dépressionnaire.
À 2 200 milles du but, le trimaran géant a franchi ce mercredi vers 6h00 (heure française) le tropique du Cancer et faisait route vers le Nord dans un régime de Sud-Ouest en cours de renforcement. Le franchissement de la dorsale anticyclonique s'est plutôt bien passé la nuit dernière et Groupama 3 a effectué son empannage dans une douzaine de noeuds au coucher du soleil mardi. Par rapport au parcours de Orange 2 en 2005, le trimaran géant bénéficie de conditions beaucoup plus favorables : Bruno Peyron et son équipage n'avaient parcouru que 200 milles en ce 45ème jour, 350 milles le lendemain et à peine 400 milles le surlendemain... Mais ses trois derniers jours de mer avaient en revanche étaient extrêmement rapides ! C'est donc essentiellement jusqu'aux Açores que Franck Cammas et ses hommes peuvent faire la différence...
Courbure progressive
« L'extraction de la dorsale est en voie de se terminer : le vent Sud-Ouest sera encore inférieur à 20 noeuds pour la matinée de ce mercredi et le virage à droite s'amorcera très progressivement aujourd'hui, en même temps que le vent fraîchira. La route générale en bâbord amure va suivre un cap vers le Nord jusqu'à ce soir, puis obliquer au Nord-Est jusqu'à la latitude des Açores. Puis Franck Cammas et son équipage pourront faire route directe vers Ouessant en tribord amure sur la bordure Sud d'un centre dépressionnaire qui accompagnera Groupama 3 pour les jours prochains. » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Franck Cammas et ses hommes naviguaient avant le lever du jour à plus de vingt-cinq noeuds et commençaient lentement à incurver leur cap vers les Açores, à mi distance de l'arrivée à Ouessant. Le rythme va donc progressivement s'accélérer avec le renforcement du flux perturbé de Sud-Ouest et l'équipage va devoir maintenir son niveau de vigilance avec des vents annoncés jusqu'à quarante noeuds et plus au passage du front. Il reste toutefois à Groupama 3 la négociation des empannages qui s'imposent sur ce rush final, car la route ne sera pas toute droite jusqu'à l'arrivée.

Le 16 mars 2010
Passage à niveau
Groupama 3 a déjà quasiment rattrapé son retard sur le temps de référence en une journée et demie ! Mais malgré plus de 670 milles parcourus ces dernières 24 heures, le suspense reste entier car une grosse difficulté doit être négociée, une barrière anticyclonique qui pourrait influencer le temps de parcours restant jusqu'à Ouessant...
Avant de pouvoir monter dans le train des dépressions qui circulent désormais sur l'Atlantique Nord, Franck Cammas et ses hommes vont devoir franchir un passage délicat : une dorsale anticyclonique prévue pour ce mardi. Cette phase est difficile à prévoir car elle marque la transition entre les alizés d'Est qui soufflent de l'archipel du Cap-Vert vers les Antilles, et le régime général d'Ouest qui balaie l'océan de Terre-Neuve à l'Irlande. Entre les deux, le vent est assez instable, faible, irrégulier...
Phase clé !
« Groupama 3 navigue dans les alizés encore pour quelques heures ce mardi matin avant d'aborder le franchissement de la difficulté de cette fin de tour du monde, à la mi-journée. En effet, c'est environ au milieu de l'Atlantique, entre l'Afrique et les Antilles, que la navigation très rapide travers au vent va ralentir progressivement en bordure Sud de la dorsale de l'anticyclone des Açores. Ce nouveau passage avec des vents mollissant à moins de dix noeuds dans l'après-midi, est très délicat. Car comme l'a très justement fait remarquer Franck Cammas dimanche dernier, ce sont dans ces zones que les milles peuvent se perdre très vite. Inversement si le franchissement se passe bien, ce sont aussi des zones où un temps précieux peut être économisé. La journée de mardi 16 mars consacrée à l'approche puis au franchissement de cet obstacle météorologique, sera donc déterminante. L'objectif poursuivi à terme est de rejoindre le flux d'Ouest perturbé mercredi accompagné de vents portants soutenus qui permettront d'incurver lentement la route de Groupama 3 vers le golfe de Gascogne. » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Ce mardi matin, Franck Cammas et ses neuf équipiers n'avaient plus qu'une quarantaine de milles de retard face à Orange 2 qui avait été englué il y a cinq ans, dans une même dorsale anticyclonique... Groupama 3 est incontestablement plus à l'aise dans ces conditions de petits airs que le maxi-catamaran, mais chaque système météo a ses propres particularités et il est difficile de préjuger de la force du vent et surtout de la durée de ce ralentissement. Avec un peu plus de 2 500 milles à parcourir jusqu'à Ouessant, le trimaran géant avait ce mardi à 7h00 (heure française) encore une semaine pour battre le record du Trophée Jules Verne. Sept jours semblent suffisants au vu des performances de Groupama 3, qui pourrait franchir la ligne d'Ouessant au cours du week-end prochain. Réponse en milieu de semaine...

Le 15 mars 2010
Feu vert !
Au large du Cap-Vert, Groupama 3 revient comme une flèche sur son concurrent virtuel : près de 200 milles gagnés en 24 heures et le compteur devrait encore défiler ces heures prochaines ! La 43ème journée de Orange 2 avait en effet été la moins rapide de tout son tour du monde...
Groupama 3 est sorti indemne du marais équatorial : le Pot au Noir n'a finalement été qu'une formalité en ne ralentissant le trimaran géant que quelques heures la nuit dernière. Désormais installés dans les alizés de l'hémisphère Nord, Franck Cammas et ses hommes font route plein Nord pour contourner l'anticyclone des Açores en réduisant rapidement leur retard sur le temps de référence. Orange 2 n'avait pas effectué deux bonnes journées en 2005 et l'écart diminue très sensiblement depuis le lever du jour. Reste qu'il faudra passer une dorsale avec des vents plus faibles avant d'accrocher une dépression atlantique...
Fin de semaine ?
« On va vous apporter la pluie ! Le ciel va être contrasté... Car on imagine arriver le week-end prochain. Nous sommes partis de Brest (aussi un week-end) avec une fenêtre météo étroite et nous avions en tête qu'il était possible que cette tentative avorte dès le cap Finisterre. On est donc très contents d'en être arrivés là, dans les temps et avec de l'espoir ! On a réussi à rester concentré sur notre rythme, sur le bateau pour le préserver, avec une route tout à fait correcte par rapport aux conditions météorologiques que nous avons connues. Le bilan est positif, même si ce n'est pas encore fini. Groupama 3 est un bateau qui marche vraiment bien dans les petits airs et contre le vent, ce qui nous a bien servi autant dans la descente que pour la remontée de l'Atlantique Sud... On y croit vraiment ! On a hâte de vous revoir. »

Le 14 mars 2010
À la ligne...
Franck Cammas et ses neuf équipiers devraient franchir la ligne équatoriale vers 10h00 (heure française) ce dimanche : Groupama 3 aurait ainsi une journée de retard sur le temps de référence établi par Orange 2 en 2005. Mais la remontée de l'Atlantique s'annonce plutôt favorable pour boucler ce Trophée Jules Verne.

Le 13 mars 2010
Dans l'air du temps
Dans des alizés d'Est qui s'orientent progressivement au Sud-Est, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont retrouvé des vitesses plus en rapport avec le potentiel du trimaran géant. L'écart par rapport au temps de référence d'environ une journée, correspond à la limite que l'équipage s'était donné pour le passage de l'équateur...

Le 12 mars 2010
Bon vent ne saurait mentir !
Groupama 3 continue sa progression vers le Nord et devrait toucher les alizés d'Est dans les heures qui suivent : les petites brises qui l'ont ralenti la nuit dernière devraient enfin faire place à un flux de travers très bénéfique pour atteindre dès ce week-end l'équateur.

Le 11 mars 2010
Courant alternatif
Toute la nuit, Groupama 3 a progressé par à coups en relation avec un flux de secteur Nord instable : les virements se sont succédés au gré des bascules de vent et les vitesses ont varié de 19 à 5 noeuds ! Les grains orageux ont rendu cette tranche de parcours très sollicitante pour l'équipage.

Le 10 mars 2010
Vent dessus dessous
Ce 38ème jour de mer s'annonce pour Groupama 3 comme une réplique de ce qu'avait subi son prédécesseur il y a cinq ans ! Une zone orageuse venant du Brésil va rendre la progression vers le Nord laborieuse sur 200 milles. Franck Cammas et ses neuf équipiers doivent s'en extraire le plus vite possible pour atteindre les alizés...

Le 9 mars 2010
Zones orageuses
Depuis lundi après-midi, Groupama 3 a pu faire route directe vers l'équateur sur la bordure septentrionale d'une bulle anticyclonique. Mais le vent est franchement monté cette nuit et la situation s'annonce délicate dans les heures à venir.

Le 8 mars 2010
Friser le centre
Groupama 3 a commencé son enchaînement de virements de bord pour passer de l'autre côté de la bulle anticyclonique qui s'est stabilisée au large de l'Argentine. Heureusement le trimaran géant est particulièrement à l'aise dans ces conditions de vent modéré et contraire.

Le 7 mars 2010
Inversion de courbe
Groupama 3 est toujours en route vers le Nord-Est, vers un gros anticyclone qui lui barre le chemin vers l'équateur : il va devoir virer de bord pour revenir le long des côtes sud-américaines. La petite avance qu'il avait réussie à conserver depuis son passage du cap Horn, est désormais un petit retard...

Le 6 mars 2010
La bulle au bon
Le temps est clément dans l'Atlantique Sud et Groupama 3 progresse encore vite malgré des brises de secteur Nord qui l'oblige à serrer le vent. Sa route le déporte très à l'Est et Franck Cammas et ses hommes vont devoir se recadrer ce week-end pour contourner un anticyclone par l'Ouest...

Le 5 mars 2010
Entre deux mers
La transition entre le Pacifique et l'Atlantique s'est faite... pacifiquement. Au point que Groupama 3 a été très sensiblement ralenti après son passage du cap Horn à 18h30 TU jeudi : le vent s'est écroulé en passant au secteur Nord et Franck Cammas et ses hommes s'écartent de la route directe.

Le 4 mars 2010
Terre !
À quelques heures seulement du troisième des caps du tour du monde, Groupama 3 devrait cumuler plus de 200 milles sur le temps de référence au passage du cap Horn. Mais la suite du programme est moins réjouissante...

Le 3 mars 2010
A une journée du Horn
Groupama 3 n'en a pas encore fini avec les mers du Sud, mais la sortie est en vue à l'approche du détroit de Drake. Franck Cammas et ses hommes doivent rester vigilants dans leur descente vers le 56° Sud dans un vent d'Ouest à Nord-Ouest puissant et une mer désordonnée...

Le 2 mars 2010
Veiller aux grains
L'atterrissage sur le continent sud-américain est toujours l'une des phases les plus délicates à négocier sur un Trophée Jules Verne : Groupama 3 n'échappe pas à la règle et doit composer avec un train de dépressions très actives. Le coup de vent impose de ralentir le rythme...
Dans des vents d'Ouest à Nord-Ouest de plus de trente noeuds avec des rafales à 37-40 noeuds, le trimaran géant était depuis lundi matin dans le secteur chaud d'une perturbation rapide, creuse et active qui file vers le détroit de Drake. Et ce mardi, le front froid rattrape Franck Cammas et ses neuf équipiers alors que cette dépression ralentit (25 noeuds au lieu de 45 noeuds hier) en obliquant vers le Sud-Est. Groupama 3 peut ainsi incurver sa route vers l'Est en attendant la bascule du vent à l'Ouest puis au Sud-Ouest. Il pourra alors empanner pour faire route directe vers le cap Horn.
Mer forte
« En tribord amure vers le Sud-Est, le vent ne mollira pas significativement avant mercredi matin et la mer restera forte jusqu'à jeudi puisque Groupama 3 sera juste à l'arrière de la zone balayée par le fort coup de vent. Franck Cammas et son équipage veilleront à ne pas rejoindre ce système en conservant des vitesses raisonnables, inférieures au potentiel du trimaran géant jusqu'à jeudi matin lorsque la mer se calmera et que le système s'évacuera définitivement vers le Sud-Est. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
Groupama 3 devrait donc empanner ce mardi en fin de matinée ou en milieu d'après-midi tout en ralentissant à moins de trente noeuds de moyenne. Car ces dernières 24 heures, le trimaran géant avait été très rapide puisqu'il a parcouru sur l'eau plus de 750 milles... Mais il s'agit maintenant d'aborder le détroit de Drake sur une mer apaisée et de ne pas se faire surprendre par la ligne de grains associée au front froid. Cette configuration n'est donc pas favorable au maintien d'une avance significative sur le temps de Orange 2 : la marge n'est plus que de 200 milles... Mais Franck Cammas et ses hommes vont de nouveau pouvoir faire route directe vers le cap Dur, alors que Bruno Peyron et son équipage avaient dû remonter vers le Nord-Est à ce moment de leur tour du monde victorieux.

Le 1er mars 2010
La diagonale du fou
Comme en France ce week-end, un fort coup de vent s'est formé dans l'océan Pacifique : Groupama 3 a préféré perdre du terrain par rapport au temps de référence pour ne pas naviguer dans la partie la plus ventée de cette dépression très creuse et très rapide. Franck Cammas et ses hommes pourront empanner vers le cap Horn dès demain mardi...
Comme aux échecs, il faut parfois savoir déplacer ses pièces pour éviter les mauvais coups : Groupama 3 s'est vu contraint de glisser très rapidement vers le Nord-Est pour échapper à une méchante dépression qui passait dans son Sud. Les conditions sont donc assez sportives pour Franck Cammas et ses hommes qui ont maintenu des vitesses moyennes supérieures à trente noeuds pendant ces dernières douze heures. L'objectif est de reprendre une route directe vers le cap Horn dès que le gros du coup de vent sera passé...
Prendre la tangente
« Groupama 3 navigue à très haute vitesse en avant d'une perturbation qui s'est formée samedi entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Cette perturbation qui traverse l'océan Pacifique à une vitesse de 45 noeuds, rattrape néanmoins Franck Cammas et son équipage en progressant vers l'Est. Lundi à 3h TU, Groupama 3 était encore à 60 milles en avant du front chaud. Grâce à une trajectoire rapide vers le Nord-Est, le trimaran géant laissera passer dans son Sud les vents les plus violents associés à ce système au cours des prochaines 36 heures. En cours de journée de mardi, la dépression s'évacuera vers les Soixantièmes et Groupama 3 pourra reprendre une route plus directe vers la pointe Sud du continent sud-américain. » précisait Sylvain Mondon de Météo France.
L'avance sur Orange 2 n'était donc plus que de 340 milles ce lundi matin car le maxi-catamaran avait quant à lui, bénéficié de conditions presque idéales pour tirer un trait vers le cap Horn à près de trente noeuds. Deux excellentes journées sur le 55° Sud lui avait permis de gagner beaucoup de temps (et de milles) lors de son record sur le Trophée Jules Verne en 2005. Le « pas de côté » de Groupama 3 qui a retrouvé le parallèle 50° Sud, n'est donc pas favorable dans un premier temps, mais sa prochaine descente « tout schuss » vers le détroit de Drake va remettre les compteurs dans le vert : Franck Cammas et ses neuf équipiers devraient encore avoir de la marge au passage du dernier des trois caps, dans la nuit de mercredi à jeudi...

Le 28 février 2010
Fluctuations, variations et oscillations
La trajectoire du trimaran géant a dû s'incurver ce week-end, au fur et à mesure que le vent de secteur Nord-Ouest s'est orienté à l'Ouest, fluctuant entre 20 et 35 noeuds. Franck Cammas et ses hommes n'en ont pas fini avec le mauvais temps qui règne dans cette dernière tranche de Pacifique, mais la sortie des mers du Sud est prévue pour le milieu de la semaine...
Dans le jeu virtuel que se livrent Orange 2 et Groupama 3 à cinq ans d'écart, Franck Cammas et ses hommes ont choisi de « roquer », de déplacer leur pièce maîtresse pour se recaler au Nord dans l'optique de porter le coup fatal avant le passage du cap Horn. Car après avoir navigué en bâbord amure dans du vent d'Ouest à Nord-Ouest pendant plus de 24 heures, le trimaran géant est remonté de 5° pour empanner vers 5h00 (heure française), cap au Sud-Est à trente noeuds. En termes d'écart par rapport au temps de référence, le résultat est négatif bien que Groupama 3 ait été toujours plus véloce ces dernières heures parce qu'il a parcouru plus de route sur l'eau que son concurrent virtuel. Mais la tendance va s'inverser de nouveau et oscillera encore jusqu'à la fin du Pacifique : l'avance devrait ainsi varier entre 450 milles comme ce dimanche matin et 550 milles comme samedi soir...

Le 27 février 2010
Cerise sur le bateau
Avec plus de 500 milles d'écart sur le temps de référence, Franck Cammas et ses hommes possèdent en ce début de week-end une marge de manoeuvre qui approche la journée. Et les conditions météorologiques actuelles du Pacifique laissent augurer du bonus en plus...
L'écart par rapport au temps de référence ne fait qu'augmenter : Groupama 3 possède ce samedi matin plus de 500 milles d'avance et la situation ne peut que s'améliorer pour deux raisons : Franck Cammas et ses hommes naviguent toujours sur le 55° Sud, soit plus de 3° en dessous de la trace de Orange 2, ce qui lui raccourcit la route vers le cap Horn ; le trimaran géant est toujours plus rapide que le maxi-catamaran, de deux à cinq noeuds... Groupama 3 a encore gagné cinquante milles en dix heures !
Près d'une journée d'avance
« Naviguant dans des vents soutenus de Nord-Ouest entre de deux fronts froids sur le point de fusionner, Groupama 3 bénéficie de conditions de vent qui vont devenir de plus en plus variables dans le secteur Ouest tout en restant musclées. Le trimaran géant continue en bâbord amure et "remonte" ainsi lentement en latitude. Ce recalage naturel vers le Nord pourra se prolonger toute la journée de samedi en fonction du mouvement prévu des fronts et de l'arrivée par l'Ouest d'un nouveau système perturbé prévu lundi juste derrière Franck Cammas et son équipage. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
Ainsi à ce rythme, Groupama 3 devrait revenir sur le sillage de Bruno Peyron et son équipage, mais avec près d'une journée d'avance dès ce week-end. Une bonne nouvelle à cinq jours environ du cap Horn ! Car même s'il faudra probablement empanner plusieurs fois avant l'Amérique du Sud, la trajectoire du trimaran géant va rester suffisamment Sud et suffisamment rapide pour maintenir un bon écart avant de s'engager dans la longue remontée de l'Atlantique...

Le 26 et 25 février 2010
La ligne de changement
Groupama 3 a bénéficié d'un bon flux de secteur Sud-Ouest pour descendre jusqu'au 55°30 Sud avant d'empanner ce matin (heure française). Franck Cammas et ses hommes conservent un oreiller d'avance de plus de 370 milles et naviguent désormais plein Est, toujours à près de trente noeuds de moyenne.
Le vent est en train de fraîchir sur l'océan Pacifique et comme il a viré au Nord-Ouest, Franck Cammas et ses hommes ont effectué un empannage vers 6h00 (heure française). Par leur position très Sud, ils sont pratiquement à la latitude du cap Horn, distant d'environ 3 500 milles : avec 25 à 30 noeuds sur une mer relativement formée, le trimaran géant va progressivement remonter pour rejoindre la trajectoire de son prédécesseur qui avait aussi été rapide sur cette tranche de parcours. C'est pourquoi Groupama 3 ne gagne plus de milles sur son concurrent virtuel, Orange 2 ayant aligné plusieurs journées à plus de 650 milles en 2005 dans le Pacifique.
Deux fois le même jour
À bord, l'heure de l'équipage est calé sur le temps Universel (TU), l'heure établie par le méridien de Greenwich. Mais le décalage local est important puisque lorsqu'il est minuit en France, il est midi du côté de l'île antipode, « l'île du jour d'avant » de Umberto Eco... Et en franchissant vers 22h30 (heure française), l'antiméridien, l'équipage de Groupama 3 a passé la ligne de changement de date : il a le droit à un nouveau jeudi 25 février !
« Phileas Fogg avait « sans s'en douter », gagné un jour sur son itinéraire, - et cela uniquement parce qu'il avait fait le tour du monde en allant vers l'Est, et il eût, au contraire perdu ce jour en allant en sens inverse, soit vers l'Ouest. En effet, en marchant vers l'Est, Phileas Fogg allait au-devant du soleil, et, par conséquent les jours diminuaient pour lui d'autant de fois quatre minutes qu'il franchissait de degrés dans cette direction. Or, on compte trois cent soixante degrés sur la circonférence terrestre, et ces trois cent soixante degrés, multipliés par quatre minutes, donnent précisément vingt-quatre heures, - c'est-à-dire ce jour inconsciemment gagné. En d'autres termes, pendant que Phileas Fogg, marchant vers l'Est, voyait le soleil passer quatre-vingt fois au méridien, ses collègues restés à Londres ne le voyaient passer que soixante-dix-neuf fois. C'est pourquoi, ce jour là-même, qui était le samedi et non le dimanche, comme le croyait Mr. Fogg, ceux-ci l'attendaient dans le salon du Reform Club... » Jules Verne (Le tour du monde en quatre-vingt jours)

Le 25 février 2010
Croisement virtuel
Alors que Groupama 3 aborde le Sud de la Nouvelle-Zélande, Franck Cammas et ses hommes ont recroisé la trajectoire virtuelle de Bruno Peyron et son équipage avec cinq années d'écart. Et sur la même trace, le trimaran géant possédait alors 235 milles d'avance sur le temps de référence établi par le maxi-catamaran en 2005...
L'engagement Pacifique débute plutôt bien : à 19h00 (heure française), Groupama 3 passait sur le sillage de Orange 2 tracé cinq ans plus tôt et en ce jeudi à 6h00 (heure française), ce sont 90 milles de plus qui s'ajoutaient au compteur ! Franck Cammas et ses neuf équipiers étaient d'ailleurs à ce moment-là, en vue de l'île d'Auckland qu'ils ont finalement rasé par le Sud. Toujours entre 28 et 30 noeuds de moyenne... Une île que Marc Guillemot connaît bien puisqu'il y avait mouillé lors du dernier Vendée Globe pour réparer son rail de grand voile arraché. Un bout de roche isolée par 51° Sud où ne vivent que des éléphants de mer et parfois des missions scientifiques. Mais une sorte de zeste de civilisation puisque l'équipage n'a pas vu la terre depuis le départ de Ouessant le 31 janvier !
Aurores australes
Plus Sud en latitude, les nuits se sont rétrécies sensiblement pour l'équipage du trimaran géant qui va dès demain vendredi, franchir la ligne symbolique du changement de jour, l'antéméridien : Groupama 3 aura donc droit à un jour supplémentaire et à douze heures de décalage avec la France. Reste ensuite à traverser le plus grand océan du globe, mais déjà grâce à cette trajectoire enfin sur les Cinquantièmes Hurlants, Franck Cammas et ses hommes raccourcissent leur route vers le cap Horn : plus le bateau sera proche de l'Antarctique, plus la distance est courte pour en faire le tour. Un degré de différence en latitude correspond pratiquement à cent milles de moins à accomplir...
Les conditions météorologiques sont finalement moins rudes que prévues puisque le vent d'Ouest à Sud-Ouest reste calé entre 25 et 30 noeuds sur une mer qui s'assagit. Et la suite du programme s'annonce aussi véloce puisque Groupama 3 profite d'une dépression qui le précède pour se décaler vers le Sud-Est en attendant un front qui doit le rattraper ce week-end. Et pour une fois (depuis pratiquement l'Atlantique Sud), le ciel est dégagé : l'équipage va pouvoir observer les aurores australes qui se lèvent sur l'Antarctique ou, à tout le moins, ces incroyables lumières et réverbérations qui émergent du cinquième continent... Avec plus de 325 milles d'avance sur le temps de référence : un bonus important à ce stade du Trophée Jules Verne.

Le 24 février 2010
Record sur l'Indien
En franchissant mardi à 23h22 TU la longitude de la pointe extrême Sud de la Tasmanie, Groupama 3 s'adjuge son premier record sur le Trophée Jules Verne : la traversée de l'océan Indien en 8j 17h 39'. Mais surtout, Franck Cammas et ses hommes possédaient alors 9h 56' d'avance sur le temps de référence.
Dans le tableau arrière, l'Indien, cet océan réputé à juste titre le plus dur et le plus exigeant du globe. Mais ce n'est pas parce que Groupama 3 a avalé les milles très rapidement (à près de 28 noeuds de moyenne !) que la situation était simple : il a fallu d'abord tenter à quatre reprises de traverser un front après le cap des Aiguilles, un front qui ne voulait pas se laisser percer, ce qui a sérieusement ralenti le trimaran géant. Au point de concéder plus de 450 milles au large de l'île Crozet ! Cinq jours ont été nécessaire pour revenir dans le sillage d'Orange 2, pour finalement le dépasser mardi matin et le devancer mercredi de plus de cent milles...
Temps officiel WSSRC
Ce nouveau record (en cours de validation par le WSSRC) relance surtout la course contre la montre que Franck Cammas et ses neuf équipiers ont entamé le 31 janvier dernier au départ de Ouessant. Alors que Groupama 3 approche aussi ce mercredi matin la mi-parcours (12 200 milles), la situation météorologique est favorable pour ces prochains jours : à 5h00 (heure française), l'équipage a pu empanner dans un vent de secteur Ouest toujours soutenu, ce qui va lui permettre de gagner dans le Sud-Est.
« Après quelques heures dans l'océan Pacifique, Franck Cammas et son équipage viennent d'empanner pour faire route en tribord amure vers le passage au Sud de la Nouvelle Zélande. Le vent de Nord-Ouest qui accompagnait Groupama 3 depuis presque une semaine est revenu au Sud-Ouest lorsque le front qui le suivait a rattrapé le trimaran géant. Le vent de Sud-Ouest à 20/25 noeuds va rapidement fraîchir mercredi pour atteindre 30/32 noeuds en moyenne avec des rafales dépassant 35 noeuds en cours de journée. La mer associée va être assez désordonnée ce mercredi sur la trajectoire de Groupama 3 puisque la dépression située entre Tasmanie et Nouvelle-Zélande produit une houle de Nord peu avant l'Ile Auckland qui se superpose avec une houle d'Ouest et une mer du vent de Sud-Ouest. Il faudra donc attendre jeudi et la sortie de cette zone délicate pour que Groupama 3 puisse à nouveau être exploité pleinement par Franck Cammas et ses hommes. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
La trajectoire devrait ainsi rejoindre le 47°30 Sud pour passer entre la Nouvelle-Zélande et l'île d'Auckland dès jeudi. Et toujours poussé par une brise qui va s'installer au secteur Sud-Ouest, le trimaran géant va pouvoir continuer sa cavalcade dans le Pacifique... Avec déjà plus de 125 milles d'avance sur le temps de référence, un écart qui devrait encore augmenter ces prochaines heures puisque Orange 2 avait dû composer avec des vents instables entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande en 2005...

Record WSSRC de la traversée de l'océan Indien (du cap des Aiguilles au Sud de la Tasmanie)
Groupama 3 : 8j 17h 39'
Amélioration du précédent record (Orange 2 en 2005 : 9j 11h 04') : 17h 25'

Nouveau temps de référence entre Ouessant et la Tasmanie
Groupama 3 : 23j 09h 27'
Avance sur Orange 2 (23j 19h 23') : 9h 56'

Le 23 février 2010
Bientôt dans le vert !
En une demi-journée, Groupama 3 a rattrapé plus de cent milles sur son retard par rapport au temps de référence : ce mardi matin, l'écart n'était plus que d'une douzaine de milles... Après 23 jours de mer, Franck Cammas et ses neuf équipiers sont pratiquement à la même distance de Ouessant que Orange 2 en 2005 !
Il a fallu du temps pour combler le retard qui a culminé à 456 milles il y a cinq jours (le 18 février à 10h TU). Pour deux raisons : d'abord parce que Bruno Peyron et son équipage avaient été plutôt rapides dans leur traversée de l'océan Indien ; ensuite parce que Franck Cammas et ses neuf équipiers ont dû suivre une route relativement Nord en latitude afin d'éviter des icebergs positionnés sur le 47° Sud. Mais la concentration de glace est moins importante à l'orée de l'océan Pacifique et Groupama 3 va donc pouvoir incurver sa route vers le Sud-Est.
Un flux puissant
Comme le vent va osciller entre le Nord-Ouest et l'Ouest 28 à 30 noeuds avec des rafales à 35-38 noeuds pendant les deux jours à venir, le trimaran géant va continuer sa rapide progression pour passer sous la Nouvelle-Zélande en milieu de semaine. Toujours à trente noeuds de moyenne et cette fois, sur une trajectoire proche de la route directe, Groupama 3 devrait engranger des distances importantes et probablement recroiser le sillage virtuel de Orange 2 du côté de la mer de Tasmanie. Le maxi-catamaran avait en effet dû se recaler plus au Nord à l'entrée du Pacifique à des vitesses raisonnables (25 noeuds)... Il faut donc s'attendre à ce que Franck Cammas et ses hommes retrouvent un bilan positif dans les heures qui suivent !
Néanmoins, les conditions de navigation vont se durcir avec une mer qui est en train de s'amplifier, une température de l'air et de l'eau en chute, un ciel toujours couvert et humide. Il va aussi falloir négocier dès mardi matin les basses pressions qui règnent au Sud de la Nouvelle-Zélande avant la très longue traversée du Pacifique, le plus grand des océans du globe !

Le 22 février 2010
Cap des Aiguilles - Cap leeuwin : temps de référence battu.
En franchissant la ligne marquant la longitude du cap Leeuwin (115° 08' Est) à 5h 17' 47'' ce lundi 22 février, Groupama 3 réalise le meilleur temps sur la tranche de parcours entre le cap des Aiguilles qui marque l'entrée dans l'océan Indien, et le promontoire de la pointe Sud-Ouest de l'Australie : 6 jours 22 heures 34 minutes.
Beau temps, belle mer, bon point : voilà les trois dernières nouvelles de Franck Cammas et ses neuf équipiers. À 04 h 17' 47'' TU ce lundi matin (5h 17' 47'' heure française), Groupama 3 franchissait la longitude du cap Leeuwin en réalisant son premier meilleur temps de référence lors de cette troisième tentative sur le Trophée Jules Verne.
Réponse en Tasmanie
Cette excellente traversée de la plus grande et la plus dure partie de l'océan Indien, qui s'achèvera au Sud de la Tasmanie, permet surtout à Groupama 3 de revenir quasiment à égalité avec Orange 2.
Avec seulement 120 milles de retard, soit environ quatre heures, Franck Cammas et son équipage respectent parfaitement le tableau de marche qu'ils s'étaient fixé en attaquant les quarantièmes rugissants : aller vite sans brusquer le bateau.
Quoi qu'il en soit, ce beau parcours dans le Grand Sud offre au trimaran son troisième meilleur temps de référence sur le Trophée Jules Verne : 5j 15h 23' de Ouessant à l'équateur en novembre 2009 (2ème tentative), 7j 02h 22' de l'équateur au cap des Aiguilles en février 2008 (1ère tentative) et 6j 22h 34' du cap des Aiguilles au cap Leeuwin aujourd'hui...
Reste maintenant à tenir le rythme des grandes vitesses, ce qui est le cas ce lundi matin dans des conditions de navigation presque idéales : mer organisée, vent stable et régulier de Nord-Ouest vingt noeuds, ciel dégagé, joli croissant de lune, voûte céleste étoilée avec la Croix du Sud, température printanière !
Franck Cammas, Steve Ravussin, Fred Le Peutrec, Lionel Lemonchois, Thomas Coville, Stan Honey, Loïc Le Mignon, Bruno Jeanjean, Ronan Le Goff et Jacques Caraës ne semblent avoir besoin de rien de plus que ce qu'ils ont déjà, la sérénité...

Temps de référence entre le cap des Aiguilles et le cap Leeuwin
Groupama 3 (22 février 2010) : 6 jours 22 heures 34 minutes
Amélioration par rapport à Orange 2 en 2005 (7j 05h 35') : 7h 01'

Le record intermédiaire du WSSRC : Océan Indien
• Limite Ouest : le cap des Aiguilles, en franchissant le méridien 20° Est.
• Limite Est : la pointe Sud de la Tasmanie (Cap South East), en franchissant le méridien 146°49' Est.
*Bruno Peyron sur Orange 2 (17 février 2005) 9j 11h 04'

Le 21 février 2010
Plein les yeux ...
Bénéficiant de conditions météo toujours favorables, Groupama 3 poursuit sa cavalcade indienne à plus de trente noeuds de moyenne. Surfant dans une mer formée, Franck Cammas et son équipage réduisent l'écart qui les sépare du détenteur du Trophée Jules Verne.
Si la pluie s'en est allée et le soleil revenu, la tenue des hommes de quart n'a pas changé sur le pont de Groupama 3 : cirés et combinaisons sèches sont les tenues de sortie alors que le vent de nord-ouest d'une trentaine de noeuds souffle très régulièrement : « Ca va très bien. Nous sommes sous le soleil depuis quelques heures donc c'est agréable. Plus qu'hier en tous les cas » racontait Jacques Caraës lors de la vacation quotidienne avec le PC Jules Verne Groupama.
« Nous sommes dans un rythme élevé mais nous naviguons avec prudence malgré tout. La mer s'organise mieux et Groupama 3 va vite sous grand voile arisée, trinquette et gennaker. C'est mieux qu'hier quand la mer était plus désordonnée. C'était assez, voir même très, rapide » poursuit l'équipier d'avant et caméraman du bord.
Quand un homme qui en est à son cinquième tour parle de rythme élevé, de vitesse rapide voir très rapide, autant dire que la vie à bord du maxi trimaran doit être difficile...
« Quant on va à l'avant pour les déroulés de gennaker, on s'attache. La stabilité est relative et, la fatigue aidant, il faut rester prudent. C'est assez exposé. Le barreur est notre ange gardien. Il a notre vie entre ses mains. On s'attache très court avec notre harnais de manière à ne pas pouvoir passer par-dessus le franc bord si on est éjecté » ajoute celui que l'on surnomme Jaco.
Si les hommes fatiguent mais tiennent bon, le matériel casse parfois : « Cette nuit, le pare-brise qui protège le barreur s'est cassé en deux sur la tête de Thomas. On l'a recousu avec du fil Spectra alors que Lionel (Lemonchois) et Loïc (Le Mignon) ont refait des rotules de fixation avec ce qu'ils ont trouvé à bord ».
Alors que l'on s'inquiète de la santé de Thomas, Jacques Caraës précise : « C'est le pare-brise que l'on a recousu. La tête de Coville, c'est du solide... ».
Partis depuis vingt jours, l'équipage perd progressivement les repères qui rythment habituellement leur vie : « Je ne sais plus très bien si on a déjeuné ou non » répond Jacques Caraës alors qu'on lui souhaite bon appétit puis de poursuivre : « ni quelle heure il est ».

Le 20 février 2010
Au large des Kerguelen
Groupama 3 continue sa progression rapide au milieu de l'océan Indien et n'a plus que 200 milles de retard sur le temps de référence du Trophée Jules Verne. Franck Cammas et ses hommes ont un week-end chargé !
L'archipel des Kerguelen qui marque approximativement la mi-parcours de l'océan Indien a déjà été dépassé ce samedi matin ! La vitesse moyenne toujours très élevée du trimaran géant est supérieure à 28 noeuds en 24h depuis vendredi. Le vent d'Ouest-Nord Ouest à Nord-Ouest est toujours soutenu à 26-32 noeuds moyens avec des rafales à 40-45 noeuds. Les rafales étaient temporairement un peu moins fortes cette nuit, mais vont se renforcer ce samedi avec l'approche du nouveau système.
Du vent soutenu
« Une perturbation très active passe sur les Kerguelen : le centre circule sur 55° Sud et le front froid s'étendant vers le Nord se rapproche de Groupama 3. Le front froid associé à ce nouveau système a balayé le précédent front froid que Franck Cammas et son équipage ont réussi à rattraper puis à dépasser jeudi dernier. Le nouveau front accompagnera le trimaran géant sur une grande partie de la moitié Est de l'océan Indien. La mer se formera un peu plus avec une houle d'Ouest qui va s'amplifier toute la journée samedi puis s'atténuera lentement dimanche... » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Franck Cammas et ses neuf équipiers avaient parcouru la moitié de l'océan Indien samedi à 4h TU : il ne leur restait plus que 2 700 milles jusqu'en Tasmanie ! Dès dimanche soir, le trimaran géant aura franchi la longitude symbolique du cap Leeuwin et devrait être à ce moment dans les temps du Trophée Jules Verne de Bruno Peyron... En restant sur le 45° Sud, Groupama 3 évite non seulement les icebergs qui rôdent plus bas, mais se maintient aussi dans des températures douces qui n'entament pas la condition physique de l'équipage. Une situation favorable pour maintenir des vitesses élevées jusqu'à l'océan Pacifique.

Le 19 février 2010
Trait d'union ...
La grande traversée de l'océan Indien a réellement pris son envol depuis jeudi midi : les vitesses atteintes par Groupama 3 dépassent les trente noeuds, voire les trente-cinq noeuds... Dans le flux de Nord-Ouest puissant qui souffle au large des Kerguelen, Franck Cammas et ses hommes rugissent de plaisir !
C'est un immense trait de plus de 3 000 milles qui se prépare, un trait d'union pratiquement rectiligne jusqu'à l'océan Pacifique ! Car le vent qui faisait défaut ces derniers jours au milieu des îles australes de l'océan Indien (Prince-Edouard, Marion, Crozet, Amsterdam, Saint-Paul) s'est enfin réveillé et mugit désormais à 30-35 noeuds avec des rafales à 40 noeuds... Sur une houle d'Ouest propice à ces vitesses élevées, l'équipage de Groupama 3 reste toutefois prudent puisque la brise va même souffler jusqu'à 45 noeuds ce vendredi et samedi... Et la mer se former avec des creux de quatre à cinq mètres !
Flirter avec les 800 !
36,6 noeuds de moyenne au coucher du soleil jeudi ! Franck Cammas et ses neuf équipiers ont mis le turbo dès que le front a été franchi. Portés par ce flux musclé de Nord-Ouest, ils vont dépasser l'archipel de la Désolation (Kerguelen) dès la nuit prochaine et l'écart par rapport au temps de référence sera inférieur à 200 milles puisque Groupama 3 est pratiquement deux fois plus rapide qu'Orange 2 en 2005 ! Déjà ce vendredi matin, le retard n'était plus que de 280 milles alors qu'il avait atteint son maximum à 456 milles, la veille à 11h (heure française)... Le trimaran géant avait frôlé les 800 milles parcourus sur l'eau à la fin de l'Atlantique : cette fois, il devrait franchir cette barre mythique (qu'il avait déjà dépassée lors de la traversée de l'Atlantique l'été dernier).
Et ce grand trait sur l'océan n'est pas fini ! Ce régime de secteur Ouest va en effet perdurer plusieurs jours et la longitude du cap Leeuwin est programmée dès dimanche soir... Franck Cammas et ses hommes entament un week-end chargé, d'embruns, de vagues, de vitesses hallucinantes, de sensations exceptionnelles. Groupama 3 devrait ainsi mettre moins d'une semaine pour la tranche de parcours entre le cap des Aiguilles et le cap Leeuwin, soit mieux que le temps de référence qu'avait établi lors de son record sur le Trophée Jules Verne, Orange 2 en 7j 05h 35'...

Le 18 février 2010
Percer le front
La mauvaise combinaison météorologique dans laquelle est plongé Groupama 3 devrait enfin se décanter ce jeudi ! Depuis leur entrée dans l'océan Indien, Franck Cammas et ses neuf équipiers peinent dans des vents instables derrière un front qu'ils n'arrivent pas à traverser. Mais la persévérance devrait porter ses fruits...
Rageant, pesant, déstabilisant, énervant, frustrant... Comme sur les manèges où il faut attraper la queue du Mickey ! À chaque fois que le trimaran géant est en passe de sortir du piège météorologique, Eole déplace son front pour maintenir Franck Cammas et ses hommes dans un magma instable. L'océan Indien n'a toujours pas retrouvé son visage habituel : il est extrêmement perturbé dans son Nord avec deux cyclones en formation, plutôt violent dans son Sud avec un train de dépression, mais particulièrement tranquille en son milieu où un gros anticyclone se décale lentement...
Tranches de vent
Le Grand Sud est ainsi découpé en tranches et Groupama 3 n'a pas d'autre solution que de faire route plein Est en progressant par à-coups : toute la nuit dernière, sa vitesse a oscillé entre 8 et 28 noeuds au gré des fluctuations d'un vent de secteur Sud, une brise qui basculait du Sud-Est au Sud-Ouest entre six et seize noeuds... L'équipage a donc dû manoeuvrer beaucoup pour s'adapter à ces variations afin de quitter enfin ce marécage extrêmement pénible à traverser en raison d'une mer très désordonnée.
« La traversée de la zone de vent très faible du thalweg est prévue pour ce jeudi matin avec l'espoir d'attraper à la mi-journée les vents de Nord-Ouest soutenus convoités depuis lundi soir. La mer est très désordonnée avec plusieurs trains de houle qui se superposent en raison de la très grande variabilité des vents qui ont soufflé sur la zone depuis 24h... » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Franck Cammas et ses neuf équipiers en ont donc encore pour plusieurs heures avant que leur vitesse retrouve une régularité et un niveau plus conformes à leur position géographique, par 43° Sud tout de même ! Le passage au Nord de l'archipel des Kerguelen est programmé pour le début du week-end, et le retard sur le temps de référence d'Orange 2 qui approche désormais la journée, pourrait alors se réduire à peau de chagrin...

Le 17 février 2010
A quelques milles près...
Groupama 3 a touché une brise plus régulière depuis mardi après-midi, mais a dû incurver sa route vers l'Est-Nord Est dans un flux modéré de secteur Sud-Ouest. La stratégie initiale a été modifiée pour s'adapter à cette nouvelle situation météorologique : Franck Cammas et ses neuf équipiers venaient tout juste d'empanner au lever du jour...
Après la zone de confluence qui a fortement ralenti Franck Cammas et ses hommes au début de l'océan Indien, l'anticyclone qu'ils longent sur sa bordure Sud n'est pas aussi puissant qu'il n'y paraissait en raison de ce retard pris sur le routage. Sur un tour du monde, un décalage de quelques heures peut être extrêmement positif ou a contrario pénalisant. Les grands surfs ne sont donc pas encore d'actualité, mais c'est à une vitesse de « croisière » de 20 à 25 noeuds que progresse le trimaran géant dans cet océan Indien très pacifié...
Recadrage au lever du jour
« Après avoir tout tenté depuis lundi soir, Groupama 3 voit une fois de plus le vent de secteur Nord se dérober juste devant ses étraves. En effet, malgré de très bonnes vitesses depuis mardi soir, atteintes grâce au retour du front par l'Ouest, le flux de Nord très proche à deux reprises (moins de 20 milles dans l'Est) n'a pu être atteint. Pour la première fois depuis le départ de Brest, une "porte" se ferme juste devant Franck Cammas et son équipage malgré leur acharnement et leur détermination à tout tenter pour que ça ne se produise pas... » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
Le vent de Sud-Ouest étant arrivé sur sa zone de navigation, Groupama 3 continue sa route en tribord amure vers les Terres Australes et Antarctiques Françaises ce mercredi matin. La stratégie a été modifiée pour rejoindre le plus rapidement possible la Tasmanie et continuer la traversée de l'océan Indien à des vitesses les plus élevées possibles qui permettront de revenir sur le temps de référence établi par Orange 2 en 2005. À 7h00 (heure française), Franck Cammas et ses hommes avaient empanné pour se recadrer sur une latitude plus Sud afin de repiquer vers l'archipel des Kerguelen.

Le 16 février 2010
Mauvaise confluence
La transition entre le front froid du week-end et le flux de Nord à venir s'est mal enchaînée : Groupama 3 était franchement ralenti au coucher du soleil, puis était englué dans des calmes en fin de nuit... Le redécollage est prévu pour ce mardi matin.
Ce ne sont pas Franck Cammas et ses hommes qui sont en retard, c'est la zone de confluence entre deux systèmes météo qui s'est déplacée plus rapidement que prévue puisqu'elle est arrivée avec trois heures d'avance... Conséquence : Groupama 3 a vu sa vitesse chuter à moins de vingt noeuds dès le coucher du soleil, puis la situation s'est encore dégradée vers 4h00 (heure française) quand le vent est tombé à moins de dix noeuds. Bilan : 75 milles de perdu sur le temps de référence en douze heures !
Retour à la normale
« La confluence a rattrapé Groupama 3 avant que le trimaran ne parvienne à rejoindre le flux de Nord qui se décale lentement vers l'Est. Il faudra donc attendre mardi matin pour à nouveau accélérer, du coup dans des conditions moins violentes que celles qui étaient espérées pour la nuit dernière. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
Ce système météo ne fait pas les affaires de Franck Cammas et ses neuf équipiers qui vivent un paradoxe étrange : naviguer dans des vents faibles par 43° Sud en plein océan Indien ! Ce coup de frein imprévu est aussi un peu pénalisant car le flux de Nord qui va se lever avec le soleil s'annonce un peu moins puissant, mais une fois accroché dans la matinée, il va permettre au trimaran géant de reprendre sa trajectoire rectiligne vers les Kerguelen, en bordure Sud d'un gros anticyclone. Le vent régulier et la mer relativement bien organisée devraient lui permettre de revenir dans le match et de combler son retard de près de 300 milles sur le temps d'Orange 2 avant d'atteindre l'archipel austral.

Le 15 février 2010
L'aiguille de l'espérance...
Historiquement, le tour du monde à la voile s'inscrit dans un périple qui débute en Europe du Nord pour revenir au point de départ : Magellan, Drake, Cook, Bougainville... Mais comme l'objet de ces navigateurs était de découvrir le monde, ils faisaient escale et naviguaient parfois au gré des caps. Les temps ont bien changé en cinq siècles !
D'où vient donc cette tradition maritime qui laisse entendre qu'un tour du monde s'effectue par les trois caps ? Difficile à dire en ce sens que personne avant Robin Knox-Johnston (1968) n'avait eu l'idée de faire le tour de la Terre... par la mer, sans s'arrêter ! Car les océans ont d'abord été un moyen de transport ou un lieu de pêche, et la course ou les records à la voile ne datent que d'hier... Et encore, en eaux abritées ou sur des distances « raisonnables », du genre traversée de l'Atlantique (1905). Certes il existait des temps de référence pour discuter dans les tavernes de San Francisco, de Boston, de Londres ou de Canton, sur la finesse d'une carène, sur son passage dans la mer et sur ses effroyables vitesses dans les mers démontées, lors de la route de l'or, pour coloniser l'Australie, pour ramener du thé chinois ou du guano du Chili...
De fil en aiguille...
Une enquête est donc lancée pour connaître les tenants et aboutissants de cette symbolique qui imposerait de faire le tour du globe en laissant les trois caps dans son Nord ! Serait-ce le Sunday Times, qui lança l'idée d'un premier tour du monde en solitaire et sans escale en 1968 ? En tout cas, le cap de Bonne-Espérance à la pointe de l'Afrique, celui de Leeuwin au Sud-Ouest de l'Australie et le Horn à l'extrémité de l'Amérique du Sud, étaient devenus les référents incontournables... Mais le cap de Bonne-Espérance, le promontoire répertorié par Bartolomeu Dias lors de son premier périple au-delà de l'océan Atlantique en 1488, cap qu'il avait d'ailleurs nommé « des Tourmentes », n'est pas le plus Sud du continent africain ! carte
Ainsi à 90 milles environ dans le Sud-Est de Cape Town, le cap des Aiguilles est le véritable référent de la séparation entre Atlantique et Indien, le point le plus extrême du « continent noir », sis par 34°50 Sud et 20° Est. C'est donc ce promontoire surmonté d'un phare qui est désormais le premier point névralgique d'un tour du monde puisqu'il définit aussi la partie occidentale de l'océan Indien, sa partie orientable étant limité par l'extrémité Sud de la Tasmanie (146° 49 Est). L'histoire, ou à tout le moins la tradition maritime, se doit donc de s'incliner face à la précision géographique des images satellitaires. Un mythe s'éteint, un référent s'installe... L'espérance a laissé place à l'aiguille ! Révélateur des temps modernes ?
Difficile Atlantique Sud !
Groupama 3 a donc eu bien du mal à s'extraire de l'anticyclone de Sainte-Hélène la semaine dernière et le bilan est symptomatique de cette situation météorologique défavorable : Franck Cammas et ses hommes ont mis une journée et 15 heures de plus que le temps de référence d'Orange 2 en 2005 entre l'équateur et le cap africain ! Soit près d'un quart de temps en plus... C'est dire si l'Atlantique Sud a été pénalisant, mais il ne devrait pas en être de même pour l'Indien puisque dès mardi, les vitesses vont de nouveau croître pour plusieurs jours alors que Bruno Peyron et son équipage avaient dû composer avec des vents d'Ouest instables et modérés qui les avaient contraints à suivre une trajectoire brisée par un enchaînement d'empannages... Les 7h 30 de retard au passage du cap des Aiguilles ne sont donc pas du tout rédhibitoires.

Groupama 3 au cap des Aiguilles
• Lundi 15 février à 6h 43' 47'' (heure française) soit après 14 jours 15 heures 47 minutes 54 secondes
• Temps de référence sur le Trophée Jules Verne : 14j 08h 18' (Orange 2 en 2005)
• Retard sur le temps de référence : 7h 30'
Passage dans l'océan Indien
• Meilleur temps de Ouessant au cap des Aiguilles : 13j 08h 47' (Groupama 3 en 2008)
• Meilleur temps de l'équateur au cap des Aiguilles : 7j 02h 22' (Groupama 3 en 2008)
• Temps de référence entre l'équateur et le cap des Aiguilles sur le Trophée Jules Verne : 7j 05h 19' (Orange II en 2005)
• Temps de Groupama 3 entre l'équateur et le cap des Aiguilles : 8j 20h 41'

Le 14 février 2010
Longitude Est...
À environ 700 milles de la longitude du cap de Bonne-Espérance, Groupama 3 devrait franchir cette ligne imaginaire dans la nuit de dimanche à lundi. Soit avec seulement quelques heures de retard sur le temps de référence établi par Bruno Peyron en 2005 : 14j 08h 19'.
Franck Cammas et ses neuf équipiers sont passés en longitude Est samedi vers 23h30 (heure française) : ils ont maintenant tout l'océan Indien à traverser pour atteindre les antipodes au large de la Nouvelle-Zélande ! 180° de longitude, soit une douzaine de jours dans les eaux les plus tourmentées des mers du Sud... Car le rythme soutenu du trimaran géant va perdurer les prochains jours : depuis 48 heures, Groupama 3 aligne des moyennes de plus de trente noeuds et trace un grand trait vers l'Est dans des conditions idéales de mer et de vent.
Proche de 800 milles par jour !
« Groupama 3 parvient à rester en avant du front même si celui-ci se décale vers l'Est plus rapidement : il était une centaine de milles derrière le trimaran géant à 3h TU (300 milles derrière vendredi matin). La trajectoire plein Est depuis vendredi matin à des vitesses élevées a permis à Franck Cammas et son équipage de parcourir 797,9 milles en 24h, distance atteinte samedi soir quelques heures avant de franchir le méridien de Greenwich... L'influence du front va diminuer à partir de dimanche soir et Groupama 3 va se positionner pour entrer dans le prochain système météo : un flux de secteur Nord s'établissant sur l'extrême Ouest de l'océan Indien lundi. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
La jonction entre le flux d'Ouest (exploité depuis vendredi matin) et le flux de Nord s'annonce assez délicate puisqu'il faudra laisser sur bâbord une zone de confluence avec des vents faibles au large de Port Elisabeth (Afrique du Sud) avant de bénéficier à nouveau de vents soutenus. Un léger ralentissement est donc au programme de lundi, mais le rythme va reprendre des tours pour toute la traversée de l'océan Indien. En naviguant pratiquement trois noeuds plus vite qu'Orange 2 toute la nuit dernière, Groupama 3 n'a plus qu'une demi-journée de retard sur le temps de référence...

Le 13 février 2010
Trente-quatre noeuds de moyenne!
Depuis 14h TU vendredi, Groupama 3 aligne des moyennes hallucinantes sur une route parfaitement rectiligne vers l'océan Indien. Le passage de la longitude du cap de Bonne-Espérance est donc bien pour la fin du week-end.
Depuis leur tentative sur le record de la traversée de l'Atlantique l'été dernier, Franck Cammas st ses neuf équipiers n'avaient pas atteint de telles moyennes sur une si longue période ! Et si tout se déroule comme prévu, cet incroyable rythme et cette trajectoire d'une rectitude parfaite sont programmés au moins jusqu'au cap de Bonne-Espérance ! Groupama 3 devrait largement dépasser les 700 milles quotidiens ce week-end et donc se présenter au large de l'Afrique du Sud avec seulement quelques heures de décalage sur le temps de référence détenu par Bruno Peyron et son équipage...
Sans effort
La position très Sud de la dépression qui pousse le trimaran géant est en effet très favorable car la brise régulière de secteur Nord-Ouest n'a pas eu le temps de lever la mer : tout juste des vagues du vent qui contribuent aux accélérations quand le barreur se prend au jeu ! Les conditions de navigation ne sont donc pas trop tendues à bord de Groupama 3 et la vie à bord à peu près « normale » malgré ces moyennes très élevées...
« Le front dans l'Ouest de Groupama 3 se propageant entre 32 et 36 noeuds vers l'Est, Franck Cammas et son équipage parviennent à conserver l'écart avec lui et ainsi naviguer dans des vents de 20 à 25 noeuds sur une trajectoire très efficace. Le front va néanmoins se rapprocher insensiblement jusqu'à dimanche soir puis il ralentira sa progression pour s'évacuer vers l'Antarctique lundi matin. » analysait Sylvain Mondon de Météo France.
Le trimaran géant est donc en passe de friser les 750 milles en 24 heures à la fin de son treizième jour de mer ! Orange 2 avait aussi été particulièrement rapide en 2005 sur cette tranche de parcours, mais n'avait tout de même pas atteint ces vitesses supersoniques... Le bilan redevient donc positif puisque Groupama 3 grappille par la même occasion quelques milles par heure sur le temps de référence : à ce rythme, c'est avec à peine une demi-journée d'écart que Franck Cammas et ses hommes franchiront dimanche soir le premier cap de ce Trophée Jules Verne.

Le 12 février 2010
Enfin les Quarantièmes !
Groupama 3 a atteint le 40° Sud jeudi vers minuit TU, mais n'a commencé à s'extraire réellement de l'anticyclone de Sainte-Hélène qu'à la mi-journée de ce vendredi. Les moyennes vont croître tout au long de l'après-midi pour atteindre une vitesse de « croisière » supérieure à trente noeuds ! Le cap de Bonne-Espérance est dans le collimateur...
Le week-end s'annonce animé sur le trimaran géant : les albatros auront du mal à suivre le rythme de Groupama 3 qui s'est enfin engagé sur les rails de l'Atlantique Sud. Le TGV a pris du retard et l'équipage est resté un peu trop longtemps à quai, mais le décalage par rapport au temps de référence devrait d'abord se stabiliser, puis revenir à un quota raisonnable sur les presque 2 000 milles qu'il reste à couvrir jusqu'à la longitude du cap de Bonne-Espérance ! Les routages donnent même un temps de passage de moins de quinze jours, ce qui ne ferait plus que quelques heures de retard sur Orange 2 (entre 6h et 15h). Ce premier cap du Trophée Jules Verne franchi, c'est l'océan Indien qui s'ouvrira devant les étraves du trimaran géant...
« La nuit n'a pas été simple : beaucoup de bascules, des risées et des calmes... Tout ça dans une ambiance de brouillard intense et très humide ! Mais les choses s'éclaircissent devant nous : il y a une petite houle de Sud-Ouest avec du vent Nord-Ouest et nous marchons sous grand voile haute et foc solent à près de vingt-cinq noeuds. Tout est gris, comme on s'y attendait dans les mers du Sud. Mais ça se fait en douceur... Pour une fois, l'océan Indien a l'air maniable : la traversée ne devrait pas être trop pénible. » précisait Lionel Lemonchois à la vacation radio de 12h30 avec le PC Course parisien de Groupama.
Trimaran à Grande Vitesse...
Les conditions sont donc très bonnes pour les jours à venir puisque l'état de la mer est favorable avec peu de houle résiduelle : l'objectif de Franck Cammas et ses hommes est désormais de rester en avant d'un front froid qui va les poursuivre en générant du vent de plus de vingt noeuds de secteur Nord à Nord-Ouest. En conservant une trajectoire assez Nord (en restant entre le 39° Sud et le 45° Sud jusqu'à l'archipel des Kerguelen), Groupama 3 pourrait profiter de ces conditions régulières pour effectuer une traversée de l'océan Indien extrêmement rapide !

Le 11 février 2010
L'insoutenable légèreté de l'air ...
Au coeur des hautes pressions de Sainte-Hélène, Franck Cammas et ses hommes trouvent lentement une issue à ce piège pour enfin tomber dans la dépression... Et au lever du jour, la brise commençait à reprendre du souffle après une nuit d'incertitude.
Quelle contradiction que de se retrouver fortement ralenti quand on aborde les Quarantièmes Rugissants, qui par leur nom même, indiquent bien que les coups de vent se succèdent habituellement à l'abord des mers du Sud ! Car après une descente jusqu'à la latitude de Rio de Janeiro qui s'était avérée plutôt rapide, voilà que l'anticyclone de Sainte Hélène faisait des siennes. L'été austral est pourtant bien entamé, mais voilà : les dépressions se forment encore très au Sud et les hautes pressions s'étalent sur presque tout l'océan en se scindant en cellules aléatoires. Difficile donc d'anticiper ces mouvements de masses d'air qui ne présentent pas de fort gradient...
Hélène et les garçons
La nuit a ainsi été nerveusement assez tendue pour l'équipage de Groupama 3 qui a tout de même réussi à maintenir un bon cap au Sud-Est depuis mercredi midi et à atteindre le 35° Sud vers 3h00 (heure française). Ce coup de frein a en conséquence brûlé l'avantage du trimaran géant sur le temps de référence qui s'est consommé à hauteur de 150 milles dans la nuit... Mais Franck Cammas et ses neuf équipiers vont enfin quitter les frasques de Sainte-Hélène et glisser de plus en plus rapidement vers le cap de Bonne-Espérance avec un vent qui va s'orienter au Nord-Ouest en fin de journée. La première dépression des mers du Sud s'est fait attendre mais le rythme devrait enfin permettre au trimaran géant d'aborder l'océan Indien en fin de week-end. Le changement de température va aussi être brutal quand Groupama 3 va franchir la latitude symbolique du 40° Sud à l'approche de la nuit...

Le 10 février 2010
Chemin de traverse
La nuit a été agitée sur le pont du trimaran géant et Franck Cammas et ses hommes ont dû batailler ferme pour progresser dans les vents instables d'un col anticyclonique. Mais la récompense ce mercredi matin est la position de Groupama 3 qui a franchi le 30° Sud...
L'équipage était préparé à une phase de transition assez délicate à négocier, certainement la zone la plus exigeante depuis le départ de Ouessant il y a presque dix jours ! Mais si le ralentissement a été sensible, particulièrement en milieu de nuit, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont tout de même réussi à limiter les dégâts par rapport au temps de référence : toujours un peu plus de 300 milles dans l'escarcelle... Mais surtout, c'est en termes de cap que le bilan est positif puisque Groupama 3 peut désormais se rapprocher d'une route presque directe vers le cap de Bonne-Espérance.
Entre les bulles
Un premier empannage avait été enclenché mardi en début d'après-midi pour aller chercher une dépression au large de l'Argentine, mais il fallait d'abord s'extraire du système anticyclonique qui présentait deux cellules de hautes pressions et un passage étroit entre elles. La trajectoire brisée démontre bien que la vigilance était constante pour éviter de se faire prendre dans une bulle sans vent. Et l'alerte a résonné plusieurs fois, en particulier juste après minuit, quand la moyenne s'est écroulée à moins de vingt noeuds... Mais au le lever du jour, Groupama 3 n'était pas encore tout à fait sorti de ces pièges à répétition : il lui faut gagner encore dans le Sud pour toucher enfin les vents d'Ouest des Quarantièmes Rugissants. Encore une journée difficile en perspective pour Franck Cammas et ses hommes ! Il leur faudra composer avec un relief météorologique accidenté pour tracer un chemin au travers de ces hautes pressions mal organisées. Mais la bretelle de sortie est proche avant la grande ligne droite sur l'autoroute dépressionnaire...

Le 9 février 2010
Inflexion au Sud-Est ...
Depuis son changement de route dans la soirée de lundi, Groupama 3 peut enfin s'écarter des côtes brésiliennes et prendre un cap plus productif vers le Sud-Est. Même si le trimaran géant ne peut pas encore piquer directement vers le cap de Bonne-Espérance, l'hémorragie de milles perdu sur le temps de référence s'est arrêtée...
Les conditions de navigation sont toujours très agréables pour Franck Cammas et ses neuf équipiers et depuis que Groupama 3 a obliqué vers 16h00 (heure française), la situation météorologique redevient favorable malgré quelques ralentissements passagers. Ainsi au coucher du soleil, la vitesse a chuté à une dizaine de noeuds... Mais les alizés de secteur Nord ont repris progressivement du souffle et ce mardi matin, ce sont de nouveau des moyennes de plus de vingt-cinq noeuds qui permettent d'enrayer la fonte de l'avance sur Orange 2.
Routes parallèles
Obligé de traverser le Pot au Noir sur le 30° Ouest, Groupama 3 était déjà décalé à l'Ouest et l'anticyclone de Sainte-Hélène trop proche de l'Amérique du Sud, avait contraint Franck Cammas et ses hommes à s'écarter encore de la route optimale pour éviter les calmes. Au regard des trajectoires mutuelles, le trimaran géant est ainsi plus de 300 milles plus à l'Ouest que le tenant du record du Trophée Jules Verne. Mais désormais, leurs traces vont converger puisque les alizés vont faire place aux vents d'Ouest des dépressions du Grand Sud. La possibilité de foncer vers l'océan Indien sur un seul bord est programmée par les routages à partir de jeudi matin, quand Groupama 3 sera déjà par 35° Sud...
Franck Cammas et ses neuf équipiers peuvent donc rester confiants car même s'ils peuvent perdre encore des milles sur Orange 2 dans les prochaines 36 heures, sa vitesse moyenne devrait être suffisante pour conserver un coussin de marge lors de son entrée dans les Quarantièmes Rugissants. Avec près de 400 milles d'avance, Groupama 3 est pour l'instant plus rapide que son prédécesseur qui n'avait aligné des moyennes élevées que lorsqu'il avait commencé son virage à gauche, au large de Rio de Janeiro...

Le 8 février 2010
Fragrances tropicales
À seulement 120 milles des côtes brésiliennes, Groupama 3 continue sa descente vers le Sud-Sud Ouest pour aller chercher une dépression au large de Rio de Janeiro. L'avance de 530 milles sur Orange 2 se maintient...
Franck Cammas et ses neuf équipiers continuent leur descente vers les Quarantièmes Rugissants à plus de 25 noeuds de moyenne : même si leur trajectoire n'est pas très favorable pour se rapprocher du cap de Bonne-Espérance, leur route rapide leur permet de conserver le même écart par rapport au temps de référence d'Orange 2. Toujours dans des alizés de secteur Est, Groupama 3 ne peut pas encore incurver sa trajectoire, mais ce lundi matin, des prémices indiquent que dès mardi, le cap va prendre plus de Sud-Ouest...
Un gros anticyclone
« En bordure Nord de la dorsale de l'anticyclone (résiduel) de St Hélène, plusieurs lignes de grains perturbent un peu les alizés qui marquent la fin de la liaison entre l'équateur et la dorsale (moins de 48h de répit dans les alizés de Sud-Est). Une fois ces lignes de grains franchies (fin de matinée lundi), les alizés vont lentement revenir au Nord en mollissant (après-midi et soirée) : la trajectoire de Groupama 3 va ainsi s'incurver lentement au début, puis rapidement ensuite jusqu'à l'empannage (attendu la nuit de lundi à mardi) qui marquera le début de l'extraction de la zone des hautes pressions avec un premier bord tribord amure vers le Sud-Ouest permettant de s'éloigner des vents faibles. De nombreux empannages suivront ensuite (mardi) pour exploiter au mieux les vents produits par trois systèmes différents étendant tour à tour leur influence sur la zone... » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Franck Cammas et ses hommes ont donc encore une petite journée de navigation avant de viser la pointe de l'Afrique du Sud. Leur route très proche des côtes brésiliennes les oblige à une grande vigilance en raison du trafic maritime et de la présence de pêcheurs. Mardi marquera donc le retour d'une situation météorologique plus favorable pour gagner des milles vers le prochain but, le cap de Bonne-Espérance...

Le 7 février 2010
Devant Recife
Groupama 3 continue sa descente vers le Sud-Sud Ouest à plus de vingt noeuds de moyenne pour aller chercher une dépression qui doit l'emmener vers le cap de Bonne-Espérance. Mais la route s'annonce longue...
Jusqu'à présent, cette troisième tentative sur le Trophée Jules Verne s'est parfaitement déroulée et le passage de l'équateur en 5j 19h 07' est venu récompenser les efforts de tout l'équipage de Groupama 3. Mais la situation météorologique est moins favorable pour la traversée de l'Atlantique Sud car l'anticyclone de Sainte-Hélène est vaste et se développe très haut en latitude. Cela impose de le contourner très largement, et donc de rallonger sensiblement la route par rapport à celle d'Orange 2 en 2005, qui avait pu « mettre le clignotant » dès la latitude de Rio de Janeiro.
Comme au Vendée Globe ?
C'est donc au près légèrement débridé que Franck Cammas et ses neuf équipiers vont longer le Brésil, assez près des côtes pour ne pas s'engluer dans les calmes des hautes pressions : une trajectoire qui lui fait perdre des milles sur le temps de référence même si la vitesse est régulière et similaire à celle d'Orange 2. Et en s'écartant plus du prochain but, le cap de Bonne-Espérance, l'avance de plus de 525 milles fond tout doucement. Pas de panique en la demeure, mais une certaine tension nerveuse à bord car la situation ne va se décanter que mardi...

Le 6 février 2010
Double Pot !
Groupama 3 devrait franchir l'équateur ce samedi matin au lever du jour... Mais le Pot au Noir qui s'annonçait peu étendu, s'est en fait scindé en deux et Franck Cammas et ses hommes ont dû manoeuvrer souvent pour s'adapter à cette configuration peu habituelle.
Le trimaran géant était bien parti pour réaliser le meilleur chrono sur la tranche de parcours entre Ouessant et l'équateur, un temps établi par lui-même lors de sa dernière tentative en novembre 2009 (5j 15h 23'). Mais Franck Cammas et ses neuf équipiers ont eu le droit à un « deuxième Pot » juste avant la ligne de changement d'hémisphère ! Ce changement imprévu a logiquement ralenti Groupama 3 qui a eu quelques difficultés à sortir de ce piège orageux... L'équipage n'aura donc pas eu la chance d'améliorer son propre temps de référence, mais devrait tout de même passer l'équateur en moins de six jours, ce qui reste le deuxième chrono de l'histoire du Trophée Jules Verne et d'un tour du monde, quel que soit le support !
Les meilleurs temps établis sur le record autour du monde depuis 1993 entre Ouessant et l'équateur
-1993 : Commodore Explorer (8j 19h 26')
-1994 : Enza New Zealand (7j 04h 24')
-1997 : Sport Elec (7j 13h 20')
-2002 : Orange (7j 22h 00')
-2004 : Cheyenne (8j 06h 28')
-2005 : Orange 2 (7j 02h 56')
-2009 : Groupama (5j 15h 23').

Le 5 février 2010
Alizés, mode d'emploi
La quatrième nuit en mer s'est superbement déroulée pour Groupama 3 qui accumulait ce vendredi matin plus de 450 milles d'avance sur le temps de référence. Au point que le trimaran géant devrait à ce rythme, posséder une bonne journée de marge au passage de l'équateur programmé pour samedi...
Depuis qu'il est sorti de la zone de transition entre la dépression canarienne et l'anticyclone des Açores jeudi matin, Groupama 3 a aligné tranquillement plus de vingt-cinq noeuds de moyenne et le trimaran géant a tiré un trait de plus de 620 milles ces dernières 24 heures... Il faut dire que le vent est bien installé depuis l'archipel du Cap-Vert, débordé tout juste quatre jours après son départ de Ouessant (31 janvier à 14h 55' 53'', heure française). Les alizés de Nord-Est sont en effet au rendez-vous et ce jusqu'aux abords du Pot au Noir qui se situe actuellement vers le 4° Nord.
Porte d'entrée
De fait, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont encore pris un peu d'avance sur le plan de marche et le ralentissement prévu ce vendredi après-midi devrait être finalement modéré puisque les alizés capverdiens semblent tenir encore sur les 300 milles séparant ce matin le trimaran géant de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Cette brise régulière oscillant entre 12 et 18 noeuds, est en effet générée par la bordure Sud de l'anticyclone des Açores et le Pot au Noir apparaît peu actif et très étroit du côté du 30° Ouest. Beaucoup plus réduit que lors de la tentative précédente de Groupama 3 en novembre dernier, puisqu'il s'étendait alors sur plus de 250 milles ! Cette fois, cette zone orageuse à risque ne s'est développée que sur 80 milles et la masse nuageuse ne semble pas très violente...
La « porte d'entrée » dans le Pot au Noir se situe entre le 29° et le 30° Ouest et c'est la raison pour laquelle Franck Cammas et ses hommes glissent progressivement vers le Sud-Sud Ouest en maintenant une moyenne élevée : lorsque la brise va mollir ce vendredi après-midi, ils garderont la possibilité de lofer légèrement pour conserver de la vitesse. Et la situation derrière la ZCIT est plutôt favorable, car les alizés de l'hémisphère Sud, générés par l'anticyclone de Sainte-Hélène, ont une composante Est à Sud-Est : Groupama 3 n'aura donc pas à serrer trop le vent, ce qui signifie que sa moyenne va aussi rester élevée (à plus de 22 noeuds) lors de son passage de l'équateur, samedi matin. C'est donc un franchissement de la ligne annoncé en moins de six jours ! Pour une fenêtre météorologique étroite au départ de Brest, c'est déjà une belle performance en perspective...

Le 4 février 2010
Triple empannage
Groupama 3 est sorti de la dorsale anticyclonique cette nuit, mais a dû effectuer trois empannages pour enfin toucher les alizés capverdiens et faire route directe vers l'équateur. Avec 140 milles d'avance sur le temps de référence, Franck Cammas et ses hommes vont pouvoir descendre d'un seul bord vers le Brésil. la carte

Le 3 février 2010
Transition alizéenne
Franck Cammas et ses hommes ont réalisé un bon contournement de la dépression madérienne et n'ont été que légèrement ralentis au large des Canaries. Avec près de 150 milles d'avance sur le temps de référence ce mercredi matin, le routage se confirme comme favorable jusqu'à l'équateur.
L'inversion de tendance a été rapide ! Après deux jours et demi de mer, Groupama 3 accumule désormais des milles d'avance sur Orange 2 et l'écart devrait encore croître ce mercredi car la situation météorologique s'avère plus favorable que prévue. La traversée des basses pressions au large de Madère s'est déroulée selon le scénario initial avec du vent de secteur Nord jusqu'à trente noeuds sur une mer relativement maniable, ce qui a permis à Franck Cammas et ses neuf équipiers d'aligner presque toute la nuit des moyennes proches de trente noeuds...

Le 2 février 2010
Franche accélération
Alors que Groupama 3 navigue ce mardi matin à la latitude de Gibraltar, le rythme a sensiblement pris des tours en cette nuit de lundi avec le contournement d'une dépression située au Sud de Madère. Cette deuxième journée de mer s'annonce extrêmement rapide...
Franck Cammas et ses hommes ont dû patienter jusqu'à la hauteur de Lisbonne avant d'arriver dans les franges dépressionnaires : d'une vitesse moyenne de vingt noeuds lors de cette descente au large des côtes portugaises, le tempo est passé à plus de vingt-cinq noeuds vers minuit (heure française) et doit encore monter à près de trente noeuds de moyenne dès le lever du jour. Grace à un changement de conditions puisque la brise de secteur Est modérée en bordure d'anticyclone fait place à un vent de plus en plus musclé pour ce contournement d'une dépression.
Inversion de tendance
Conséquence la plus visible : le retard sur le temps de référence qui avait atteint 120 milles à minuit n'était déjà plus que de 80 milles à 6h00 (heure française). D'ailleurs, les trajectoires d'Orange 2 et de Groupama 3 divergent sensiblement puisque le détenteur avait choisi de passer à l'intérieur des archipels de Madère et des Canaries quand le trimaran géant vise une trace beaucoup plus proche de la route directe (orthodromie) en passant à l'Ouest de ces îles atlantiques.
Au fur et à mesure que Franck Cammas et ses neuf équipiers vont se rapprocher du centre dépressionnaire, les conditions météorologiques vont se gâter avec de la pluie mais surtout du vent de près de trente noeuds, tournant progressivement au Nord-Est, puis en Nord en fin de journée. Groupama 3 devra donc empanner à la hauteur de Madère pour piquer plein Sud vers l'équateur. Le routage établi au départ de Ouessant se déroule donc comme prévu et à ce rythme, le trimaran géant devrait avoir rattrapé son retard dès mercredi matin.

Le 1er février 2010
L'approche espagnole
Groupama 3 était ce lundi matin en vue du cap Finisterre, promontoire qu'il devrait franchir au lever du jour : le timing est pour l'instant respecté par rapport aux prévisions météorologiques même si un petit recalage vers l'ouest peut être nécessaire si les fluctuations locales du vent le nécessitent.
Le vent qui bascule à l'Est devrait reprendre son souffle au fur et à mesure que Franck Cammas et ses neuf équipiers vont gagner dans le Sud.
Cette première nuit de mer n'a pas été la plus simple à négocier, mais l'anticyclone qui va s'installer ce mardi matin avec des calmes prolongés sur la pointe espagnole, n'a pas rattrapé Groupama 3. Franck Cammas et ses hommes sont donc dans le timing très serré de cette nouvelle tentative sur le Trophée Jules Verne... Mais il y a eu plusieurs alertes dans la nuit lorsque la brise de Nord qui est montée jusqu'à près de trente noeuds, s'est essoufflée, puis a lentement tournée au Nord-Est en fin de nuit. Il a fallu empanner en bordure d'anticyclone vers 3h15 (TU), à environ 90 milles des côtes espagnoles. La vitesse est descendue à une dizaine de noeuds pendant la phase d'approche avant de remonter à plus de vingt noeuds vers 4h00 (TU). Mais il fallait encore gagner une cinquantaine de milles vers le Sud pour dépasser ce cap Finisterre afin de laisser les calmes dans le tableau arrière du trimaran...
Un point névralgique
Si la première partie de la traversée du golfe de Gascogne avait permis à Groupama 3 d'avoir plus de trente milles d'avance sur le temps de référence, cette marge a fondu puis s'est inversée à la suite de l'empannage avec une vingtaine de milles de retard sur Orange 2. Mais le routage annoncé au départ de Ouessant s'est déroulé comme prévu : ce passage de la pointe espagnole était le plus délicat de cette descente de l'Atlantique ! En longeant les falaises hispaniques, Franck Cammas et ses neuf équipiers vont toucher une brise plus soutenue de secteur Est qui va relancer le trimaran à plus de vingt-cinq noeuds de moyenne dès le lever du jour. Sur une mer maniable et avec un vent de terre, Groupama 3 va désormais devoir affiner sa trajectoire pour aborder le deuxième point névralgique de ce début de parcours : une dépression au large des Canaries qu'il faudra raser de près avant de toucher un régime d'alizés stables...

Le 31 janvier 2010
Top départ !
13h 55' 53'' TU : Groupama 3 franchit la ligne de départ du Trophée Jules Verne devant le phare de Créac'h à Ouessant. Franck Cammas et ses neuf équipiers s'élançaient à plus de vingt noeuds, dans une petite brise de secteur Nord derrière une masse pluvieuse... Une nouvelle tentative qui débute avec des conditions météorologiques délicates mais encourageantes.
Revenir couper la ligne devant Ouessant avant le 23 mars 2010 à 06h 14' 57'' : tel est l'objectif des dix hommes du trimaran pour s'adjuger le record autour du monde, soit une minute de moins que le temps de référence... Groupama 3 doit en effet effectuer ce parcours de plus de 21 600 milles, en moins de 50 jours 16 heures 20 minutes, le temps de référence du Trophée Jules Verne établi par Bruno Peyron et son équipage en 2005.
Franck Cammas et ses neuf équipiers s'élançaient donc à 14h 55' 53'' (heure française) pour une troisième tentative qui se présente moins favorablement que les deux précédentes (janvier 2008 et novembre 2009), mais l'enchaînement extrêmement serré en termes de timing au passage du cap Finisterre et au large des Canaries, reste tout de même positif. Les routages oscillent d'ailleurs entre cinq jours et demi et six jours et demi pour atteindre l'équateur ! Soit un temps tout à fait correct pour conserver une marge de manoeuvre suffisante face à la trajectoire d'Orange 2 en 2005...
Verdict ibérique
La phase la plus incertaine concerne le passage du cap Finisterre car l'ouverture est très courte, moins de trois heures d'après les modèles météorologiques ! Et en s'élançant assez tôt, juste après un front froid peu actif et pluvieux, Groupama 3 multiplie ses chances d'arriver à temps à la pointe espagnole qu'il devrait raser de près. Une trajectoire qui se présente aussi favorablement puisqu'une dépression est installée assez Sud, au niveau de l'archipel canarien : en se comblant sur place, elle devrait permettre de bénéficier d'un flux soutenu de secteur Nord et laisser place à un régime d'alizés réguliers.
Dès lundi matin, l'équipage de Groupama 3 saura si le timing est respecté, mais une fois cette incertitude levée, le trimaran géant va pouvoir allonger la foulée... Et si cette trajectoire très directe, très proche de l'orthodromie est aussi un gain non négligeable en termes d'optimisation du temps de parcours, la rançon en est une multiplication des manoeuvres. L'équipage qui a bouclé ses valises samedi midi, devrait donc rentrer dans le vif du sujet dès les premiers milles : départ sous grand voile haute et solent, mais rapidement il faudra prendre des ris et changer de voile d'avant avec le renforcement de la brise de Nord dans le golfe de Gascogne (jusqu'à 25-30 noeuds). Puis c'est la phase de transition au large du cap Finisterre qui devrait solliciter les hommes en fin de nuit... Un premier passage à niveau qu'il ne faut pas rater !

L'équipage de Groupama 3
La force de l'équipage embarqué cet hiver à bord du maxi trimaran est l'addition de l'expérience et de la compétence de chacun des marins qui le compose.
1 - Franck Cammas (Skipper )
2 - Frédéric Le Peutrec (Chef de quart, barreur, boat manager)
3 - Stève Ravussin (Chef de quart, Barreur)
4- Lionel Lemonchois ( Barreur)
5- Thomas Coville, (Barreur)
6 - Loïc Le Mignon (Barreur)
7 - Ronan Le Goff (Equipier d'avant)
8 - Jacques Caraës (Equipier d'avant)
9 - Stan Honey, (Navigateur)
A terre : Sylvain Mondon (Routeur)

Le 21 janvier 2010
Groupama 3 à poste à Brest
Parti de Lorient ce jeudi au lever du jour, Groupama 3 est arrivé à Brest à la mi-journée : l'équipage autour de Franck Cammas retrouvait ses marques après le chantier de janvier pour renforcer les bras arrières et les flotteurs.
Comme début novembre lors de sa première tentative en 2009, Groupama 3 a rejoint le nouveau port de plaisance du Château, abri le plus sûr et le plus proche de la ligne de départ du Trophée Jules Verne, au large du phare de Créac'h (île d'Ouessant). Un convoyage où l'équipage de la tentative du 5 novembre était pratiquement complet puisqu'il ne manquait à l'appel que le « Brésilien » Ronan Le Goff, actuellement en transit vers la France. Les conditions étaient clémentes au départ de Lorient, mais le vent de secteur Sud montait en puissance au fil des milles, ce qui a permis de valider une dernière fois les travaux de renforcement effectués à Cape Town dans un premier temps, puis à la base lorientaise en janvier.
« Retrouver le port de Brest nous rappelle de bons souvenirs, et surtout que nous sommes prêts pour partir autour du monde : la ligne de départ n'est pas loin ! Il n'y a plus qu'à attendre la bonne fenêtre météo... Au mois de novembre dernier, la phase de départ était plutôt mouvementée : je crois qu'on ne pouvait pas avoir plus musclé pour traverser le golfe de Gascogne ! Espérons que se sera plus calme pour cette nouvelle tentative... »
L'équipage a eu grand plaisir à se retrouver en configuration de record pour ce convoyage avalé en quatre heures : « Tout le monde avait envie de renaviguer sur le bateau : nous avons eu un peu de mer, et nous avons effectué quelques petits sauts de vague ! Cela nous réconforte une nouvelle fois dans les capacités de Groupama 3 et sur les réparations effectuées. »
Plusieurs fenêtres météo s'ouvrent ces prochains jours, mais il faut confirmer avec Sylvain Mondon de Météo France si les prévisions sont toujours fiables, non seulement pour le départ mais surtout pour attraper de bons alizés au large des Canaries et pour enchaîner le bon tempo après le passage de l'équateur : « Il y a des opportunités ces prochains jours, mais elles ne sont pas suffisamment bonnes pour l'instant, même si la situation météo évolue vite en ce moment. Il y a aussi des ouvertures la semaine prochaine : nous sommes donc aux aguets, surtout que notre « dead line » commence à approcher... Nous avons décidé d'arrêter notre stand-by début février. »
Dans le port de plaisance du Château, un autre trimaran tire aussi sur ses amarres : Banque Populaire V est à poste à Brest depuis quelques semaines en attente d'un feu vert... « Il ne faut pas se cacher : nous sommes concurrents sur ce Trophée Jules Verne et personne ne dévoile totalement ses intentions ! Nous n'avons de toute façon pas tout à fait les mêmes cartes en main, même si les potentiels des deux trimarans sont proches : nous n'avons pas les mêmes polaires de vitesse, ni les mêmes trajectoires, ni les mêmes analyses météo. Il y a plus ou moins de risque à prendre quant à la fenêtre ... Et notre attente d'une opportunité n'est pas non plus la même. Mais il est évident que si une ouverture se présente, il est très probable que nous partions de conserve. »
Jusqu'à présent, Franck Cammas et son équipage n'ont pas attendu longtemps dès que le team Groupama estimait être prêt à s'engager dans ce tour du monde en moins de cinquante jours : « Les périodes de stand-by ne sont pas les plus agréables... Mais nous sommes organisés pour cela : il nous reste encore trois semaines pour s'élancer ! »

Le 12 janvier 2010
Groupama 3 poursuit sa mise au point
Deux semaines après son retour de Cape Town en Afrique du Sud (le 29 décembre), le maxi trimaran skippé par Franck Cammas a effectué sa première navigation de l'année au large de Lorient, poursuivant ainsi sa préparation pour le Trophée Jules Verne.
Après la neige qui est tombée en quantité sur la pointe bretonne le week-end dernier, c'est un franc soleil et un vent très léger qui ont régné en Bretagne Sud lundi. Outre Franck Cammas, l'on retrouvait à bord de Groupama 3 une partie de l'équipage du Jules Verne avec Fred Le Peutrec, Lionel Lemonchois, Jacques Caraës et Thomas Coville, les autres équipiers étant des permanents du team Groupama parmi lesquels Eric Lamy, Olivier Mainguy, Gaël de Kerangat et Pierre Tissier ou encore des figaristes de passage comme Charles Caudrelier et François Gabart.
« Depuis notre retour de Cape Town, nous avons finalisé les travaux de renforcement de l'arrière des flotteurs en collaboration avec les architectes de Groupama 3. Le gréement dormant a également été changé en tenant compte de sa « durée de vie ». Cette première sortie est importante car elle signifie que le gros du travail est terminé. Nous n'avons malheureusement pas pu tendre le gréement car le vent était trop faible. Nous le ferons donc lors de la seconde navigation prévue cette semaine, mercredi ou vendredi en fonction de l'évolution météo. Dans tous les cas, ça fait du bien de retrouver la barre de Groupama 3 » relate son skipper à peine arrivé à quai.
Sur le ponton de la base de Lorient, les autres équipiers ne disent pas autres choses : « On a hâte d'y aller, de reprendre la mer. Il faut qu'on l'attrape ce fameux Trophée » ajoute Fred Le Peutrec.
Il va pourtant falloir être patient car, pour le moment, aucune fenêtre météo se présente sur les fichiers météo : « Comme chaque jour, notre conseiller de Météo France, Sylvain Mondon, nous envoie par mail son analyse et ce n'est pas cette semaine que nous partirons » poursuit Fred, l'un des trois chefs de quart de Groupama 3.
D'ici là, Groupama 3 aura de nouveau navigué mais dans un vent plus soutenu, paré à conclure l'un des chapitres d'une histoire engagée il y a plus de douze ans entre Groupama et Franck Cammas.

   
Cartes
 

Le 20 mars 2010

plus de 1300 milles d'avance sur le temps du record

 

c'est la dernière

 

   
Photos 2010
 

 

Le 5 février 2010

Matin dans les alizés

 

© Groupama

Le 13 février 2010

à bord de Groupama 3

 

© Groupama

Le 13 février 2010

première terre depuis le départ, à 3 milles de l'île d'Auckland, loin dans le sud

 

© Groupama

Le 5 mars 2010

Passage du Cap Horn

  © Groupama Team

Le 5 mars 2010

Sunset entre deux océans

  © Groupama Team

Le 14 mars 2010

Passage de l'Equateur

  © Groupama Team

Le 20 mars 2010

22h40 victoire

  © Yvan Zedda

Le 21 mars 2010

Arrivée à Brest

  © Arnaud Pilpré / Studio Zedda

Le 9 novembre 2010

Passage devant Basse-Terre et vainqueur quelques minutes plus tard de la Route du Rhum