Lhistoire du Trophée Jules Verne débute
en 1984 lorsque Yves Le Cornec, embarqué à bord de William Saurin
aux côtés dEugène Riguidel pour la première transat
Québec-Saint Malo, imagine pouvoir faire le tour du monde en moins de quatre-vingt
jours, comme Phileas Fogg et Jean Passepartout. Avec une moyenne de treize nuds,
les 21 600 milles correspondant à la circonférence de la Terre à
léquateur, peuvent donc être avalés dans le même
temps que celui imaginé par Jules Verne dans son roman Le projet
narrive malheureusement pas à se concrétiser mais en 1990,
fort de son Vendée Globe victorieux en 109 jours 08 heures 49 minutes,
Titouan Lamazou se penche sur le sujet en compagnie de Jean-Yves
Terlain, de Bruno et Loïck Peyron, de Florence Arthaud, de Peter Blake, de
Robin Knox-Johnston, dYvon Fauconnier et bien sûr dYves Le Cornec.
Le 13 août, un règlement est édicté sous le nom
des « accords de la Jatte » (île où se réunissaient
les skippers à bord de la péniche dYvon et Dany Fauconnier)
qui précise que le départ et larrivée seront jugés
entre le phare du Créach (Ouessant) et le cap Lizard (Cornouaille
anglaise) en laissant les trois caps sur bâbord (Bonne Espérance,
Leeuwin, Horn). Dautres principes sont retenus, en particulier que les premiers
challengers ne pourront appareiller avant 1994 Mais Olivier
de Kersauson annonce le 8 septembre 1992 quil va partir à lassaut
du tour du monde sur son ancien Poulain rallongé, dès que possible.
Bruno Peyron dun côté avec lex-Jet
Services, et Peter Blake associé à Robin Knox-Johnston avec lex
Formule Tag, décident alors de sélancer en même temps
que Charal fin janvier 1993. Un peu plus de deux mois et demi plus tard,
Commodore Explorer passe tout juste sous la barre des quatre-vingt jours alors
que Charal et Enza-New Zealand abandonnent au large de Cape Town après
avoir percuté un objet flottant. En vingt ans après ces trois départs,
il y a eu douze tentatives pour battre ce record dont quatre seulement porteront
leurs fruits : 1994, 1997, 2002, 2004 (voir tableau).
Auparavant, les tours du monde étaient
définis comme un périple autour de lAntarctique (impossible
de passer par le Nord) en partant et en revenant dun port de lhémisphère
Nord (Slocum, Dumas, Chichester, Robin Knox-Johnston, Moitessier, Colas ).
Mais en 1972, le World Sailing Speed Record Council (WSSRC) est créé
par lInternational Yacht Racing Union (IYRU désormais ISAF) pour
définir les règles et les termes des records de vitesse à
la voile sur leau (pas sur glace, ni sur terre). La première ratification
fut le record de vitesse sur 500 mètres (tout juste battu par le planchiste
Finian Mayard avec 46,82 noeuds aux Saintes Maries de la mer en novembre 2004).
En 1988, plusieurs polémiques sur les records océaniques ont incité
le WSSRC à gérer aussi les grandes distances, à établir
des parcours historiques ou nouveaux, à sélectionner des chronométreurs
officiels. Ainsi, le record de vitesse autour du monde est défini
comme tel : « pour naviguer autour du monde, un voilier doit partir et arriver
au même point, doit franchir tous les méridiens de longitude et léquateur.
La plus courte route orthodromique du bateau ne doit pas être inférieure
à 21 600 milles calculée sur la base dune sphère
parfaite. Pour calculer la distance, il doit être assuré que
le bateau navigue autour de lAntarctique sur le 63° Sud. Un bateau qui
partirait de lhémisphère Sud doit contourner une île
ou un autre point fixe dans lhémisphère Nord mais seulement
une fois pour satisfaire à la distance minimum (21 600 milles. »
Ainsi, le Trophée Jules Verne ne définit pas le parcours unique
pour un tour du monde mais historiquement, était devenu « LA »
référence. Toutefois, lassociation loi 1901 présidée
par Olivier de Kersauson (mais dont les membres sont éparpillés
et nont reçu aucune convocation à lAssemblée
Générale annuelle obligatoire depuis plusieurs années) impose
une inscription au Trophée Jules Verne, ce quavait refusé
Steve Fossett en 2004. Ce dernier avait en revanche inscrit Cheyenne au WSSRC
au départ de Ouessant (mais du phare du Stiff et non de Créach,
ce qui correspond à six milles de plus que le Trophée Jules Verne).
Cest donc lui qui détient le record absolu de vitesse autour du monde
en 58 jours 09 heures 32 minutes 46 secondes. Bruno
Peyron et son équipage auront donc à cur de remettre les
« pendules à lheure » en battant le temps de référence
établi par le WSSRC (de plusieurs heures, histoire de ne pas polémiquer
avec les six milles de plus du Trophée Jules Verne ). Le Trophée
Jules Verne redeviendrait donc le parcours référence mais nempêcherait
pas un candidat de partir du Pacifique Nord ou de lhémisphère
Sud. Quant à lOryx Cup, elle ne peut prétendre
établir un record autour du monde puisque le parcours orthodromique est
nettement inférieur à 21 600 milles.
Tentatives et records (en vert) du Trophée
Jules Verne :
*1993 : Commodore Explorer (Bruno Peyron) 79 jours
6 heures 15 minutes 56 secondes
*1993 : Charal (Olivier de Kersauson), abandon, flotteur explosé
après un choc à l'entrée de l'océan Indien.
*1993 : Enza New-Zealand (Peter Blake), abandon, coque fissurée
après un choc à l'entrée de l'océan Indien.
*1994 : Enza New-Zealand (Peter Blake) 74 jours
22 heures 17 minutes 22 secondes
*1994 : Lyonnaise des Eaux-Dumez (Olivier de Kersauson) 77 jours 5 heures
*1995 : Sport Elec (Olivier de Kersauson), abandon pour cause de météo
défavorable
*1996 : Sport Elec (Olivier de Kersauson), abandon pour cause de météo
défavorable
*1997 : Sport Elec (Olivier de Kersauson) 71 jours
14 heures 22 minutes 8 secondes
*1998 : Maiden (Tracy Edwards), abandon sur démâtage dans
le Pacifique (équipage féminin)
*2002 : Geronimo (Olivier de Kersauson), abandon pour cause de vibration
du safran
*2002 : Orange (Bruno Peyron) 64 jours 8 heures
37 minutes 24 secondes
*2003 : Geronimo (Olivier de Kersauson), 68 jours 10 heures 58 minutes
*2003 : Kingfisher 2 (Ellen Mac Arthur) Abandon sur démâtage
dans le Pacifique
*2004 : Orange II (Bruno Peyron) Abandon aux Canaries sur problème
dembases moteur
*2004 : Geronimo (Olivier de Kersauson) 63 jours
13 heure 59 minutes et 46 secondes voir
la photo de l'arrivée
*2005 : Orange II (Bruno Peyron) 50
jours 16 heures 20 minutes 4 secondes voir
les photos
*2008 : Groupama 3 (Franck Cammas), échec après chavirage
au large de la Nouvelle Zélande
*2009 : Groupama 3 (Franck Cammas), échec
sur dématage dans l'océan atlantique sud
*2010 : Franck Cammas sur Groupama 3 - Trimaran - 48j 7h 44min 52s
*2012 : Loïck Peyron sur Banque Populaire V en 45j 13h 42min 53sec
voir l'historique
Record WSSRC
autour du monde : *2004 : Cheyenne (Steve Fossett) : 58 jours 09 heures
32 minutes 46 secondes *2005 : Orange II (Bruno Peyron) 50
jours 16 heures 20 minutes 4 secondes
vendredi 6 novembre 2012 23h
Loïck Peyron sur Banque Populaire V, le trimaran géant
pulvérise le record de presque 3 jours. L'historique de cette course,
à lire ici
mardi 22 novembre 2011
Maintenant que la course est lancée, pour la suivre cliquer
ici
lundi 24 janvier 2005
Orange
II a coupé la ligne de départ entre Ouessant et le Cap Lizard
à 10 heures 03 minutes 07 secondes TU (temps universel) ce lundi
matin, soit un peu après 11 heures, heure française. Léquipage
de Bruno Peyron a déroulé le genaker au moment
de passer la ligne et filé à 20 nuds sous un ris, trinquette
et la grande voile davant. Il faisait route au 262°. Pour battre le
record du Trophée Jules Verne, Orange II doit revenir avant le 29 mars
à 0h 01 53 TU. Et pour battre le record absolu, il doit
revenir à Ouessant avant le 23 mars à 19h 34 52
TU.
Le 15 janvier 2005
A
quelques jours du départ dOrange II
pour le Trophée Jules Verne, il est nécessaire de rappeler que le
temps de référence autour de la planète est actuellement
détenu par Steve Fossett depuis lan dernier avec 58 jours 09 heures
32 minutes 46 secondes.