Les tentatives du Trophée Jules Verne
  Dernière mise à jour le 7 janvier 2012

Sommaire

 

Histoire :

L’histoire du Trophée Jules Verne débute en 1984 lorsque Yves Le Cornec, embarqué à bord de William Saurin aux côtés d’Eugène Riguidel pour la première transat Québec-Saint Malo, imagine pouvoir faire le tour du monde en moins de quatre-vingt jours, comme Phileas Fogg et Jean Passepartout. Avec une moyenne de treize nœuds, les 21 600 milles correspondant à la circonférence de la Terre à l’équateur, peuvent donc être avalés dans le même temps que celui imaginé par Jules Verne dans son roman… Le projet n’arrive malheureusement pas à se concrétiser mais en 1990, fort de son Vendée Globe victorieux en 109 jours 08 heures 49 minutes, Titouan Lamazou se penche sur le sujet en compagnie de Jean-Yves Terlain, de Bruno et Loïck Peyron, de Florence Arthaud, de Peter Blake, de Robin Knox-Johnston, d’Yvon Fauconnier et bien sûr d’Yves Le Cornec.
Le 13 août, un règlement est édicté sous le nom des « accords de la Jatte » (île où se réunissaient les skippers à bord de la péniche d’Yvon et Dany Fauconnier) qui précise que le départ et l’arrivée seront jugés entre le phare du Créac’h (Ouessant) et le cap Lizard (Cornouaille anglaise) en laissant les trois caps sur bâbord (Bonne Espérance, Leeuwin, Horn). D’autres principes sont retenus, en particulier que les premiers challengers ne pourront appareiller avant 1994… Mais Olivier de Kersauson annonce le 8 septembre 1992 qu’il va partir à l’assaut du tour du monde sur son ancien Poulain rallongé, dès que possible. Bruno Peyron d’un côté avec l’ex-Jet Services, et Peter Blake associé à Robin Knox-Johnston avec l’ex Formule Tag, décident alors de s’élancer en même temps que Charal fin janvier 1993.
Un peu plus de deux mois et demi plus tard, Commodore Explorer passe tout juste sous la barre des quatre-vingt jours alors que Charal et Enza-New Zealand abandonnent au large de Cape Town après avoir percuté un objet flottant. En vingt ans après ces trois départs, il y a eu douze tentatives pour battre ce record dont quatre seulement porteront leurs fruits : 1994, 1997, 2002, 2004 (voir tableau).

 
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Définir un tour du monde :

Auparavant, les tours du monde étaient définis comme un périple autour de l’Antarctique (impossible de passer par le Nord) en partant et en revenant d’un port de l’hémisphère Nord (Slocum, Dumas, Chichester, Robin Knox-Johnston, Moitessier, Colas…). Mais en 1972, le World Sailing Speed Record Council (WSSRC) est créé par l’International Yacht Racing Union (IYRU désormais ISAF) pour définir les règles et les termes des records de vitesse à la voile sur l’eau (pas sur glace, ni sur terre). La première ratification fut le record de vitesse sur 500 mètres (tout juste battu par le planchiste Finian Mayard avec 46,82 noeuds aux Saintes Maries de la mer en novembre 2004). En 1988, plusieurs polémiques sur les records océaniques ont incité le WSSRC à gérer aussi les grandes distances, à établir des parcours historiques ou nouveaux, à sélectionner des chronométreurs officiels.
Ainsi, le record de vitesse autour du monde est défini comme tel : « pour naviguer autour du monde, un voilier doit partir et arriver au même point, doit franchir tous les méridiens de longitude et l’équateur. La plus courte route orthodromique du bateau ne doit pas être inférieure à 21 600 milles calculée sur la base d’une ‘sphère parfaite’. Pour calculer la distance, il doit être assuré que le bateau navigue autour de l’Antarctique sur le 63° Sud. Un bateau qui partirait de l’hémisphère Sud doit contourner une île ou un autre point fixe dans l’hémisphère Nord mais seulement une fois pour satisfaire à la distance minimum (21 600 milles. »
Ainsi, le Trophée Jules Verne ne définit pas le parcours unique pour un tour du monde mais historiquement, était devenu « LA » référence. Toutefois, l’association loi 1901 présidée par Olivier de Kersauson (mais dont les membres sont éparpillés et n’ont reçu aucune convocation à l’Assemblée Générale annuelle obligatoire depuis plusieurs années) impose une inscription au Trophée Jules Verne, ce qu’avait refusé Steve Fossett en 2004. Ce dernier avait en revanche inscrit Cheyenne au WSSRC au départ de Ouessant (mais du phare du Stiff et non de Créac’h, ce qui correspond à six milles de plus que le Trophée Jules Verne). C’est donc lui qui détient le record absolu de vitesse autour du monde en 58 jours 09 heures 32 minutes 46 secondes.
Bruno Peyron et son équipage auront donc à cœur de remettre les « pendules à l’heure » en battant le temps de référence établi par le WSSRC (de plusieurs heures, histoire de ne pas polémiquer avec les six milles de plus du Trophée Jules Verne…). Le Trophée Jules Verne redeviendrait donc le parcours référence mais n’empêcherait pas un candidat de partir du Pacifique Nord ou de l’hémisphère Sud. Quant à l’Oryx Cup, elle ne peut prétendre établir un record autour du monde puisque le parcours orthodromique est nettement inférieur à 21 600 milles.

 
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Palmarès :

Tentatives et records (en vert) du Trophée Jules Verne :
*1993 : Commodore Explorer (Bruno Peyron) 79 jours 6 heures 15 minutes 56 secondes
*1993 : Charal (Olivier de Kersauson), abandon, flotteur explosé après un choc à l'entrée de l'océan Indien.
*1993 : Enza New-Zealand (Peter Blake), abandon, coque fissurée après un choc à l'entrée de l'océan Indien.
*1994 : Enza New-Zealand (Peter Blake) 74 jours 22 heures 17 minutes 22 secondes
*1994 : Lyonnaise des Eaux-Dumez (Olivier de Kersauson) 77 jours 5 heures
*1995 : Sport Elec (Olivier de Kersauson), abandon pour cause de météo défavorable
*1996 : Sport Elec (Olivier de Kersauson), abandon pour cause de météo défavorable
*1997 : Sport Elec (Olivier de Kersauson) 71 jours 14 heures 22 minutes 8 secondes
*1998 : Maiden (Tracy Edwards), abandon sur démâtage dans le Pacifique (équipage féminin)
*2002 : Geronimo (Olivier de Kersauson), abandon pour cause de vibration du safran
*2002 : Orange (Bruno Peyron) 64 jours 8 heures 37 minutes 24 secondes
*2003 : Geronimo (Olivier de Kersauson), 68 jours 10 heures 58 minutes
*2003 : Kingfisher 2 (Ellen Mac Arthur) Abandon sur démâtage dans le Pacifique
*2004 : Orange II (Bruno Peyron) Abandon aux Canaries sur problème d’embases moteur
*2004 : Geronimo (Olivier de Kersauson) 63 jours 13 heure 59 minutes et 46 secondes voir la photo de l'arrivée
*2005 : Orange II (Bruno Peyron) 50 jours 16 heures 20 minutes 4 secondes voir les photos
*2008 : Groupama 3 (Franck Cammas), échec après chavirage au large de la Nouvelle Zélande
*2009 : Groupama 3 (Franck Cammas), échec sur dématage dans l'océan atlantique sud
*2010 : Franck Cammas sur Groupama 3 - Trimaran - 48j 7h 44min 52s
*2012 : Loïck Peyron sur Banque Populaire V en 45j 13h 42min 53sec voir l'historique

Record WSSRC autour du monde :
*2004 : Cheyenne (Steve Fossett) : 58 jours 09 heures 32 minutes 46 secondes
*2005 : Orange II (Bruno Peyron) 50 jours 16 heures 20 minutes 4 secondes

 
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News 

vendredi 6 novembre 2012 23h
Loïck Peyron sur Banque Populaire V, le trimaran géant pulvérise le record de presque 3 jours. L'historique de cette course, à lire ici

mardi 22 novembre 2011
Maintenant que la course est lancée, pour la suivre cliquer ici

lundi 24 janvier 2005

Orange II a coupé la ligne de départ entre Ouessant et le Cap Lizard à 10 heures 03 minutes 07 secondes TU (temps universel) ce lundi matin, soit un peu après 11 heures, heure française. L’équipage de Bruno Peyron a déroulé le genaker au moment de passer la ligne et filé à 20 nœuds sous un ris, trinquette et la grande voile d’avant. Il faisait route au 262°. Pour battre le record du Trophée Jules Verne, Orange II doit revenir avant le 29 mars à 0h 01’ 53’’ TU. Et pour battre le record absolu, il doit revenir à Ouessant avant le 23 mars à 19h 34’ 52’’ TU.

Le 15 janvier 2005

A quelques jours du départ d’Orange II pour le Trophée Jules Verne, il est nécessaire de rappeler que le temps de référence autour de la planète est actuellement détenu par Steve Fossett depuis l’an dernier avec 58 jours 09 heures 32 minutes 46 secondes.

 
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