Les records de Thomas Colville 2009
  La Route de la Découverte

Sommaire

Retour Thomas Colville

Le récit des tentatives :

  1. La route de la découverte abandon faute de météo
  2. La traversée de l'Atlantique nord abandon faute de météo
  3. Le Trophée Jules Verne
Mise à jour :
20 octobre 2009
News  

20 octobre 2009
Thomas embarque sur Groupama 3 pour une tentative du Trophée Jules Verne
D'emblée, Thomas Coville pose le débat en affirmant à raison que « les expériences autour du monde sont suffisamment rares pour qu'on ait envie de les mettre à profit.»
C’est ainsi que lorsqu’au printemps dernier, Franck Cammas lui propose un convoyage sur Groupama 3 entre Lorient et Istanbul, le marin tourdumondiste lève un sourcil, sourit, jette son sac à bord et enchaîne avec l’équipage sur le record de la Méditerranée. « Même si Banque Populaire a établi un record magistral sur l’Atlantique Nord, Groupama 3 reste une référence en termes de mise au point et d’équipage. C’est un projet sur le long terme avec un bateau affuté et très bien préparé. Franck a réuni autour de lui un casting de rêve. À bord, je suis barreur dans le quart de Steve Ravussin et de Bruno Jeanjean, lui-même numéro 1. »
En perspective de la Route du Rhum 2010, Thomas reconnaît qu’il est content de revenir à la case compétition : « Cela fait presque quatre ans que je fais des records en solitaire. Je barre, je mange des milles, je suis au contact avec les éléments mais il me manque la confrontation. »
Dans ce domaine qui est celui de la très haute compétition, le skipper de Sodeb’O embarqué comme barreur sur Groupama 3 est à la poursuite de la même chose que Franck et ceux qui seront à bord : l’excellence. « Franck a mesuré ce que chacun pouvait apporter au bateau. Cela se traduit par des chiffres et des pourcentages. C’est brutal et sans appel. On mesure la vitesse, la résistance, la performance. Et cela marche parce qu’on n’a rien à se prouver les uns les autres. »
Franck, quant à lui, a été séduit par l’enthousiasme de Thomas à participer à son aventure autour du monde. « Physiquement et moralement, je sais qu’on peut compter sur lui. C’est important de pouvoir compter sur les hommes dans les moments difficiles qu’on va forcément rencontrer. » Si le skipper de Groupama 3 reconnaît n’avoir jamais eu aucun doute sur les qualités de barreur de Thomas : « grâce à son expérience en multicoque dans les mers du sud, il a le profil idéal pour faire bien avancer le bateau », il apprécie aussi qu’ils soient de la même génération : « on a la même façon de voir les choses. On n’a pas besoin de se parler. »

21 août 2009
Sodeb'O à 1000 milles de la Bretagne
Partis de New York samedi dernier, Thomas, Thierry et Antoine poursuivent leur convoyage retour vers les côtes bretonnes. A presque 1000 milles du but, les conditions de navigations sont douces à bord de Sodeb'O.
Au portant, poussé par un vent d'Ouest d'une vingtaine de nœuds, le trimaran glisse sagement vers son port d'attache.
Logiquement moins « bavard » en convoyage qu’en record, le skipper nous offre néanmoins quelques belles lignes, quelques pensées d’un Thomas, certes déçu de ne pas avoir pu se mesurer seul face à cet Atlantique qu’il connaît si bien, mais pourtant jamais lassé de cette vie choisie. "Mister" Coville a décidé d'être marin et distille sa passion au fil des années avec la même intensité.

14 août 2009
Thomas Coville renonce à la tentative cette année
Thomas Colville reviens à La Trinité, la météo n'a pas été favorable à une tentative en solitaire cette année. La dépression qui a emmené Pascal Bidegorry et Franck Cammas était trop forte pour un solitaire. La sagesse est aussi une qualité d'un champion.

4 août 2009
Thomas Coville salue les performances de Banque Populaire V et Groupama 3
Thomas Coville, toujours en attente pour tenter de battre son propre record de traversée en solitaire de l'Atlantique Nord, commente avec enthousiasme les exploits de Banque Populaire V et Groupama 3.
Le skipper de Sodeb'O souligne d’emblée les 907 milles parcourus en 24 heures par l’équipage de Pascal Bidégorry ce qui, à ses yeux, « était une distance impensable il y à 3 ans. »
Pour lui, « ce chiffre parle de lui-même et signifie que nous sommes passés de la voile d’hier à la voile de demain. Ces 907 milles démontrent l’excellent travail des concepteurs, des hydrodynamiciens, des chantiers et la maîtrise des hommes qui pilotent ces bateaux. »
Thomas Coville dont le stand by à New York est prévu jusqu’à mi-août, attend une fenêtre météo favorable aux conditions de navigation en solitaire. L’idéal pour lui étant de partir à l’avant d’une dépression dans des vents qui n’excèdent pas 20 à 25 nœuds (force 5 à 6) et dont la vitesse de déplacement correspond à celle du trimaran mené en solitaire.
Ce scénario permet de rester en avant du front et de progresser sur mer plate ainsi que l’on réalisé parfaitement les multicoques en équipage qui grâce à leur vitesse supérieure - 30 à 40 nœuds - ont pu précéder un système météo idéal pour eux mais au déplacement trop rapide pour un solitaire.

14 juillet 2009
Les voyageurs sont invités à attendre en gare ...
Sur la ligne New York - Cap Lizard, les trains se succèdent. Dame Nature, en bon chef de gare, a une nouvelle fois bien failli siffler le départ d'une liaison express vers l'Europe. Et bien non, le soufflet est retombé.
Les fichiers météo de ce matin montrent que la dépression attendue s’avère paresseuse avec un vent mollissant et une situation très instable. Terminus, tout le monde descend….Prochain départ de New York ?...surveillez le panneau au bout du quai...
La patience
En matière de record, la première des qualités dont les marins doivent faire preuve est bien la patience. Pour le skipper de Sodeb’O qui se tient prêt à décoller d’une minute à l’autre avec son équipe pour les Etats-Unis, ce week-end du 14 juillet s’est passé devant l’ordinateur, le téléphone à la main et le sac dans le couloir.
« Evidemment, l’attente n’est pas le moment le plus agréable, surtout lorsque les prévisions sont instables comme ici, » confie-t-il, avant d’entrer dans les détails : « Nous croisons deux sources de fichiers, les modèles européens (CEP) et les modèles américains (GFS). Sur les premiers, la dépression qui devait traverser l’Atlantique presque de bout en bout se dissipe finalement en cours de route, et sur les seconds, elle n’est plus aussi explosive qu’elle l’était. D’un régime presque cyclonique, on arrive finalement à un vent très mollissant, surtout en fin de parcours. »
Pas simple, comme le confirme Christian Dumard, routeur de Sodeb’O : « Les modèles de dimanche et lundi qui laissaient espérer une fenêtre pour le départ sont ce matin moins optimistes sur la seconde partie de la traversée. Les prévisions à six jours montrent une situation plus confuse avec un vent moins soutenu. Les chances de battre le record dans ces conditions sont faibles. Etant donné qu'il reste encore un mois de stand-by, l'équipe préfère attendre une fenêtre plus propice. »

1er juillet 2009
Début de stand-by pour l'Atlantique Nord
Six jours après son arrivée à New York, Thomas Coville annonce son stand-by pour tenter de battre son propre record de la traversée de l'Atlantique Nord en solitaire.
Objectif : parcourir les 2980 milles qui séparent le phare d'Ambrose Light (sortie de la baie de New York) au Cap Lizard (Sud Angleterre) en moins de 5 jours 19 heures 29 minutes et 20 secondes.
A peine amarré à la marina de Gateway dans le sud de Brooklyn, l’équipage du trimaran en profite pour naviguer tout un après-midi aux pieds des buildings de Manhattan... « On a tous ce rêve de partir de New York qui ajoute une connotation fantastique à une transat » confie Thomas.
Dès le lendemain, les Sodeboys ont pris en mains le Maxi Trimaran de 32 mètres pour le mettre en configuration record. L’équipe technique a allégé le bateau de 800 kg et retiré l’arbre d’hélice. Parallèlement, de l’autre côté de l’Atlantique, les routeurs Christian Dumard et Richard Silvani (Météo France) sont à l’affût du moindre système dépressionnaire qui offrirait une fenêtre favorable pour battre le record. « L’Atlantique Nord en moins de six jours ce n’est pas surhumain, on peut même descendre en solitaire sous les cinq jours avec une bonne météo ; il faut pour cela accrocher un système et ne pas le lâcher » explique Thomas. « C’est un terrain de jeu que je connais bien. C’est aussi le record le plus amusant et l’un des plus impressionnants » rappelle en souriant le skipper de Sodeb’O.

26 juin 2009
Sodeb'O à New York !
Le Maxi Trimaran est entré cette nuit vers 3h30 (HF) dans la Gateway Marina, son port d'attache new-yorkais situé au Sud de Brooklyn. Sodeb'O entame son séjour américain après dix jours d'une traversée de l'Atlantique en douceur dans des conditions météo qui seront restées calmes de bout en bout.
Accueillis par l’équipe technique déjà sur zone depuis plus de 24 heures, Thomas Coville et ses quatre équipiers ont profité d’une fin de nuit douillette à l’hôtel.
Au programme de leur première journée américaine : une matinée au bureau de l'immigration, suivie d'une séance de navigation aux pieds des buildings de Manhattan.
Transat zen et studieuse
A son arrivée, Thomas soulignait le confort de naviguer en équipage et le fait de pouvoir se reposer sur d’autres marins, lui qui est habitué à mener seul son trimaran, le stress au ventre.
Les cinq hommes sont arrivés particulièrement en forme et détendus après ces dix jours de mer. Il ne faut jamais oublier que ce genre d'engin à trois pattes offre un confort plus que relatif. Deux vagues bannettes pour cinq, un maigre réchaud, un peu de gaz... en résumé : un espace de vie conçu pour un seul homme où les cinq marins ont du éviter de se marcher sur les pieds pendant dix jours.
Cette traversée de l'Atlantique d'Est en Ouest a aussi offert au skipper et à son équipage de précieux moments d'observations. Les cinq hommes en ont largement profité pour relever et enregistrer des données capitales en vue des améliorations envisagées à bord du Maxi Sodeb’O pour la Route du Rhum 2010, incluant la mise en place de foils et de nouvelles voiles.
Trois multis sur l'Atlantique : un en solo et deux en équipage
Dès la semaine prochaine, le team Sodeb’O passera en mode « stand by » dans l’attente d’une fenêtre météo favorable pour tenter d’améliorer son propre record de la traversée de l’Atlantique Nord en solitaire.
Parti de Bretagne trois jours plus tard que Sodeb’O, le Maxi Trimaran Banque Populaire poursuit son convoyage vers la Grosse Pomme où il est attendu ce week-end. Ce nouveau géant des mers, skippé par Pascal Bidégorry, compte s’attaquer comme Sodeb’O au record de l’Atlantique Nord, mais dans sa version équipage. Un record qui est actuellement détenu par Groupama 3 en moins de 100 heures. Partis de Lisbonne mercredi, Franck Cammas et ses hommes font eux aussi route vers NYC d’où ils comptent s’élancer pour tenter d’améliorer ce même chrono.
Si les trois maxi multicoques vont chacun tenter de battre le même record, rien ne dit qu’ils partiront avec la même fenêtre météo. De plus, les conditions nécessaires pour réussir ce genre d'exercice particulièrement exigeant ne sont pas forcement exactement les mêmes pour un solitaire ou pour un équipage de 12 marins pour Banque Populaire et 10 pour Groupama 3.

24juin 2009
A New York jeudi soir
Le Maxi Trimaran entame son dernier sprint vers les gratte-ciel new-yorkais. L'équipage navigue actuellement à 15 noeuds, au près, dans 10 noeuds de vent. Sodeb'O n'était, à midi, qu'à 360 milles du but.
Tout va bien à bord. La vie de nos marins s’écoule au rythme des quarts et des séances de travail sur les différentes nouveautés techniques à valider durant ce premier long voyage depuis le tour du monde de cet hiver. Thomas et ses quatre compagnons de convoyage devraient atteindre la Gateway Marina, située au sud de Brooklyn, demain jeudi 25 juillet dans la soirée, après une traversée de l’Atlantique d’une dizaine de jours. Les membres de l’équipe technique ont déjà atterri hier soir sur le sol américain et préparent désormais l’entrée de leur libellule de carbone de 32 mètres de long dans la baie de New York City.

22juin 2009
Tom nous écrit de l'Atlantique
Bonsoir, nous avons passé le milieu de l'Atlantique et le vent n'est pas très favorable depuis le début mais cela n'est pas grave. Hier, des oiseaux venus de nulle part tournaient autour du bateau et semblaient vouloir nous dire quelque chose.
Aujourd'hui, la mer est de nouveau très calme et le vent souffle doucement, seul le bruit léger de l'eau le long de la coque nous rappelle que nous avançons encore vers cette grande ville de New York.
Il y a quelques minutes j'ai vu une baleine sauter pas très loin du bateau comme pour nous accueillir, des dauphins sont venus jouer avec l'étrave... Cela fait longtemps que je n'avais pas pris quelques heures pour juste regarder autour de moi sans me soucier du temps qui s'échappe ou de la vitesse du bateau qui baisse. Cette ambiance paisible me repose un peu même si je me projette déjà sur ce retour à pleine vitesse dans l'autre sens.
Les baleines, les glaces très Sud sur la route, le brouillard tous les ingrédients qui jalonnent ce parcours me hantent déjà. Pourtant ce soir, ils font parties de mon monde et j'en suis heureux. Je suis juste bien et j'ai ce sourire idiot, un peu béat qui ne me quitte pas.
Je pensais à ces différents films, articles, débats et réflexions du moment sur l'état de la planète et je me disais qu’elle est vraiment encore superbe et qu'il n'est pas trop tard pour qu'on puisse mieux vivre, sans avoir non plus cette angoisse et cette culpabilité.
Je suis là, au milieu de l'Atlantique et je suis heureux de cette chance de vivre ce « Beau ». Le moment est grave certes mais aussi historique. Rien n'est perdu d'avance ! J'en suis un témoin et je suis conscient de la chance que j'ai. J'avais juste ce soir envie de vous en faire part sans donner de leçon ni être l’énième à vous dire que la planète est en danger.
Elle l'est et je le vois si souvent mais en aucun cas ce constat ne peut altérer chez moi ce sentiment de liberté qui m'envahit lorsque je vis au contact de cette Nature qui nous donne tant et à qui nous devons tant. Sombrer dans cette sinistrose du "trop tard !" ou de "l'homme a tout cassé !" ne servira ni à rétablir l'équilibre ni à être mieux. Cette prise de conscience est au contraire une chance incroyable de faire converger nos énergies, intérêts, émotions et plaisirs vers un point et une lutte commune.
Ce que nous avons inventé et créé jusqu'à présent nous à servi à cette prise de conscience et nous servira pour réaliser ce projet fantastique de vivre en harmonie avec cette Nature. Aucune ère précédente n'a eu cette opportunité avant nous et nous allons rentrer dans ce nouveau siècle avec ce défi humaniste.
Nous sommes à quelques milles de l'entrée du Golfe du Saint-Laurent au milieu de l'océan. Nous serons dans quelques jours à New York dans cette ville du superlatif. La vie va vite et quels que soient les paradoxes, chaque instant mérite d'être vécu comme le premier d'une nouvelle aventure et non comme une fin en soi.

19 juin 2009
Tout en douceur
Sodeb'O progresse doucement mais sûrement vers New York. Thomas Coville et ses quatre équipiers ont accompli environ un tiers du parcours et traversent actuellement un anticyclone. Le trimaran progressait ce midi, au près, à la vitesse de 11 noeuds.
La vie à bord de Sodeb'O s’organise paisiblement entre travail sur le pont, étude de la météo, bons petits plats et gros « dodos ». Même en mode convoyage, le système des quarts rythme les jours et les nuits. Chacun se relaye toutes les deux heures pour qu’il y ait en permanence deux hommes à la manœuvre, un à la table à cartes et deux à dormir en fond de cale dans les bannettes.
« Nous avons suivi jusqu'ici une route assez Nord, » explique Thierry Briend, boat captain de Sodeb’O et justement de quart à la table à cartes. « Sodeb’O va gagner un peu dans le Sud avant l’arrivée demain en fin de journée d’une dépression qui nous permettra d’allonger la foulée. » En effet, ce vent de secteur Sud, virant progressivement Est en forcissant jusqu’à 20/25 nœuds sera le bienvenu. « Nous avons parcouru un peu plus de 1000 milles depuis notre départ de La Trinité sur Mer. La cadence est vraiment restée douce jusqu’ici. »
A terre, Richard Silvani et Christian Dumard, routeurs de Sodeb’O en période de records, sont également à pied d’œuvre ces jours-ci. Bien évidemment, la veille météo n’est pas aussi intense que lorsque Thomas se bat seul en mer contre la montre, mais ils aident néanmoins l'équipage dans sa progression et balisent le terrain.
Un rôle qui prend tout son sens actuellement puisque, à 700 milles devant Sodeb’O dans le Sud-Est des bancs de Terre-Neuve, une importante zone d’icebergs a été repérée par satellite. Comme chaque année à la fin de l'hiver et jusqu'à fin juin, les glaces descendent du Grand Nord et entrent dans l’Atlantique par le courant du Labrador. « Des icebergs dérivent actuellement jusqu’au 40e degré Nord, » informe Christian Dumard. « Ils sont peu dans la zone où pourrait passer Sodeb’O et en équipage le danger est moindre qu'en solitaire puisqu’il y a au moins deux personnes sur le pont pour surveiller, en plus du radar. Néanmois, par mesure de sécurité, le trimaran infléchira sa route vers le Sud en attendant que le vent ne forcisse demain soir. »
Les routages donnent actuellement une arrivée de Sodeb’O aux pieds de Manhattan le 26 juin dans la journée. Une estimation qui est remise à jour régulièrement selon la progression effective du trimaran.

11 juin 2009
Thomas Coville, marin lecteur
En quittant, lundi, son port d'attache de La Trinité-sur-Mer pour convoyer Sodeb'O à New York, Thomas Coville s'éloigne aussi de ses habitudes de terriens. Sur sa table de chevet, une demi-douzaine de livres attendront son retour.

9 juin 2009
Sodeb'O, partira lundi vers New York
La météo n'étant pas assez favorable pour tenter le record de la Route de la Découverte, Thomas Coville a monté son équipage pour un convoyage vers New York ; il embarque Sidney Gavignet. Mesures et essais de matériel : le travail ne manquera pas à bord.
Le skipper du trimaran Sodeb'O a des fourmis dans les jambes. "J'ai besoin de naviguer, il est temps que j'y retourne, en solitaire ou en équipage," pose Thomas. Après avoir espéré une météo favorable pour tenter le record Cadiz – San Salvador, le skipper s'est résigné à un convoyage de la Trinité sur Mer à New York. Sodeb'O appareillera donc lundi 15 juin avec cinq marins à son bord.
Thierry Briend et Alexis Aveline, le boat captain et le responsable de l'électronique embarquée, seront du voyage : "C'est indispensable. Naviguer avec Thierry alimente notre réflexion autour du bateau. Je veux aussi qu'Alexis qui est ingénieur, garde le contact avec le terrain. Toute l'année, ils travaillent dur sur le bateau : ils méritent aussi de naviguer."
Sidney Gavignet embarque
Deux marins sont aussi invités, parmi lesquels Sidney Gavignet. "Sidney a l'expérience et un oeil critique affûté. Son objectivité et son honnêteté peuvent nous apporter des choses pour le bateau." Jusqu’au début de ce mois, ce dernier disputait le tour du monde en équipage (Volvo Ocean Race) à bord du voilier Puma. Le cinquième et dernier compagnon de route est en cours de sélection. La décision sera prise dans les heures qui viennent.
L'incidence des vagues sur le trimaran
Pendant dix jours en mer, de La Trinité à New York, les passagers de Sodeb'O seront moins oisifs que ceux de "La Croisière s'amuse". La "job list" (la liste des travaux) prévoit l'instrumentation du système de barre et de pilote en prévision d'une optimisation future, l'instrumentation d'une poulie et d'un bloqueur pour mieux connaître les efforts qui s'exercent sur le gréement courant (les cordages qui permettent de régler les voiles) et le gréement dormant (les câbles qui maintiennent le mât), la mise au point d'un compas qui fonctionne avec une technologie laser, l'essai d'une nouvelle antenne de télécommunication et d'un nouveau GPS.
Le convoyage servira aussi à mettre au point une méthode afin d'intégrer l'incidence des vagues sur la progression du trimaran. "Avec Christian Dumard, Richard Silvani et Thierry Douillard, nous avons fait cette analyse après le tour du monde, explique Thomas Coville. A certaines allures et avec certaines forces de vent, les vagues avaient une influence positive ou négative sur la marche du bateau. On cherche à intégrer cette donnée dans le routage."

La Route de la Découverte abandonnée faute de météo

4 juin 2009
Sodeb'O, toujours en attente
Les conditions météo ne sont toujours pas réunies sur l'Atlantique pour s'élancer sur le record de la Découverte en solitaire (Cadix/San Salvador). Le flux de Nord-Ouest semble se reconstituer doucement mais il reste trop faible pour tenter une traversée dans les temps.
Pour Thomas Coville et Sodeb'O, le stand by se poursuit encore jusqu'au 12 juin, à La Trinité Sur Mer. Deux fois par jour, le skipper et ses routeurs, Christian Dumard et Richard Silvani (Météo France), analysent la situation sur le parcours. Si le vent ne s’intensifie pas sur la zone, le Maxi-Trimaran sera convoyé en équipage à New York, d’où Thomas compte s’élancer cet été à l’attaque de son propre record de l’Atlantique Nord.
En attendant le bon vouloir de Dame Nature, le skipper navigue presque tous les matins en kayak près de La Trinité. Il travaille également avec son équipe sur les développements techniques en cours sur Sodeb’O et tache de s’octroyer une sieste quotidienne en début d’après-midi, exactement comme il est recommandé de le faire en mer, puisque à ce moment de la journée, la récupération est maximale. Ce rythme est un moyen pour Thomas d’entrer déjà un peu en « mode record » si un départ se profile d’ici la fin du stand by.

28 mai 2009
Sodeb'O, le nez au vent
Ah ! La mer ! L'air pur et l'odeur de l'iode ! C'est peut-être pour flairer les parfums marins que le Maxi Trimaran Sodeb'O est affublé d'un si long nez. Pourtant, au sein de l'équipe Sodeb'O, on se méfie des odeurs.
Au sujet des odeurs, Jean-Jacques Porrot, spécialiste du composite résume sa pensée en un mot – « Masque ! » – pour mieux préciser son idée : « L’odeur du bateau, c’est chimique : la résine, la peinture ou le carbone meulé. Quand je ne porte pas de masque, je sais quel produit est utilisé par la personne qui travaille à côté de moi. » Partant du même registre technique, Olivier Despaigne, responsable de l’accastillage et de la mécanique, ajoute : « La boulonnerie en titane ou en inox ne sent pas fort… au contraire des odeurs de fond de cale… ou des chaussettes quand Thomas rentre de course ! »
Le marin embaume…
Donc, les marins ne répandraient pas des odeurs de fleurs…Des propos confirmés par Alexis Aveline, le responsable de l’électronique qui trouve son bonheur lors des convoyages du trimaran. « Il paraît que les Français sentent mauvais, dit-il, notamment les voileux quand ils partent quinze jours en mer… mais tu t’y fais ! Personnellement, je préfère les odeurs naturelles, même celles du corps, aux parfums divers. »
… le spationaute aussi !
En mer, il faut donc à la fois être tolérant aux vilaines petites odeurs et vigilant sur son hygiène : une préoccupation que partagent les astronautes. Pour cette raison, le très sérieux spationaute japonais, Koichi Wakata, teste à bord de la Station spatiale internationale des sous-vêtements qui retiendraient les odeurs pendant… une semaine ! Faite de polymère antibactérien, cette culotte high-tech absorbe la transpiration. Pour d’obscures raisons, elle résiste aussi au feu. Tiendra-t-elle ses promesses ? Intéressera-t-elle les marins ? « Pour nous, ce n’est pas un sujet de développement technologique, » commente Thomas Coville…plutôt dubitatif.
Régime sans odeur
Lors de ses longues navigations solitaires, privé d’odeur, le nez du skipper s’ennuie fermement. Même sa nourriture perd en saveur. Pendant son tour du monde, pour se souvenir des douceurs terriennes, Thomas Coville avait ainsi embarqué un bouquet de lavande. Il s’était aussi régalé du parfum de la forêt amazonienne alors qu’il longeait les côtes brésiliennes. « Quand on arrive près des côtes, on commence à sentir les pollens ou l’odeur de l’estran (1), confirme-t-il. Parfois aussi, il y a une baleine qui vient près du bateau et qui pète ! C’est pas terrible ! » Et ce pauvre trimaran, qui a le nez au raz de l’eau…
(1) L’estran est la partie de la plage qui découvre à marée basse.

26 mai 2009
Des hyperactifs en stand-by
L'anticyclone des Açores bombe à nouveau le torse sur l'Atlantique. Les alizés reprennent doucement de la vigueur mais ne dépassent pas les 10 noeuds, ce qui est encore trop faible pour envisager un départ de Sodeb'O en record ces jours-ci.
« Nous suivons l’évolution météo de très près, » explique Thomas depuis la base de La Trinité sur Mer. « Nous dépouillons les fichiers deux fois par jour avec l’équipe mais nous ne restons pas uniquement focalisés là-dessus, ce n’est pas bon de trop cogiter. Evidemment, dans ma tête, je suis prêt à partir. Je cours ou je roule à vélo tous les jours pour rester au top physiquement. Je pense aussi beaucoup à notre record de 2005. A la longue attente que nous avions eue à Cadix. Aux casses que nous avions subies et au bonheur de décrocher ce premier record avec Sodeb’O. »

20 mai 2009
Alizés aux abonnés absents
Un chapelet de dépressions et d'anticyclones jalonne actuellement l'Atlantique perturbant les alizés sur la seconde moitié du parcours du Record de la Découverte entre Cadix et San Salvador.
Aucun départ n’est donc envisagé pour l’heure par le team Sodeb’O, toujours en stand-by à La Trinité sur Mer. Cette situation météo semble se prolonger pendant encore une petite semaine mais, toutes les 12 heures, les routeurs étudient les nouveaux fichiers météo. Chacun se tient prêt à rallier Cadix si ces perturbations s’évacuent et laissent enfin la place aux alizés pour respirer.
« Il est clair que la configuration actuelle sur la seconde partie du parcours ne permet pas d’envisager un record ces jours-ci, » explique Richard Silvani de Météo France.* « Une première dépression située sur les Bermudes s’est déjà dégagée en début de semaine mais a été immédiatement remplacée par une autre. Des régimes dépressionnaires ajoutés à des régimes anticycloniques annulent totalement les alizés dont nous avons obligatoirement besoin pour glisser vers San Salvador. Nous devons donc attendre que la situation se réorganise de manière plus classique.»
Sur la carte de la situation météo actuelle sur l'Atlantique, on distingue parfaitement des zones sans « flèche » qui correspondent aux secteurs où le vent est inférieur à 10 nœuds.

19 mai 2009
La routine n'a pas le pied marin
Six personnes s'affairent, toute l'année, auprès de Thomas Coville et du trimaran Sodeb'O; ils sont encore plus nombreux lors des temps forts, comme les records ou les chantiers. Chacun apporte au projet ses compétences et sa personnalité. En ce qui concerne la routine, ils sont unanimes: elle est inconcevable.
Tous la honnissent. "Truc de vieux". "Impossible". "Là où il ne faut pas tomber." "Ce n'est pas un mot qu'on emploie ici." "Dangereux." Dans l'équipe Sodeb'O, la routine fait figure d'épouvantail. Epouvantail à performance. "La routine serait un énorme frein au développement du bateau," constate Thierry Briend, 36 ans, boat captain. "Il existe des procédures strictes, mais ce n’est pas de la routine. Ce sont des démarches qui permettent de valider des choix techniques pour le bateau. On est dans la logique d’une démarche qualitative." Des propos que complète Martial Silvant, responsable des voiles et du gréement, 48 ans: " Les bouts (cordages), c’est toujours un peu la même chose... pourtant on améliore tout le temps des bricoles. Mais ça, personne ne le voit !"
Tricoter une solution
"Le programme change tous les ans, on ne fait jamais deux fois la même chose", complète Jean-Jacques Porrot, responsable du composite, 32 ans. "A chaque fois, on s’adapte au lieu, au temps. S’il pleut ou s’il fait soleil, je ne travaille pas de la même façon. Même quand il y a un problème technique ou de la casse, on se demande ce qu’on va découvrir, comment on va réparer. C’est stimulant ! On a une situation de départ et on tricote une solution ! " Caroline Pommeret, responsable de la logistique, 30 ans abonde: " Vu notre programme et ma mission, il n’y a pas de routine. On ne sait jamais quand le bateau va partir. Si la routine peut exister à terre, ça ne doit pas être le cas en mer: je n’ai jamais entendu un marin parler de routine."
Toujours s'adapter
Christian Dumard, 47 ans, a posé, à terre, son sac de marin; il est l'un des deux routeurs qui, en course ou en record, aident Thomas Coville à tracer sa route sur les océans. "Il y a un peu de routine à cause des horaires des données qu’on reçoit, concède-t-il, mais ce n’est jamais deux fois pareil. C’est pour ça qu’on aime ça ! Tous les quarts d’heures, on reçoit des informations du bateau : sa vitesse et son cap, la vitesse et la direction du vent, la pression atmosphérique, la température de l’eau. Chaque matin, entre 5h et 9h, et chaque soir, entre 17h et 21h, on reçoit les modèles météo."
L'équipe Sodeb'O tient enfin cette certitude: la routine n'a pas le pied marin. Elle n'apprécie pas les aléas météorologiques. Elle ne partage ni la finesse, ni la rudesse, ni encore les acrobaties qui font les joies de la navigation. "S’adapter à toutes les situations, c’est prioritaire sur un bateau," résume Alexis Aveline, responsable de l’électronique embarquée, 27 ans.

12 mai 2009
Sodeb'O en stand-by
Pendant que le skipper de Sodeb'O se démenait l'hiver dernier autour du monde en solitaire, Francis Joyon lui soutirait avec talent le record entre Cadix (Espagne) et San Salvador (Bahamas), soit une transat de presque 4000 milles que le skipper d'IDEC a parcouru sur son grand trimaran à plus de 16 noeuds de moyenne.
Thomas Coville qui se concentre cette année sur l'Atlantique Nord, se repositionne dès aujourd'hui sur ce parcours qui l'intéresse à plus d'un titre. Explications.

Repères
Le trajet : Cadix - San Salvador
Nombre de milles à parcourir : 3 884 milles
Record à battre en solitaire : 9 jours, 20 heures, 32 minutes - Francis Joyon, Idec (2008) soit une vitesse moyenne de 16,4 nœuds (30,37 km/h)
Dates de stand by : 12 mai 2009 – début juin 2009

Si celui que ses proches appellent Tom est avant tout un compétiteur de haut niveau, il garde au fond de lui un plaisir jamais assouvi et presque enfantin, celui d’être en mer et de filer tout seul et toujours plus vite à travers les océans ou même autour du monde. Pour Thomas Coville qui navigue aux côtés de Sodeb’O depuis 10 ans, la routine n’existe pas. Et encore moins cette année avec en ligne de mire l’idée de travailler à plusieurs échéances : celle des deux tentatives de records de cet été sur l’Atlantique Nord mais aussi celle de la Route du Rhum 2010. « J’ai choisi de vivre sous la pression du temps et de l’exigence. J’ai aussi conscience d’être engagé auprès d’une équipe et d’un partenaire que j’ai choisis. Partir est toujours aussi excitant et synonyme de plaisir et de liberté » confie le bonhomme qui rêve toujours d’avenir.
Ce parcours du Sud de l’Atlantique Nord, il le connaît pour avoir établi un temps record en 2005 en 60 pieds (18,28m). Le skipper de Sodeb’O veut l’explorer cette année sur le 105 pieds (32 m), un plan imaginé pour lui par Nigel Irens et Benoît Cabaret et qu’il commence à vraiment bien maîtriser « mais qui peut être encore amélioré notamment en vue de la Route du Rhum 2010 ».
Pour celui qui a confirmé sa participation en 2010 avec son engin de 32 mètres à la plus fameuse des courses transatlantiques en solitaire, cette longue traversée représente un excellent galop d’entraînement : « C'est pour moi un test grandeur nature sur un parcours un peu plus long que la Route du Rhum. La Route de la Découverte dure 9 ou 10 jours contre 7 ou 8 pour la Route du Rhum ».
Sur le trajet, Thomas ne donne pas dans la poésie et reste très technique : « Cette transat d'Est en Ouest entre Cadix et San Salvador représente les 2/3 du parcours de la Route du Rhum avec un début particulièrement exigeant dans les Alizés portugais qui est toujours un moment délicat. On croit que c'est un vent stable alors que pas du tout ». Quant à la traversée, « elle est plutôt plaisante et carrément moins dure du point de vue climatique que l'Atlantique Nord. La cadence au portant n'a rien à voir avec celle d’un tour du monde. L'arrivée aux Bahamas est particulièrement magique, même si les conditions cycloniques m'avaient impressionné en 2005 ! »
La différence entre un 60 pieds et un 105 pieds sur ce type de parcours ? « En 105 pieds, tu atteins des moyennes plus régulières mais pas forcément plus élevées. Le 60 pieds est plus volage, plus scabreux. Sur 32 mètres en solitaire, tu ne te préserves pas. Tu prends des risques et tu es aux aguets en raison d'une vitesse très élevée. Tu ne dois jamais oublier que tu as 12 tonnes sous les pieds et que le tout, à ces vitesses, représente de gros efforts. En 105 pieds et avec 650 m2 de toile, tu es rapidement dans le rouge » conclut le skipper trinitain.
Les routes de l'Atlantique
L'équipe Sodeb'O concentre ses efforts sur trois sprints à travers l'Atlantique, programmés pendant les dix-huit mois à venir. Trois transats à vive allure, trois parcours différents commentés par le skipper, Thomas Coville.
La Route de la découverte, de Cadiz à San Salvador (Bahamas)
Record détenu par Francis Joyon, sur Idec, en 9 jours et 20 heures, 35 minutes (novembre 2008)
« J’ai trois bonnes raisons pour la remettre au programme. D’abord, c’est mon premier record en solitaire, sur le trimaran de 60 pieds. C’était en 2005 et j’en garde un souvenir immuable : on s’est battu contre le cyclone Dennis qui se rapprochait dangereusement des Antilles ; l’arrivée sur une île perdue, où il n’y a qu’un club de vacances et cinq maisons, a été une émotion incroyable. Ensuite, cette route constitue un super entraînement pour la Route du Rhum 2010, puisque c’est le même parcours pour les deux tiers de la course. La troisième raison, c’est Francis Joyon qui me la fournit puisqu’il a repris le record l’an dernier. »

Le record de l’Atlantique Nord, de New York au Cap Lizard (Angleterre)
Détenu par Thomas Coville, sur Sodeb’O en 5 jours, 19 heures et 29 minutes (juillet 2008)
« Etre déjà détenteur de ce record, ce n’est pas un problème : à chaque fois, l’esprit de compétition refait surface. Avec de meilleures conditions, on peut faire mieux. En solitaire, on peut passer sous la barre des cinq jours en restant dans le même système météo jusqu’à l’arrivée. Cette année, je ne serais pas seul sur le départ : il y aura Groupama et Banque Populaire en équipage. Il se peut qu’on parte ensemble. Comme ils seront devant moi, leur progression va me servir pour faire ma route. »

La Route du Rhum, de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre
Thomas Coville, 3e en 2006 sur le trimaran 60’ Sodeb’O ; abandon en 2002 sur avarie ; 1er en 1998, en monocoque ; préparateur de Laurent Bourgnon, vainqueur en 1994
« C’est la course que je suis allée voir, gamin. C’est celle qui m’a donné envie de faire ce métier et ce sera ma quatrième participation, mais la première fois sur le trimaran de 105 pieds. J’ai une bonne référence de l’effort qu’il faut fournir en 60 pieds. Ce sera intéressant de le comparer avec le Maxi. Lequel des deux sera meilleur ? Sur la moyenne, c’est plus facile d’aller vite avec le Maxi, mais le 60 pieds a l’avantage dans le petit temps ou lors des transitions. »

Cartes
 

 

 
   
Photos
 

7 mai 2009

départ entraînement de La Trinité, avant de faire route vers Cadix

© Frédéric Morin / Team Sodeb'O

Le 19 juin 2009

Levée de soleil pendant le convoyage vers New-York

 

© Thomas Colville / Team Sodeb'O

1er juillet 2009

New-York : stand-by

  © Jean-Claude Figenwald / Team Sodeb'O