13 septembre 2012
Coup de frein dans la nuit
Avec 160 milles à courir devant les étraves
à 7h15 ce matin, Sodebo progresse à plus de 20 noeuds vers
Carthage. Comme Thomas l'explique, cette nuit de mistral n'a pas été
des plus simples :
La nuit a été mouvementée avec un mistral
bien soutenu de 35 à 40 noeuds et une mer bien formée. Jai
pris quelque chose dans le safran central en milieu de nuit. Jai
senti un choc assez fort mais je ne sais pas vraiment ce que cétait.
Jai mis trois à quatre heures à le dégager.
Jai dû réduire la voilure et ralentir. Là, tout
est revenu à la normale. Jai pris un peu de retard par rapport
à mes objectifs mais jai un bon angle pour finir.
12 septembre 2012
Top départ de Marseille
Thomas Coville : "J'ai toujours pris la Méditerranée
très au sérieux"
TOP DÉPART : SODEBO a franchi la ligne de départ devant
le Frioul à 14h48''36' sous Solent et grand voile à 2 ris.
Thomas déroulera le Code 0 une fois détaché des côtes
! A 15h, le trimaran naviguait à 32,7 noeuds dans 25,3 noeuds de
vent orienté au 297°.
Quelques minutes avant de quitter le quai, Thomas abordait cette traversée
avec envie et concentration :
« Ce matin, je sentais monter la petite pression liée
au fait de repartir en solo, cest bon signe. Cela fait un peu plus
dun an que je nai pas mené seul Sodebo. Jai beaucoup
navigué ces derniers temps mais en équipage. Lexercice
du solitaire nest pas anodin et jai envie dy aller.
En me réveillant à lEstaque ce matin, j'avais
une vue superbe sur la rade où il ny avait pas de vent. Cela
aurait pu faire douter certains mais cest déjà en
train de sinstaller, on sent déjà les bouffes qui
descendent de la montagne derrière nous.
Jai toujours pris la Méditerranée très
au sérieux, cest une mer que je ne connais peu. Cela sest
révélé être une épreuve à chaque
fois et jai toujours ressenti ce besoin dêtre sur mes
gardes. Ce run va être musclé et sportif. Dès le départ,
il faut avoir une bonne trajectoire dans le bon tempo au portant avec
la mer qui se forme. Plus on sécarte de la terre, plus ça
rentre fort. Lidéal serait de faire le bon choix de voile
davant tout de suite pour ne pas avoir à la changer pendant
la traversée parce que cest de lénergie mais
surtout du temps perdu.
Ce qui l'emporte, c'est vraiment le plaisir de revenir sur mon bateau
et de repartir à la conquête de ces records et de cette aventure
qui ne me lâche jamais avec Sodebo. Il ny a pas beaucoup de
bateaux à voiles sur la planète qui ont la capacité
de traversée la Méditerranée en une journée.
On est dans le temps des ferries par contre je nemmène personne
à bord et je ne consomme pas non plus de gasoil. Demain, on sera
en Tunisie, cest aussi le côté voyage et décalé
de ces records.
Plus on navigue et plus lexpérience sert à être
vigilent et humble. Sauter dun bateau à lautre permet
daiguiser son sens marin, de garder toujours le niveau technique
et sportif. Si je navais pas navigué depuis six mois, ce
serait comme un cycliste ou un coureur, jaurais perdu mes sensations
et là, j'aurais beau avoir passé je sais pas combien de
fois le Cap Horn, je ne serais pas au meilleur de moi-même pour
autant. »
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