Les records de Thomas Colville 2010
prochaine course :
Une transat d'entraînement sur la route de la découverte

Sommaire

Retour Thomas Colville

retour année 2009

Le récit des tentatives :

  1. Le Trophée Jules Verne en stand-by
  2. Transats d'entraînement en juin 2010 terminées
  3. La Route du Rhum 31 octobre 2010
  4. Record du Tour du Monde en solitaire décembre 2010
Mise à jour :

7 juillet 2010

News  

3 janvier 2010
Thomas embarque sur Groupama 3 pour une tentative du Trophée Jules Verne
Le soutien infaillible et immédiat de Groupama nous pousse évidemment à repartir. Pour ma part, j’ai reçu le même soutien de Sodeb’O qui me fait confiance pour mener de front la préparation de la saison 2010 à la Trinité et un nouveau départ autour du monde cet hiver avec Franck. Ces deux éléments aident évidemment à passer la frustration. Je n’aurais pas vécu cet abandon de la même manière s’il n’y avait pas la perspective de repartir. Et enfin, la qualité de l’équipage de Groupama est vraiment géniale. On ne sait jamais à l’avance si la « mayonnaise » va vraiment prendre ou pas, mais là, chacun est à sa place, dans une sérénité absolue. C’est un plaisir et cela me motive d’autant plus à poursuivre l’aventure.

Transats d'entraînement le retour

7 juillet 2010
SO' back home
Après 9 jours de mer, Sodeb'o touche terre au coucher du soleil...

6 juillet 2010
Ouessant, sans vent....
Sodebo arrive sur Ouessant. Le vent est tombé dans la nuit et le skipper navigue au milieu des cargos ce qui implique une veille constante.
Une dépression pousse derrière l’anticyclone dans lequel le trimaran est en prise ce matin. Malgré tout, les conditions restent bien aléatoires sur les 130 milles qu’il reste à parcourir. La fatigue est là, mais l'attention ne doit pas faillir, surtout lorsque l'on évolue sous voiles sur une "autoroute" fréquenté comme le rail de Ouessant. Après deux transats enchaînées en moins de trois semaines, la fin de parcours s’annonce donc un peu longue pour Thomas, attendu en fin de journée à La Trinité-sur-Mer.

5 juillet 2010
Doucement dans la bulle
Sodebo n'est plus qu'à 400 milles de la Trinité sur Mer. Le trimaran a progressé plein vent arrière ce week-end, obligeant le skipper à enchaîner des empannages à plus de 20 noeuds de moyenne. Thomas a réussi à rester en avant d'un petit front qui lui a permis de garder une cadence des plus correctes avec plus de 520 milles parcourus entre samedi 9 heures du matin et dimanche à la même heure. Pour la fin de parcours, Thomas va faire la course, non pas contre le temps, ni contre un adversaire, mais avec une bulle anticyclonique dans laquelle le vent est quasi nul. Actuellement dans le sillage de Sodebo, elle progresse sur la même trajectoire, en direction de la Bretagne. Vous avez tous vu la météo annoncée cette semaine sur la façade Ouest de l'hexagone : du soleil, des températures estivales, il n'y a pas de mystère, c'est anticyclonique ! Selon la vitesse de déplacement de cette zone sans vent, Sodebo pourrait garder un peu de pression jusqu'à La Trinité et arriver demain dans la journée, ou bien butter dans la bulle et avoir quelques heures en mer de "rab" dans la pétole. Thomas joint par téléphone à 13 heures : "Je viens d'entrer sur le plateau continental européen. Je suis passé de 4 000 mètres de fond à 65 en deux heures, c'est toujours impressionnant ce changement brusque car la houle, qui est déjà très grosse depuis hier, devient complètement désordonnée dès qu'elle butte sur le plateau. La fatigue des deux transats commence à se faire sentir. J'ai pas mal récupéré ce matin en dormant plus de deux heures, mais il est tant que j'arrive. J'ai toujours 15 noeuds de vent, j'espère maintenant passer avant la bulle, ce qui est possible, mais très aléatoire, ce sera un coup de chance, sinon, je pourrais bien rester scotché plusieurs heures à Ouessant."

2 juillet 2010
Les grandes vacances !
Bonjour. Je sais que ce soir, ce sont les grandes vacances et j'imagine votre excitation de ce grand et bon moment. Cette dernière journée de classe qui n'en est plus une et qui fait ressembler l'école à une vraie cour de vacances. Petit garçon, j'adorais ce moment et je vivais cette journée comme l’une des plus belles de l'année. J'avais un petit pincement au cœur quand on refermait la grille et je me demandais si les copains reviendraient tous en septembre. J'aurai vraiment voulu être là pour vivre ce moment magique d'enfance avec vous. Pour moi, c'est plus fort que Noël tellement ce moment représentait la liberté retrouvée. Cet instant où s'offrait alors à moi du temps pour vivre. Le rêve, l'imagination redevenaient les thèmes à "étudier". J'ai grandi avec cette sensation très forte au fond de moi que c'était la chose la plus importante qui soit : être Libre. Et j'ai compris ce sentiment et je l'ai vraiment conceptualisé à ce moment là. La Liberté était directement liée à un sentiment très fort et une joie si profonde et palpable que chaque année je revivais cet instant avec une joie incroyable. Une sorte de nouveau départ, chaque fois qui rallumait la flamme. Je crois que je recrée inconsciemment ce moment chaque fois que je repars en mer. Ne quittez pas ces références et n'oubliez pas ces souvenirs de votre enfance qui construisent à jamais votre vie. Ne renoncez pas à ces rêves d'enfant mais au contraire cultiver les. Gardez cette imagination des grandes vacances pour remplir votre cartable d'idées qui deviendront la source de l'énergie du reste de votre vie. Je crois à cette force de l'enfance qui sommeille en nous et qu'il faut savoir relire parfois en prenant le temps de s'assoir sur un banc trop petit d'une classe d'école.
La vie ressemble alors à un petit cahier d'écolier plein de ratures où l'on écrit péniblement chaque jour les rêves que l'on avait enfant et que l'on arrive parfois à réaliser.

1er juillet 2010
Le tour de la banane
Pour rentrer de Guadeloupe à La Trinité-sur-Mer à la voile, pourquoi ne pas tirer tout simplement une jolie diagonale à travers l'Atlantique ? Et bien non ! Pour avancer, il faut du vent et celui-ci tourne autour d’un gigantesque anticyclone des Açores étalé cette semaine de tout son long, justement sur la diagonale idéale pour rentrer en Europe. Mais rien de nouveau, c’est une configuration typique des transatlantiques "retours" des Antilles et Thomas est d’ailleurs plutôt bien loti. Le skipper de Sodebo bénéficie de conditions clémentes en cette fin juin là où l’hiver, après une transat à fond dans les alizés (type Route du Rhum ou Transat Jacques Vabre depuis que celle-ci arrive au Costa Rica), les marins prennent plutôt le "remonte-pente" pour plusieurs jours de près dans la tempête. Depuis son départ dimanche de Pointe-À-Pitre, le trimaran effectue donc une ascension de la face Ouest de l’anticyclone des Açores, restant sur la crête en évitant de trop s'approcher du centre où le vent tombe littéralement. Sur la carte, cela se traduit par une trajectoire quasiment plein Nord. Thomas coupe les latitudes une à une, il vise l'une des dépressions qui traversent l’Atlantique d’Ouest en Est afin de passer avec elle de l’autre versant de l’océan.
"Cela n’avance pas très vite, mais on ne va pas se plaindre," explique le skipper au bout du fil. "Je contourne l’anticyclone des Açores qui fait comme une grande banane en travers de l’Atlantique avec une excroissance à chaque bout, appelée dorsale. Là, je traverse celle qui est dans son Ouest. Je devrais en sortir en fin de journée pour vous et toucher un flux de Sud-Ouest qui va me permettre de gagner encore un peu plus au Nord. Je vais monter en escalier, jusqu’à effleurer les bancs de Terre-Neuve pour attraper un front dépressionnaire que je vais essayer de garder le plus longtemps possible avec moi. C’est sûr, quand je suis, comme maintenant, sur ce bord en tribord amure, on doit se demander si je vais à New York ou si je rentre à la maison mais c’est bien par là que la route est la plus rapide."
Atmosphère, atmosphère Pour ce qui est des conditions de navigation, Thomas ne se lasse pas de cette faculté qu’ont ces grands multicoques à vous faire passer d’une ambiance à une autre en une poignée d’heures : "J’ai quitté les chaleurs des tropiques. A chaque zone, son atmosphère, et là, j’ai touché une belle houle d’Ouest typique de l’Atlantique. La couleur de la mer est magnifique et le bateau part en surf en douceur. Je pense être déjà dans le lit du courant du Gulf Stream que l’on reconnaît grâce aux algues dotées de petites boules semblables à celles de nos côtes bretonnes. Par contre, j’entre aussi dans une région où transitent beaucoup de baleines. Je veille même si elles s'avèrent difficiles à repérer dans cette mer formée." Pour la fin de parcours, le skipper avoue avoir "un peu de mal à anticiper les conditions. L’été devrait continuer à dicter sa loi en Europe et cela pourrait être assez "mou" jusqu’au bout. "
L’acuité du solitaire Depuis le début de l’année 2010, le Trinitain a déjà fait un tour du monde en équipage (Trophée Jules Verne) et traversé l’Atlantique en double vers la Guadeloupe, accompagné de son "second" et directeur technique, Thierry Briend. Il n’a donc pas navigué en solitaire depuis son arrivée à Brest en janvier 2009 après un tour du globe réalisé en 59 jours à bord de Sodebo. "Je voulais me mettre dans les conditions réelles du solitaire avant la Route du Rhum," rappelle-t-il. "Il n’y a pas de miracle, même en double, tu ne retrouves pas cette intensité du solitaire où tu es à l'affût du moindre détail, où tout repose sur toi. Tu ne peux pas reproduire en équipage, même réduit, cette pression qui s'installe sur tes épaules dès que tu quittes un port en solitaire."

30 juin 2010
Rayon vert
Bonsoir, je voulais m'offrir quelques minutes de lecture (la biographie de Monsieur Agassi). Non pas que je sois fan ni même passionné de tennis mais il parait que pour une fois le récit de sa vie est bien narré. On y apprend dans les premières lignes qu'il déteste le tennis ! Difficile à croire. Moi, j'adore ce que je fais (même si je déteste être mouillé !) mais pas moyen ; il faut être dessus à 100 % sur ces engins même dans 10 nœuds de vent. Dès que je sens le bateau ralentir un peu, c'est plus fort que moi je me lève et je règle de nouveau, joue avec le pilote, relance le bateau dans le vent et le voilà reparti à créer son propre vent pour aller deux fois plus vite que le vent qui existe réellement. C'est ça qui me pousse à naviguer sur un multicoque ou sur une planche à voile : cette finesse qui permet de sentir une autre nature, une autre physique. Je ne peux pas me lasser de cette sensation. Mais ce soir, au moment du soleil couchant, j'ai saisi l'appareil photo et je cherchais quelques plans pour vous transmettre l'ambiance du moment lorsque j'ai réellement saisi le temps d'une fraction de seconde comme un éclat vert, une étincelle, un diamant vert au moment où le soleil est passé sous l'horizon. Le ciel n'était pas si pur ni immaculé pourtant, et j'étais persuadé que ce n'était que balivernes pour touristes ou pour draguer les filles ! Des couchers de soleil sur l'eau, j'en ai scruté des milliers et bien ce soir je crois pouvoir dire que j'ai, pour la première fois, aperçu un éclat vert au moment de la disparition du soleil.
Un rayon vert sur l'Atlantique Nord.

29 juin 2010
Transat retour en solitaire, au milieu de l'Atlantique
Arrivée prévue à La Trinité le 7 juillet (voir la carte)

27 juin 2010
Transat retour en solitaire
Arrivé jeudi dernier en Guadeloupe, Thomas Coville a largué les amarres aujourd'hui dimanche 27 juin. Une équipe technique légère l'avait rejoint pour effectuer un tour complet du bateau après cette traversée en double de 7 jours et 21 heures entre Cadix et Pointe à Pitre, une traversée de 4000 milles que Thomas et son boat captain Thierry Briend ont avalé à 21 noeuds de moyenne. Le skipper du Maxi Trimaran Sodebo qui déclarait hier après deux jours à terre "avoir hâte de se retrouver à nouveau au large", devrait bénéficier de conditions favorables pour ce retour en solitaire. Si au début, il devra lutter contre les alizés, les prévisions météo à ce jour pourraient lui permettre d'emprunter une route plus sud qu'il ne le craignait. Arrivée prévue à la Trinité sur Mer autour du 7 juillet.

24 juin 2010
Amerrissage à Pointe À Pitre
Sodebo est arrivé aujourd'hui jeudi dans l'après midi après une transat musclée d'environ 8 jours. L’alizé de Nord-Est modéré mais constant s’est renforcé tout au long du parcours poussant le bateau dans ses limites. Cette transat d’entraînement et de validation technique avant la Route du Rhum à suivre cet hiver a parfaitement remplie ses objectifs, comme l’exprimait le skipper devant une boisson fraîche et en attendant une dorade bien méritée : « Le bateau allait vraiment très vite et nous avons enchaîné les manœuvres en suivant les conditions météo. On a poussé le bateau pour tester les évolutions réalisées cet hiver et faire connaissance avec le nouvel appendice. On a vu beaucoup de choses qui vont nous permettre de choisir le jeu de voiles définitif. Avec le foil, tu crées un vent apparent très subtil. De ce fait, le pilotage et les réglages sont encore plus exigeants. Ce fut une transat très instructive ». C’est vrai que si Thomas recherche toutes les bonnes occasions pour être en mer, on peut se demander si ces deux transats étaient obligatoires : « Je reconnais qu’il n’y a pas d’école. A chacun sa façon de s’entraîner. C’est la même chose dans tous les sports. Certains peuvent dire que le bateau s’use. Je suis heureux d’avoir navigué en double avec Thierry (Briend) et d’avoir adapté notre programme. Si on avait attendu à Cadix une hypothétique fenêtre météo pour tenter le record, on n’aurait pas pu faire tous ces tests grandeur nature. C’est ma façon de fonctionner. »

Thomas devrait repartir samedi ou dimanche pour une longue transat retour en solo via les Bermudes. Le marin n’a en fait pas le choix et doit emprunter une route assez nord pour revenir à la Trinité sur Mer, son port d’attache qu’il devrait atteindre avant la mi juillet.

23 juin 2010
Tir au but pour la Guadeloupe !
Sodebo déboule sur les Antilles. Le trimaran a empanné vers 11 heures (HF) ce mercredi matin pour se lancer dans ce qui pourrait être un dernier bord de 400 milles (740 km) en bâbord amure vers Pointe-A-Pitre. S'ils tiennent cette cadence à plus de 20 noeuds de moyenne, Thomas et Thierry pourraient arriver dans les eaux guadeloupéennes jeudi matin (heure française). Les marins rallongeront peut-être leur route pour bien repérer cette fin de parcours qu’il faudra effectuer dans cinq mois en solitaire.
Pour l'éternité*
L’histoire de la Route du Rhum s’est souvent écrite dans les derniers milles, là où les caprices du vent perturbé par le relief de l’île peuvent bouleverser la donne. Lors de la première édition en 1978, Michel Malinovsky, alors skipper du monocoque Kriter V, s’est fait souffler la victoire de 98 petites secondes par le petit trimaran jaune Olympus de Mike Birch. Un fait d’arme passé depuis dans la légende. Michel Malinovsky nous a quitté dimanche, emporté par la maladie. Toute l’équipe Sodebo se joint à Thomas pour rendre hommage à ce grand marin, appartenant à cette génération de pionniers ayant permis l’émergence de la course au large professionnelle comme nous la connaissons aujourd’hui.
En pleine répet'
Cet automne, le skipper de Sodebo participera pour la quatrième fois à la Route du Rhum. Ce rendez-vous sera néanmoins la toute première confrontation en course du trimaran de 32 mètres, conçu avant tout pour des campagnes de records en solitaire. Il affrontera les autres multicoques de la classe des "géants" et a beaucoup évolué cet hiver en vue de cet exercice. Son skipper a ensuite entrepris cet aller/retour aux Antilles en guise de galop d’essai grandeur nature.
A la découverte d’un nouveau bateau
Depuis leur départ en double de Cadix (Espagne) il y a une semaine, Thomas et Thierry sont "sur la bête". Les deux hommes se sont lancés dans une pointilleuse campagne d’essais in situ. Avec ou sans foil, avec telle ou telle configuration de voilure, sous pilote automatique ou à la barre, ils défrichent, enregistrent et, comme ils le répètent souvent depuis leur départ, découvrent un peu un nouveau bateau. Ce travail ouvre déjà sur quelques analyses, comme l'explique Thierry : "Pour cette première traversée, nous avons uniquement le foil tribord et nous avons vraiment pu comparer les différences de vitesse et de comportement du bateau d'un bord sur l'autre. Avec le foil, nous pouvons porter plus de surface de voile et être plus rapide tout en se sentant en sécurité. Nous avions déjà l’habitude de naviguer avec de grands foils sur les trimarans Orma de 60 pieds mais il fallait accepter une dose de stress supplémentaire. Nous étions sur le fil du rasoir. Nous allions dormir avec l'écoute à la main alors qu’à bord de Sodebo, nous ne ressentons pas ce besoin. C'est une première conclusion d’après ce que nous avons pu voir jusqu’ici dans un alizé stable de 15 à 20 noeuds et avec une houle permanente de trois quarts. Nous repoussons la limite et le stress s’invitera sûrement dans des conditions plus musclées, lorsqu’il y aura la pression des concurrents ou du chrono et que la fatigue du solitaire entrera en jeu."

22 juin 2010
L'élixir de vitesse
Bonjour, le jour se lève chez vous et nous avons gardé la Lune. Son reflet éclabousse tout notre horizon. L'étrave semble la pointer du doigt. Tout semble s'accélérer dans cet univers noir et argent où le vent sur la peau redessine les contours du corps. Tout devient sensation, les mouvements du bateau ont comme un relief dans cet univers irréel. L'écume du flotteur sous le vent se charge de cette fluorescence qui donne à la vitesse une autre dimension. La Lune est l'élixir de la vitesse. J'en ai bu toute cette nuit et je me sens ivre de ce bonheur de glisse pure. Dans quelques heures la Lune va disparaitre et la lumière va pâlir de nouveau effaçant avec elle l'ardoise de cette nuit blanche mais j'ai en moi cette ivresse qui ne s'éteint pas. Nous approchons des Antilles et la terre donne là-bas à la mer le parfum qu'elle n'a pas. Mariage parfait entre la terre et la mer annoncé par les pailles en queue. Je ne connais pas bien ces îles pour ne jamais m'y être vraiment posé mais elles ont toujours sur moi cette fascination de l'autre monde. Je voulais retourner aux Bahamas, l’île sur laquelle Colomb aurait, a priori, échoué croyant arriver aux Indes. On ne retiendra pas l'erreur du grand Monsieur et pionnier de son temps mais sa découverte des Amériques. On ne domine la nature qu'en lui obéissant. Je reviendrai chercher ce record entre nos deux continents. En attendant de meilleures conditions pour le faire, je redécouvre un bateau transfiguré cet hiver et la magie de réapprendre nourrit en moi cette source d’envie intarissable de défricher moi aussi de nouveaux horizons.

21 juin 2010
Au milieu de l'Atlantique
L'alizé est toujours bien établi, mais pas très fort. Sodebo a en moyenne entre 17 et 22 noeuds de vent. Une zone très active avec de nombreux grains se situe actuellement sur l’arc antillais. Cette zone se déplace vers l’Ouest et les conditions devraient être plus clémentes pour l’arrivée de Thomas et Thierry en Guadeloupe pour l'instant prévue le 24 au matin en heure locale, soit en début d'après-midi heure française. L'équipage a eu ses premiers grains lundi au petit matin avec des "claques" à près de 30 nœuds. La zone de grains les a accompagné durant 4 heures et tout est ensuite rentré l’ordre.

20 juin 2010
Déjà à mi-chemin
En quatre jours, Sodebo a déjà effectué la moitié de son voyage vers la Guadeloupe. Partis mercredi de Cadix, Thomas et Thierry ont fait une descente "en escalier" vers le Sud-Ouest, enchaînant de longs bords dans les alizés, toujours à plus de 20 noeuds de moyenne. Bien calé dans les rails de ce flux de Nord-Est qui souffle sur zone de 20 à 25 nœuds, le trimaran égraîne les milles avec le tempo d'un métronome. Sodebo fait pourtant face à une mer franchement pas facile qui complique pas le travail du pilote automatique. La journée, le soleil tape juste comme il faut sur les épaules. L’équipage reste studieux, enchaînant les phases de tests des différents systèmes du bord. Pointe-À-Pitre est à moins de 1500 milles devant les étraves et, si Thomas et Thierry ne sont ni en course, ni en record, la cadence est plus que tonique. Ce dimanche soir, les marins sont informés par leur team du déroulement du match entre le Brésil et la Côte d'Ivoire, "Titi" faisant justement remarquer qu'au même moment, Sodebo est tout simplement entre les deux sur l'Atlantique !

18 juin 2010
L'Atlantique s'ouvre à eux
Les Canaries sont déjà dans le sillage de Sodebo. Le trimaran est passé à quelques milles de La Palma, l'île au Nord-Ouest de l'archipel qui culmine à 2426 mètres. « Le paysage était superbe, » raconte Thierry. « Avec Thomas, nous avons empanné juste à temps pour ne pas subir le dévent de l’île qui peut être important avec ses trois hauts volcans. La Palma est déjà à 80 milles dans notre tableau arrière. L’alizé de Nord-Est est un peu plus fort que sur les fichiers théoriques. Nous avons un flux constant d’une vingtaine de nœuds qui nous permet de glisser rapidement sous grand voile haute et grand gennaker. Nous n’allons pas tarder à ré-empanner pour descendre un peu plus Sud. Avec Thomas, nous n’avons pas de rythme de quart très fixes. Chacun va dormir quand il en a besoin. Les conditions sont idylliques à bord, il fait beau et chaud, et les poissons volants, typiques de ces zones d’alizés, sont de plus en plus nombreux. »

17 juin 2010
Belle mise en jambes
Beau temps, belle mer, un vent portant d'une quinzaine de noeuds et deux marins heureux de partager leurs sensations à bord de ce trimaran au coeur de leur vie 365 jours par an, ces premières 24 heures de mer sont un vrai bonheur pour Tom et "titi" qui passeront cette nuit au large de Madère (déjà !). « La baie de Cadix, c’est toujours le piège, » confiait le skipper au téléphone dans l’après-midi. « Il y avait hier beaucoup de trafic et peu de vent au départ donc cela a été un peu compliqué mais on a vite accéléré et depuis, ça glisse. »
Et pour la carte postale, attention les yeux ! « Nous sommes déjà dans une ambiance d’alizés avec ce soleil brulant et cette mer d'un bleu azur, le bonheur. » Le vent a bien forci cette nuit mais il mollit depuis midi. « On a 15 nœuds de vent portant avec une mer un peu formée et, une fois de plus, le pilote fait un super « job » . Sodebo surfe sur chaque vague et nous, on mouline pas mal finalement. On s’efforce de manœuvrer chacun notre tour avec Thierry, comme si nous étions en solitaire, ce qui permet de s’entraîner à gérer le bateau de façon autonome et de progresser à chaque fois. »
Un peu de sport donc pour nos marins dans des conditions de rêve. « C’est toujours plus agréable que de pousser de la fonte en salle ! » ironise Thomas qui n’est pas franchement un adepte des clubs de sports mais plutôt un dingue des sports d’endurance comme le vélo de route, le kayak ou la course à pieds. « Je crois que Michel Desjoyeaux dit souvent que la meilleure préparation physique c’est celle que l’on fait en mer, à bord de son bateau, et avec Thierry, on est 100% d’accord. »

16 juin 2010
C'est parti cet aprè-midi
Sodebo a quitté cet après-midi le port de Cadix en Espagne, cap sur la Guadeloupe. A son bord, Thomas est accompagné de Thierry Briend, le directeur technique du team et "second" du trimaran. Bloqué au ponton depuis lundi en raison d’un vent rendant périlleuses les manœuvres de port pour un homme seul, Thomas a dû attendre le bon créneau pour s’élancer. Cette attente forcée a aussi permis au skipper de faire évoluer ses plans et de saisir l’opportunité de traverser, non pas en solitaire, mais de partager ces quelques jours d’entraînements et de validation du matériel avec Thierry qui pilote à l'année le programme technique. En parallèle de sa mission avec Sodebo, "Titi"participe au Circuit Mondial de Match Racing (duel entre des bateaux identiques). Le Morbihanais est l’une des pièces maîtresses de l’équipage de l’excellent Mathieu Richard. Dimanche, Thierry était donc en Corée où il a remporté une épreuve de premier plan avec cette "dream team". C’est donc fraîchement débarqué de l’avion à Paris qu’il sauté dans le premier vol pour rejoindre Thomas à Cadix et filer avec lui vers Pointe-À-Pitre.En raison des évolutions techniques apportées sur Sodebo ces dernières semaines, les deux hommes avaient prévu de partager au moins une transat cette année. Retenu à la fin du mois par une nouvelle épreuve de Match Racing en Suède, immanquable puisque l’équipe joue cette année le titre mondial, Thierry n’aurait pas pu faire la transat retour à bord de Sodebo. C’est pourquoi, cette traversée en double tombe à point nommé. « Nous avons un échange technique passionnant toute l’année avec Thierry et c’est notamment lui qui a suivi le chantier d’hiver, même en mon absence, lorsque que je naviguais à bord de Groupama sur le Trophée Jules Verne ; » expliquait Thomas quelques heures avant l’arrivée de son « second » à Cadix. « Par ailleurs, Thierry a un titre mondial à sa portée avec Mathieu Richard et c’est précieux. Il se doit de tout faire pour aller au bout de cet objectif sportif. C’est aussi une richesse, lorsque l’on occupe un rôle technique, d’avoir un point de vue de compétiteur. Les deux se complètent mais doivent s’accorder dans le temps. C’est finalement parfait de pouvoir traverser en double dès maintenant afin d’acter ensemble la suite de la préparation avant la Route du Rhum. Par conséquent, je rentrerai sûrement en solitaire de Guadeloupe, afin de compléter comme prévu mon entraînement. » Les deux hommes se sont élancés au près dans un vent de Sud Ouest médium. Premier message de Tom quelques minutes après le départ : "On est parti malgrè le début du match de l'Espagne sur tous les écrans. Il fait grand beau, nous sommes au près et je suis très heureux de renaviguer au large avec Thierry. A+ Tom"

14 juin 2010
Sodebo Toujours au port
Un vent de plus de 20 noeuds souffle actuellement sur la zone de Cadix rendant les manoeuvres de port périlleuses et surtout la sortie du chenal puis de la baie difficile pour Thomas en solitaire. Sodebo est donc toujours au ponton dans la marina de Puerto Sherry en attendant que la situation météo évolue. Le skipper qui comptait s'élancer en transat vers les Antilles aujourd'hui doit donc s'armer de patience.

13 juin 2010
Sodebo en Espagne
Le trimaran Sodebo est arrivé dimanche soir dans la marina de Puerto Sherry à Cadix après un convoyage plutôt viril. Partis vendredi matin de la Trinité, Thomas, Alexis et Fred ont mis moins de deux jours et demi à rallier ce port espagnol, situé à quelques dizaines de milles dans le Nord-Ouest de Gibraltar. Au petit matin dimanche, alors que le trimaran approchait du Cap Saint-Vincent (pointe Sud du Portugal), le skipper confiait à son équipe à terre que « le parcours a été court mais très intense. Nous avons tout fait sous deux ris au reaching, en tribord, dans 30 nœuds de vent avec une mer forte et de travers. La descente le long du Portugal est toujours aussi virile à une vitesse moyenne 28 nœuds moyen sous grand gennaker et avec des pointes au-dessus de 35 nœuds dont une 39.7 nœuds ! Nous avons fait d'immenses progrès sous pilote automatique à plus de 30 nœuds. Le bateau file sans aucun problème dans une mer vraiment pas facile. » L'ambiance a ensuite radicalement changé lorsque le trimaran est entré dans la baie de Cadix où le vent s’est évanoui. L’occasion pour le skipper d’aller vérifier l’extérieur et surtout l'intérieur du flotteur tribord, celui qui accueille le premier des deux foils de Sodebo (le second est actuellement en construction à Brest). « Tout est parfaitement sain et sec, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Cette navigation vers Cadix est vraiment riche d’enseignements et je crois pouvoir dire que mes deux "mousses" ont pris beaucoup de plaisir. » Une dépression orageuse actuellement sur l’Espagne empêche tout départ en record lundi matin et il semble que l’alizé se soit écroulé au milieu de l'Atlantique. Plusieurs solutions s’offrent au skipper qui est obligé de revoir ses plans avec son équipe de routage. Nouveau point demain.

12 juin 2010
"Combi" sèche
Salut, le vent est plus fort que sur le fichier. Il souffle en moyenne à 25 noeuds et 30 en rafales.
On a une mer de travers assez courte avec 2 à 3 mètres de creux. On a levé le pied. Nous naviguons avec deux ris dans la grand voile et à une vitesse moyenne de à 21,5 noeuds. Le pilote marche vraiment super bien !!! Les conditions sont très humides à bord et nous avons déjà mis la "combi" sèche !

11 juin 2010
Dirección Cádiz!
Thomas Coville qui a largué les amarres ce matin de la Trinité-Sur-Mer sera sans doute ce soir l'un des rares sportifs à ne pas avoir le nez sur le petit écran à l'occasion du premier match de l'équipe de France en Afrique du Sud. Le skipper de Sodebo a pris, en milieu de matinée, la direction de Cadix (Espagne) accompagné de Alexis Aveline et Frédéric Denis, deux jeunes ingénieurs (et marins !) de son équipe avec lesquels il travaille l’optimisation des pilotes automatiques. Dans la perspective de la Route du Rhum (départ le 31 octobre : Saint Malo/Pointe à Pitre) puis du record autour du monde en solitaire que Thomas tentera cet hiver, l’objectif du skipper et de son équipe est d’enchaîner une transat solo et une traversée retour en équipage avant la mi-juillet. « C’est fascinant de se dire aujourd’hui, avec la taille et la vitesse de nos bateaux, que le terrain de jeu d’entraînement, c’est l’Atlantique ! On a changé d’échelle et on aurait dit ça il y a quelques années on nous aurait pris pour des fous. »

10 juin 2010
Thomas quittera demain La Trinité pour une tentative de la Route de la Découverte
C'est un Thomas Coville en grande forme qui larguera les amarres vendredi matin de la Trinité-sur-Mer. Souriant, détendu et satisfait de son trimaran Sodebo version 2010, le skipper se prépare à rallier Cadix (Sud de l'Espagne) avec deux équipiers qu'il débarquera avant de s'élancer en solitaire sur l'Atlantique.

Cartes
 

Le 24 juin 2010

voir ci-dessous le détail de l'arrivée

Le 24 juin 2010

Le 5 juillet 2010

reste 2 jours de mer à peine

Photos
 

Le 12 juin 2010

Ambiance humide sur la route de Cadix

 

© Sodebo

Le 14 juin 2010

Marina Puerto Sherry de Cadix

 

© Sodebo

Le 29 juin 2010

coucher de soleil et rayon vert !

  © Sodebo