"Maud Fontenoy dans le grand bain"
Maud Fontenoy

Elle est née le 7 septembre 1977 à Meaux en Seine-et-Marne (77).

L'historique de son exploit ici au jour le jour

autre exploit (traversée du pacifique)

Pour suivre son aventure en direct

 

   
Maud Fontenoy a souhaité donner trois dimensions fortes à son projet :

Humaine
Navigation à« contrecourant », échappant comme son nom l'indique, à la course au record et au monde de la compétition. Ce projet a pour but de démontrer qu’avec du travail, de la persévérance et du courage on peut aller bien plus loin qu’on ne le croit et que peu importe le temps que l’on met, l’important est d’arriver au but.

Écologique
Maud s’engage pour Le Défi pour la Terre de la Fondation Nicolas Hulot. Parce que la planète est bien plus fragile qu'on ne l'imagine, que ses ressources ne sont pas
inépuisables, que les océans représentent plus des 2/3 de la surface du globe et qu’ils sont en danger,

Pédagogique
Depuis ses premiers défis, Maud partage ses aventures et ses expériences avec les enfants dans les écoles, de métropole et d'Outre-mer, mais aussi avec les enfants hospitalisés, pour leur dire combien il est important d’aller courageusement au bout de soi-même, à la quête de ses propres rêves.

   

Son bateau

 

L'Oréal, ancien Adrien avec lequel Jean-Luc Van Den Heede a établi le précédent record

  © runweb
 

Son Palmarès :

   

Portrait

À vingt-cinq ans, parrainée par Gérard d’Aboville, elle a été la première femme, en 2003, à réussir la traversée de l’Atlantique Nord à la rame et en solitaire. Un combat de quatre mois entre St-Pierre-et-Miquelon et La Corogne en Espagne. Maud est une véritable passionnée de l’océan. Sept jours après sa naissance, embarquée sur la goélette familiale, elle traverse pour la première fois l’Atlantique à la voile. Suivront quinze merveilleuses années à naviguer dans les îles, le hamac entre les deux mâts du bateau, tout en suivant sa scolarité par correspondance... Revenue vivre à terre, elle n'a eu de cesse de compléter sa formation de navigatrice à l'école

Devenue responsable d’une agence immobilière, elle fut la présidente - fondatrice de la Fédération française des bateaux à voile et avirons traditionnels - et a créé par passion une association dont le but est de faire naviguer des jeunes de quartiers difficiles sur une yole de Bantry ...

En 2005, elle traverse le Pacifique...

   
Dernières news

 

Le 15 mars 2007

Maud Fontenoy revient à terre : Il est 8 heure du matin (heure de Paris) quand l'Oréal entre dans le port en passant devant la Jeanne d'Arc arrivé depuis lundi. L'Oréal passe derrière le bâtiment militaire : "Bravo Maud". Puis c'est le ponton, le champagne, les cris de joie. Maud serre sa mère dans ses bras.

Voir les photos plutôt qu'un long discour

Le 14 mars 2007

Maud Fontenoy a réussit son défi : Un sourire radieux aux lèvres, son feu de main brandi alors que les bateaux de la SNSM déclenchent des fumigènes roses et oranges, Maud a coupé ce mercredi après-midi la ligne d'arrivée de son défi A Contre Courant. La jeune femme a rallié La Réunion à 11h21 GMT (12h21 heure de Paris, 15h21 heure de La Réunion). Elle aura donc passé 150 jours 23heures et 48 minutes en mer depuis son départ le 15 octobre 2006.

Une petite flotte s'est constituée dès le large autour de l'Oréal, pour l'accompagner dans les derniers milles nautiques de son marathon. Sous le soleil, alors que le vent soufflait et provoquait des creux de deux mètres, Maud et sa monture ont salué leurs accompagnateurs tandis que le public s'était massé sur la côte pour voir passer le bateau. Cette nuit, Maud va rester en mer, sur son monocoque avant de rejoindre la terre ferme demain matin. Pour Maud, l'aventure aura duré près de 22 semaines. La navigatrice a franchi trois Caps : Bonne Espérance, Horn et Leewin. ...

LE grand moment : "Je suis super contente ! C'est le plus beau jour de ma vie, le grand moment !" a-t-elle commenté, euphorique, quelques minutes seulement après avoir franchi la ligne d'arrivée. Son père est monté à bord pour la dernière nuit en mer. "Maintenant j'ai vraiment hâte de prendre une douche et de m'habiller en fille. Je vais reprendre mes habitudes à terre, boire de l'eau pure dans un verre, ça va être un vrai bonheur"... voir la vidéo de TF1

Le 13 mars 2007

Arrivée prévisionnelle entre le 14 et 15 mars au port Ouest de la Pointe des Galets (ancien port) au poste 7 (terminal sucrier). En mer, une ligne virtuelle d'arrivée sera établie entre le Cap la Houssaye et la Boudeuse, patrouilleur de la Marine nationale.
J'y suis... presque : Maud donne actuellement une conférence de presse, elle devrait arriver demain en fin d'après-midi, et ne débarquera (pour faire la fête) que jeudi matin. "J'avance bien avec des vents soutenus que m'envoie la dépression tropicale Indlada, installée au nord de ma route".
On tient le bon bout : ... En bref, il faut plus que jamais qu'on se dépêche de rentrer à la maison, mais on tient le bon bout. La côte n'est pas encore en vue mais ça va venir vite ! Je commence à avoir des papillons dans le ventre ; l'excitation monte. J'espère que je serai à la hauteur de l'arrivée qui se prépare. Parcourant ces tout derniers milles mes pensées vont vers vous qui m'avez accompagnée pendant ces cinq longs mois. Chapeau bas pour l'endurance et un très gros merci pour tous vos messages d'encouragement. Ce tour du monde, je peux vous assurer que vous l'avez bouclé avec moi.

Le 12 mars 2007

S'attendre à tout : Une nouvelle dépression se creuse dans mon nord. Le vent se renforce avec des rafales à 40 noeuds ; décidément pas de répit, il faut s'attendre à tout même à quelques encablures de l'arrivée. Je sais que la porte de "secours" n'est plus très loin, pourtant à deux jours à peine de mon arrivée, je me demande encore de quel côté sont réellement les barreaux. Pourvu que je ne perde jamais ni les clés, ni l'énergie de m'échapper. Le souffle pur et sain de la mer me pousse dans le dos comme on encourage un oisillon à sortir du nid. Je respire à pleins poumons, bien décidée à emmagasiner au plus profond de moi un peu de cet océan. Arrivée sur terre, ma seule arme ne sera plus qu'une fine pellicule de sel. Pourvu qu'il ne pleuve pas !

Le 11 mars 2007

Féérie : C'est le petit matin, assise à la barre, je regarde rêveuse le ciel s'élargir et se purifier à la fois. La nuit disparaît peu à peu en volutes comme de la fumée dessinée par le vent. Le soleil s'arrache tendrement des bras amoureux de l'horizon ; s'échappent avec lui des rayons de lumière qui viennent ourler de safran quelques gros nuages. On croirait une nuée de papillons dorés venant habiller le ciel. ... Je me régale de cette féérie d'autant plus sublime qu'elle est éphémère. Devant des instants empreints d'une telle noblesse on comprend mieux combien il ne faut jamais confondre le coût et la valeur des choses.

Le 10 mars 2007

Sushis : Ah ça oui, j'ai pêché un gros morceau ! Un thon énorme... Sauf que le problème c'est que je ne l'ai pas remonté à bord de l'Oréal ; il a arraché ma ligne, emmenant leurre et hameçon dans les profondeurs tumultueuses de l'Océan Indien. Pour les sushis, ça ne sera donc pas pour tout de suite : dommage ;-) Au menu de midi : hachis parmentier lyophilisé. En ce qui concerne mes ressources en eau douce, ça va être juste, mais en finissant bien les jerricans, je pense que je devrai tenir jusqu'à jeudi prochain. Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit mais : j'ai hâte d'arriver !

Le 9 mars 2007

Danaïdes : Pour changer du lyophilisé j'ai mis une ligne de pêche à l'eau. Mais pour le moment rien n'a mordu ! Les seuls poissons que j'attrape sont ceux qui viennent la nuit se suicider sur le pont de l'Oréal. Tous les matins je rends donc à la mer une vingtaine de mini poissons volants. A part ça l'horizon reste muet ; mes efforts pour y voir un signe que nous avançons, un repère dans l'immensité, le moindre indice sur l'arrivée, reste infructueux. Plus les jours passent, plus j'ai le sentiment que l'île de la Réunion nous fuit. La distance qui nous sépare d'elle est un vrai tonneau de Danaïdes ;-)

Le 8 mars 2007

Myriade d'étoiles : La nuit referme ses bras sur nous. Une myriade d'étoiles fleurit dans le ciel. Je promène mon regard dans ce jardin suspendu, imaginant dans chaque scintillement le clin d'oeil d'un proche ou le souvenir d'un marin passé ici avant moi. Sous, la lumière laiteuse de la lune, l'Oréal se nimbe d'innocence. Une douce sensation de plénitude me fait frissonner de plaisir. Ni les 30/35 noeuds de vent, ni les vagues qui nous secouent n'entacheront la magie de cet instant dont toutes les fibres de mon corps s'imprègnent.

Le 7 mars 2007

Nez de clown : La Jeanne d'Arc, poursuivant sa mission est repartie. Je me retrouve seule à nouveau... Ça me fait tout drôle ! Cette visite a été un moment si fort après ces cinq derniers mois de solitude que je me suis attachée à eux comme à une "bouée de sauvetage" ;-) Lorsque je les ai vu s'éloigner, je me suis (bêtement j'en conviens) sentie abandonnée. Mais rassurez-vous, je me suis secouée et j'ai vite remonté la pente, mon nez de clown rouge dans la poche. Incroyable comme je suis une petite nature parfois ! Dans tous les cas, un immense MERCI chers amis de La Royale.

Le 6 mars 2007

Ange gardien : Mon ange gardien est toujours sur zone, me surveillant de loin tout en poursuivant ses exercices. Nous cheminons (pour le moment) de conserve vers La Réunion. L'Oréal maintient l'allure. Je le soupçonne d'avoir hâte de se faire chouchouter par les majorettes de la Pointe des Galets ;-) De mon côté défile dans ma tête la liste exhaustive de tout ce que je vais faire en rentrant : retrouver ma famille, toucher des mains, effleurer des visages, partager des regards, boire de l'eau dans un verre, respirer l'odeur des fleurs, manger des fruits frais, mettre une chemise de nuit en satin après une bonne douche...

Le 5 mars 2007

Aux anges : Surprise de taille, je suis aux anges, le chef d'Etat Major de la Marine m'annonce par téléphone que la célèbre Jeanne d'Arc sera sur zone demain matin. Je n'en dors pas de la nuit tellement je suis impatiente et heureuse à cette idée ; c'est Noël avant l'heure. J'en oublie les longs mois de galère et attends fébrile, l'arrivée de cette compagnie inespérée. ... (Les photos)

La Jeanne d'Arc rejoint Maud : Visite surprise au milieu de l'Océan Indien. L'Oréal a été rejoint par la Jeanne d'Arc, le porte hélicoptère fleuron de la Marine nationale française tôt ce lundi matin. "J'étais sur le pont au lever du jour, quand j'ai vu apparaître cette masse grise à l'horizon faisant route vers moi. Puis ma radio VHF a crépité. +Ici le capitaine de vaisseau Gilles Tillette de Mautort, commandant de la Jeanne d'Arc. Nous faisons route vers vous... +", a raconté Maud à l'AFP. Le bateau instructeur, de retour d'une mission en Asie du Sud-Est, s'est approché du voilier pour saluer la navigatrice. L'équipage s'est alors massé sur le bastingage et a déployé une banderole où l'on pouvait lire " Courage Maud". Beaucoup d'émotion pour la navigatrice dont la Marine nationale a toujours été un partenaire très proche. "Dans la solitude et les épreuves, cette visite m'a émue aux larmes. Elle me réconforte, me rassure et m'enthousiasme. C'est la France qui vient me soutenir et m'encourager. C'est un beau témoignage de solidarité des gens de mer", commente Maud. Le bateau est resté à bonne distance pour ne pas provoquer de houle qui aurait pu balotterle voilier de 26 mètres, 7 fois plus petit que le porte-hélicoptères capable de transporter 600 hommes d'équipage. A l'heure actuelle la Jeanne d'Arc est toujours auprès de Maud, étonnante rencontre à moins de 1300 milles nautiques de La Réunion.

Le 4 mars 2007

Impatients : 25 noeuds de vent -STOP - 2 mètres de creux - STOP - Ciel partiellement nuageux - STOP - Faisons cap directement sur La Réunion - STOP - Merci beaucoup pour messages - STOP - Bisous impatients d'arriver - STOP - Maud

Le 3 mars 2007

Le Paradis : Hourrah ! Le vent est de retour. Pour la Nième fois : nous repartons ! De gros nuages blancs roulent dans le ciel. L'Oréal glisse doucement sur l'eau comme sur du velours. Je le regarde avec tendresse, tenter de se faire le plus léger possible, pour nous porter rapidement vers La Réunion. Dire qu'un beau jour, au loin, au bout de cette immensité bleue, nous apercevrons la silhouette d'une terre. Ce ne sera pas seulement une île ... Mais le Paradis.

Le 2 mars 2007

Foulard : Le soleil, gonflé de lumière, me fait baisser le regard. Les bras rassemblés autour de mon corps, la tête posée sur mes genoux, je plisse les yeux et observe résignée l'océan qui ondule lascivement comme un foulard. Nous reculons, tournons en rond, avançons comme un animal égaré, hésitant sur la direction à suivre. Peut être est-ce la sanction du vent pour avoir lâchement tenté d'échapper à ses rafales. Dans tous les cas, et quel qu'en soit le prix à payer, nous avons beau être lessivés par ces derniers mois, nous attendrons le temps qu'il faut, ne céderons rien ... Dans quelques semaines, ce sera qu'un souvenir !

Le 1er mars 2007

Le clin d'oeil de La Fontaine : Les cyclones ont complètement détraqué la météo. Les vents semblent avoir perdu la tête. Cette nuit, nous avons même reculé ! En bref, il m'arrive de me demander si je n'irai pas plus vite à la rame ;-) Je suis en train de faire la nième manoeuvre quand j'entends un petit bruit inhabituel ; je fonce à l'arrière : une tortue à bord ! Bien sûr, elle aurait du mal à monter sur le pont ; la mignonne était tout simplement sur la jupe de l'Oréal. Cette bien jolie visiteuse fit naître sur mon visage un sourireémerveillé. Le temps de lui caresser un peu la tête et je la rendais à son élément naturel. Sacré clin d'oeil de La Fontaine.

Le 28 février 2007

Humba est passé : Ça y est, le cyclone HUMBA est passé dans notre sud, pourvu qu'il y reste. Nous repartons vers l'Ouest. Cette-ci j'ai vraiment l'impression d'être sur la dernière ligne droite. Peut-être est-ce encore un rêve ? Pourtant La Réunion est maintenant bien devant nous, ça fait chaud au coeur ;-) Le soleil quitte sublimement la vaste rondeur blee de l'océan. Nous restons, l'Oréal et moi, abandonnés à la discrétion des étoiles. Assise à l'arrière, je regarde avec tendresse mon bateau, mon toit, mon bien aimé protecteur. Je me demande si après ces si longs mois j'arriverai à le quitter.

Le 27 février 2007

Eau de pluie : Ciel noir, orages à répétition, les vagues dans cette pénombre ont des airs d'épouvante. Côté positif : je tente de recueillir de la précieuse eau de pluie (quand j'arrive à temps pour vider mes seaux, c'est à dire avant que les mouvements de l'Oréal et/ou les rafales ne les renversent !).

Le 26 février 2007

A tâtons : Après être montés pendant plusieurs jours, à tâtons, nous recommençons à faire doucement cap vers l'ouest. Il serait bien temps d'arrêter de zigzaguer et de progresser enfin vers la terre ferme. Le baromètre baisse toujours, le cyclone ne descend que très lentement vers le sud. Je sais qu'il y a malheureusement des dégâts sur l'Île de La Réunion ...

Le 25 février 2007

Peur à voir : Nous sommes en périphérie du cyclone "HUMBA". Il fait une chaleur étouffante, l'air devient difficilement respirable, les fichiers météos font peur à voir ; "tu n'as qu'à pas les regarder", dirait Chantal. En effet ! Nous sommes secoués, roulés, malmenés mais nous nous accrochons... Et prions surtout pour qu'il ne change pas sa trajectoire.

Le 24 février 2007

Vers le Nord : Nous tentons d'échapper à "HUMBA" en fuyant vers le nord. Le ciel est tout gris, plafond très bas et masses nuageuses anthracites qui ne me disent rien de bon. Vous savez, l'ancien gréement de l'Oréal me manque ; j'avais trouvé mes marques avec lui et je me sens un peu "perdue" aujourd'hui. Nous réapprenons donc à faire équipe et à progresser sans plus aucun instrument de navigation ni feux de route ! Mes pensées vont vers tous mes amis de l'Île de la Réunion qui sont en alerte cyclonique rouge. Je croise les doigts pour que "GAMEDE" ne leur fasse pas trop de dégâts. Tenez bon

Le 23 février 2007

Gamede et Humba : Après "GAMEDE", voilà "HUMBA" qui va être déclaré cyclone dans quelques heures... Et qui, cette fois, risque de croiser ma route ! Il paraît que "la saison cyclonique est particulièrement active dans l'Océan Indien cette année", moi je peux vous dire que ça me donne un nouveau coup sur la tête. Supplice insidieux qui me torture le moral. Option de mon météorologue : faire cap plein nord pour tenter de lui échapper. L'Oréal et moi courbons l'échine, il faut se dépêcher de fuir.

Le 22 février 2007

Ivre de couleur : Je frissonne, ivre de couleurs. Rouge vermillon, jaune d'or, rose magenta, violet épiscopal ; l'oeil de braise me laisse sous le charme de sa parure. Incendiant autant mon coeur que l'horizon tout entier, il réchauffe mes sens et s'acharne à faire fondre mes craintes et impatiences. L'Oréal s'empourpre. J'ai le sentiment d'avoir du ouvrir mille portes pour assister à cet instant magique, pansement précieux sur nos ailes blessées.

Le 21 février 2007

Doucement mais sûrement : Je savais qu'en approchant de la fin du parcours, j'aurais des conditions plus clémentes. Après des mois à subir dépressions sur dépressions, je me réjouissais d'avance de meilleurs conditions où je pourrais envoyer toute la toile et faire parler la vitesse de mon l'Oréal. Maintenant, avec seulement un tiers de mât, ce n'est pas facile de faire avancer le bateau lorqu'il n'y a pas beaucoup de vent.

Antracites : Le vent revient tout doucement. Une grosse dépression tropicale "Gamède" passe dans mon nord. Je sens que je n'ai pas fini d'avoir une double angoisse au ventre avec mon gréement de foetune qui grince à tout va. ... Le ciel est couvert. Sur l'horizon je distingue des grains menaçants, des murs d'eau anthracites qui dévalent verticalement des cieux. Mais le plus important est que nous avançons. L'évidence est là : chaque mille parcouru est un peu moins de chemein à faire :-)

Le 20 février 2007

Endormi : Nous sommes en plein coeur de l'anticyclone. Tout semble endormi autour de nous ; les éléments se reposent. L'Oréal est roulé doucement par la houle persistante. Nous dérivons. Pensée du jour : j'aimerais bien ne pas tomber en panne d'eau ! A part ça, vous allez rire mais je mangerais bien une bonne salade :-)

Le 19 février 2007

Rais de lumière : La mer est plate et lisse comme une feuille de papier. A perte de vue, du bleu, sombre et mystérieusement calme, semble vouloir nous aspirer l'Oréal et moi. Des rais de lumière fendent la surface de l'eau comme des épées d'argent et disparaissent dans ce vide. Il m'arrive d'avoir quelques frissons quand je pense aux vertigineux abysses en dessous de nous : 6000 mètres d'océan et tant de secret engloutis. Nous attendons... Et en attendant, les anatifes poussent plus que jamais sous la coque. De quoi nous ralentir encore un peu quand Éole sera de retour.

Le 18 février 2007

"Patiece, patience" : Calme plat. Nous n'avançons pas. De quoi me reposer un peu, terminer l'installation des voiles, fignoler les réglages... Certes ! Mais malheureusement le temps s'allonge, l'avitaillement (en eau principalement) s'amenuise, l'arrivée devient de plus en plus inacessible. Ces longues heures, jours d'attente, me font l'effet d'une punition. Je suis comme "enfermée dehors" sous la pluie ! Voilà plus de quatre mois maintenant que nous sommes à la recherche de la clé pour enfin rentrer à la maison. ... "Patience, patience" me susurre LA petite voix.

Le 17 février 2007

Un grand MERCI : AAAHHHH, Quel plaisir de vous retrouver:-) Un grand merci pour tous vos messages, soutiens, coups de fil à Maman, et autres pensées positives ou cierges à Sainte-Rita. Sans tout cela, qui sait si cette bôme de près de 11 mètres aurait pu être dressée en ce fameux mât de fortune. ... Les gros bras peuvent bien sur aider à aller plus vite mais ne règlent rien à eux tout seul ! Ceci étant dit, nous revoilà "doucement" en route. Le nombre de jours de navigation qu'il me reste est un peu désespérant, mais je me force à ne pas trop y penser. L'arrivée est devenue une chimère ! L'Oréal se remet petit à petit de sa blessure et moi j'en fais encore des cauchemars la nuit mais j'imagine que ça va s'arranger.

Le 16 février 2007

Un peu de calme : Une zone de calme qui autorise un peu de repos. Maud a pu prendre le temps de souffler un peu ce vendredi. ... Un cargo affrété par l'Oréal australie parti de Perth avec du mauvais temps, ne pourra pas rejoindre Maud, ils font demi_tour. "Je pense que ça va être un peu difficile pour eux de revenir bredouille vers la terre ferme. Désormais je suis repartie, nous les avons donc libérés de cette contrainte" explique Maud. ...

Le 15 février 2007

En route vers la Réunion : 3 ; 4 noeuds, la trinquette pour voile arrimée à cette bôme transformée en mât de fortune, Maud a donc repris à un train de sénateur sa route vers la Réunion. "Je suis très fatiguée, disait ce jeudi la navigatrice lors de sa vacation radio hebdomadaire. J'ai eu des difficultés pour installer la nouvelle pièce au pied de la bôme (un vît-de-mulet spécial qui a permis de transformer cette barre en mât de fortune). Sur l'avant j'ai mis une trinquette mais demain je vais hisser la grand-voile. Toutefois je suis inquiète parce que ça grince beaucoup." ... Il y a trois jours on parlait d'arrivée. Maintenant il y a un mois de navigation ...

Le 14 février 2007

Cap sur la Réunion : Après quatre jours d'efforts acharnés, d'ingiénosité et aussi de doutes, Maud, seule au milieu de l'Océan Indien, a réussi à bricoler un gréement de fortune suite à son dématage samedi dernier, à environ 15 jours de son arrivée à la Réunion. "Je suis très contente car je n'ai pas chômé depuis 48 heures et j'ai enfin hissé la bôme en réfléchissant à tous les stratagèmes pour la mettre à la verticale et éviter qu'elle retombe à la moindre occasion, avouait d'entrée la jeune navigatrice jointe à la mi-journée ce mercredi. J'ai hissé la trinquette il y a dix minutes et c'est très émouvant de voir le bateau avancer après ces quatre jours de galère, pendant lesquels je ne savais pas si j'arriverais à repartir. Cela m'a pris dix heures juste pour mettre la bôme à la verticale, centimètre par centimètre". ... "J'ai vécu ces trois derniers jours des expériences intenses et variées. Moi qui aime l'extrême j'ai été servie ! Entre le choc psycologique de voir le mât tomber à côté de moi, l'angoisse des coups de boutoir du mât sur la coque toute la première nuit, puis devoir envisager de quitter le bateau, ce à quoi je ne m'étais pas préparée mentalement. Et puis finalement, échelon par échelon, j'ai réussi à gravir ce long escalier en colimaçon. Mais ce n'est pas fini. Il me faut encore établir une "mini" grand-voile pour accéler un peu. Car pour l'instant, je n'avance qu'à 3 noeuds en route directe vers la Réunion".

Le 13 février 2007

Maud s'attaque à la bôme : "Désormais elle est au centre du roof", explique la navigatrice. Maud a du trouver des astuces pour la faire bouger, s'appuyant sur tout ce dont elle dispose à bord. "Ca m'a pris 4 heures, la bôme avançait millimètre par millimètre. J'ai démonté les planchers du bateau, pour la faire coulisser dessus. Et pour la hisser, j'ai mis en place un système avec les haubans et des palans", raconte la jeune femme qui ajoute en souriant, "je me suis même servie de shampoing pour la faire glisser". ... "Je suis en train d'installer tous les boutes, toutes les poulies. Mon père travaille sur un plan d'action et essaie de me l'expliquer par téléphone. Mais malgré ce téléphone satellite qui permet de me joindre, je rest toute seule sur le bateau".

Le 12 février 2007

Un mât à construire : ... première étape pour Maud, hisser la bôme, la barre accrochée habituellement au mât, vers l'arrière du bateau, qui permet de diriger la grand-voile. Cette pièce maîtresse dans l'opération en cours pend actuellement sur le côté tribord du bateau. Maud va donc devoir mettre en place un système pour la redresser et en faire un mât. "Mais j'ai le moral. J'avance centimètre par centimètre. Je veux parvenir à installer seule ce gréement, avant l'arrivée du bateau d'assistance parti hier d'Australie, mais qui a près de 1.000 milles nautiques à parcourir avant de me rejoindre dans trois ou quatre jours". Ce bateau, affrété par l'Oréal a quitté Perth chargé de vivre et de fioul. ... Maud décidera si elle a besoin et si elle accepte cette aide. ...

Un adversaire de poids : A la dérive au beau milieu de l'océan indien, Maud a désormais à faire à un nouvel adversaire : une bôme de 10,50 mètres qu'il va falloir déplacer pour réaliser son gréement de fortune. 60 kilos de chair contre 100 kilos de carbonne. La navigatrice va devoir redoubler d'astuce pour parvenir à mettre en place ce petit mât de substitution qui lui permettra de reprendre sa route en direction de l'île de la Réunion. ... Avec les conseils de Jean-Luc Van Den Heede qui avait prévu un système avec une fameuse pièce en aluminium, devrait permettre de transformer cette bôme en mât de fortune. Reste la question des manutentions. Comme elle le prévoit, cette opération sera longue et fastidieuse. "Cela va prendre beaucoup de temps, ça va se compter en journées, pas en heures. Chaque petite chose va demander beaucoup d'astuce et de réflexion pour pallier mes petits bras". ... Actuellement, l'Oréal dérive à 1 noeuds, mais vers l'Est...

Le 11 février 2007

Pas envie d'abandonner : Le bateau allemand est arrivé. L'équipage a eu un contact avec la navigatrice qui a décidé de se reposer un peu pour la deuxième nuit qu'elle passe immobilisée dans l'océan indien. "Je vais dire aux hommes de ce cargo que je n'abandonne pas mon bateau et que je continue ma route. En tout cas, cette solidarité des gens de mer me touche beaucoup"... Avec le décalage horaire, c'est vers minuit heure de Paris, petit matin pour Maud qu'elle va tenter de construire un mât avec la bôme qui est restée à bord et avec une petite voile, elle espère reprendre la mer vers la Réunion... Je devrai arriver dans 10 jours. Là il faudra que je prenne mon mal en patience. Je ne suis pas un super héros, mais j'ai réussi à m'organiser et à faire ce qu'il fallait pour tenter d'aboutir. Je me sens soulagée car je sais que mon projet n'est pas complètement arrêté.

En attente des dernières nouvelles, si l'on croit l'AFP, Maud va tenter de terminer son aventure avec un gréement de fortune...
Maud tente de réparer : Le soleil s'est levé sur l'Oréal. Maud a alors sorti ses outils et s'est ruée sur le pont de son bateau. La jeune femme a tenté de déblayer le mât qui a rompu hier alors qu'elle naviguait dans l'océan indien, ... après 10 heures de travail, la tâche est accomplie à 80%. Il a d'abord fallu couper les gréements, l'ensemble des cordages qui servent au maniement des voiles, puis enlever la toile jetée à terre par l'avarie. Maud s'est alors attaquée aux haubans, les câbles de 3cm d'épaisseur qui retenaient le mât et qu'il a fallu sectionner à la scie à métaux. Mais une fois coupés, le mât refusait de tomber à l'eau et de libérer le bateau. La navigatrice a alors du aller chercher d'énormes ressources physiques pour le pousser et elle y est arrivée ! Le pont de l'Oréal est quasiment déblayé. En pull sous le soleil, pour éviter d'être blessée par les copeaux de carbone véritables épines projetées au moment de l'incident qui a immobilisé son bateau, Maud est donc allée au combat après une nuit difficile, entre peur et déception, seule dans le noir et l'incertitude de devoir ou non jeter l'éponge. "J'ai les mains en sang. J'ai du aussi découper les voiles à la scie. Puis tout est parti à l'eau. Un bout de mât est resté accroché à la traine à cause d'un winch coincé. J'ai cogné, tiré dessus, arcboutée à me rompre le dos. J'ai gagné". Pour l'heure, le skipper de l'Oréal attend un porte-conteneurs allemand détourné par la marine australienne. Le bateau doit rejoindre la zone à 15 heures GMT pour lui venir en aide. Il sera 22heures dans l'océan indien. Il passera la nuit qui s'annonce aux côtés de la navigatrice. Maud va ensuite tenter de mettre en place un mât de fortune qui lui permettrait de rallier la Réunion. Les marins du navire allemand n'interviendront que si elle a besoin de leur aide. "Je ne croyais pas vivre de tels moments dans ma vie et les surmonter. Je suis super fière de moi...

Le 10 février 2007

"J'étais tellement près du but !"

Maud est saine et sauve : La marine nationale et l'Oréal Paris sont à pied d'oeuvre pour organiser les secours. Maud a dématé à la mi-journée ce samedi. Il était midi heure de Paris, 11h GMT. La navigatrice doit renoncer à poursuivre sont aventure, le mât s'est cassé en deux morceaux. "J'avançais à 7 noueds sur une mer normale avec un vent de 20 à 25 noueds. Soudain, dans un grand fracas, le mât est tombé vers l'arrière. J'ai eu très peur. Il m'a frôlé à 50cm. Mais je suis indemne. Je ne sais pas ce qui s'est passé", a raconté Maud à l'AFP.

A terre, l'heure est maintenant à l'organisation des secours. Lorsque le mât s'est brisé, Maud naviguait à 900 milles des côtes australiennes. Un peu plus de 1600Km. La marine de ce pays et son homologue française sont mobilisées pour aller chercher la navigatrice qui devra attendre qu'un bateau la rejoigne. Dans l'immédiat, Maud est toujours à nbord de l'Oréal. Elle compte tout mettre en oeuvre pour tenter de sauver son bateauet ne pas le quitter. La navigatrice à tout de même préparé son embarcation de survie. Son monocoque est actuellement entouré de houle. Le mât, haut de 27 mètres, est plongé dans l'eau à la poupe. "Il tape contre la coque et il pourrait bien la percer", explique Maud. Une semaine après avoir laissé derrière elle le Cap Leeuwin, la jeune femme attendait maintenant avec impatience l'arrivée à la Réunion qui devait avoir lieu au alentours du 20 février. Maud qui avait débuté son défi le 15 octobre dernier, avait déjà passé 118 jours en mer. ...

Le 9 février 2007

Crème : Une nouvelle dépression arrive dans le sud, je fais route vers le nord pour échapper au plus fort du vent, on verra bien. A part ça, la météo m'a permis de faire un grand ménage à bord, histoire de faire sécher mon intérieur et de rincer mes affaires pleines de sel. Une bonne douche pour moi aussi ; je retrouve avec plaisir la délicieuse odeur d'une crème hydratante et le confort de vêtements prpres et secs.

Le 8 février 2007

Maud retrouve le sourire : Après une chute de moral et d'énergie la semaine dernière, Maud avouait aujourd'hui être en grande forme. Et pour cause, l'Oréal n'est plus qu'à une quinzaine de jours de l'arrivée et la navigatrice, qui touche du doigt l'accomplissement de son rêve, profitait à l'instant d'une journée ensoleillée et des conditions de navigation idéales ...

Le 7 février 2007

Du côté bleu de la planète : Grand évènement ; ce matin je trouve sur le pont un poisson volant ! Depuis quelques jours nous étions encore en équilibre, mais aujourd'hui, ça y'est, nous ne doutons plus, l'Oréal et moi avons basculé du côté bleu, plus chaud, plus habité, en bref plus accueillant, de la planète...

Le 6 février 2007

Pétales : Température de l'eau : 16° ça sent presque la plage... L'Oréal a aussi hâte que moi ; nous mettons les bouchées doubles. Tout en restant, bien sûr, "prudents", le maître mot de cette aventure. Le ciel est blanchâtre, le soleil reste séquestré. Hier soir, j'ai tout de même eu la chance d'apercevoir, ... le bleu de la mer se teintant de rose, on l'aurait cru recouvert d'une pluie de pétales d'amandiers.

Le 5 février 2007

Mes ailes : Lorsque je songe au retour, il m'arrive d'en être un peu effrayée. Mes ailes vont-elles s'atrophier à nouveau ? A passion va-t-il se substituer consommation ou acquisition ? De la même manière, l'enchantement va-t-il disparaître au profit de la course après le temps ? Et pourtant, ces longs mois sans attache, isolée dans cet univers sans frontière m'ont permis de prendre du recul, ce pas en arrière qui vous fait mieux apprécier encore le tableau du maître. Alors, même si parfois le brouhaha de l'arrivée peut intimider, le bonheur de bientôt retrouver la terre ferme et son "monde" est inégalable.

Le 4 février 2007

J'arrive ! : Le thermomètre a enfin desserré les dents, j'ai quitté mon deuxième pantalon et ma sur polaire, c'est un début ! ...

Le 3 février 2007

Englués : Météo pas très avantageuse, nous sommes englués dans l'anticyclone, mais surtout ne le répétez pas trop car les rafales risquent de nous entendre et de venir jeter un coup d'oeil. J'en ai profité pour monter dans le mât (juste ce qu'il faut) pour traiter (au mieux) mon problème de rail de grand voile. Le cyclone DORA dont je vous parlais il y a quelques jours s'annonce avec des vents à 135 noeuds... Mais rassurons nous, normalement, il ne devrait pas croiser ma route : heureusement !

Le 2 février 2007

Maud franchit le Cap Leeuwin : la dernière porte est désormais derrière elle. Maud a franchi le Cap peu après minuit la nuit dernière, après 110 jours de mer.
Ne jamais oublier : Cette nuit nous navignons sereinement dans le chenal de lumière que nous offre la pleine Lune. Des nuages éteignent encore les étoiles mais la clarté nouvelle a discipé la pénombre comme le vent éloigne des fumées noires. Protégée par l'astre laiteux, j'ai la sensation de me reconcilier avec ces heures nocturnes. Je m'imprègne de cette magie comme d'un parfum rassurant que l'on voudrait ne jamais oublier.

Le 1er février 2007

Plumes : l'horizon est encore masqué. Le ciel est bas. Le Sud semble vouloir nous garder près de lui. Le vent est déjà moins froid, tous les arguments sont bons pour nous donner envie de rester plus longtemps, mais la solitude me pèse et les embruns m'ont usée le cuir. J'ai besoin des caresses du soleil et des miens pour regagner les plumes que j'ai abandonnées à mon rêve. Merci ô Grand Sud de m'avoir laissée passer.
Besoin de chaleur : alors que le Cap Leeuwin se fait toujours désirer, le phare qui marque la pointe sud-ouest de l'Australie est encore à 150 milles de l'étrave de l'Oréal...

Le 31 janvier 2007

Les adieux de l'albatros : Le Cap Leeuwin est à porté d'étrave, je ne suis pas mécontente de quitter très bietôt le grand sud. Les rafales à 60 noeuds ne vont pas me manquer croyez-moi. Pour Sacha ce n'est pas la même histoire ; lui, les vents qui sifflent à vous faire regretter d'avoir des oreilles, il adore ça. Les mers australes sont faites pour lui et ses ailes de géant. Je vais être triste de le laisser mais tel qu'on n'attrape ni le soleil ni le vent, un albatros ne s'enferme pas dans un appartement ! Sacha, à sa façon, m'a donné des ailes. Il m'a fait découvrir son pays, libre, là où la loi des hommes n'a plus d'importance, où l'on apprend à faire abstraction de la durée et où l'humanisme prend tout son sens. Sacha sera toujours pour moi synonyme d'infini et de liberté.

Le 30 janvier 2007

Dora : Les deux petits soucis du moment : - 1) Le rail de grand voile est abimé au milieu du mât, conséquence : on ne peut plus affaler la voile complètement (problème en cas de tempête) et donc a fortiori on ne peut pas la hisser non plus (je ne suis pas près d'arriver !) SOLUTION : il faut monter dans le mât et voir si c'est réparable. Pour le moment la mer ne le permet pas. -2) Nous surveillons actuellement de près DORA ... Dora est un cyclone en formation dans l'océan indien. ...

Le 29 janvier 2007

Etoiles : Il fait nuit, l'espace est enfin libre, j'assiste à la naissance de milliers d'étoiles que le froid fige instantanément dans la voûte céleste. La voie lactée dessine comme un pont relianr la mer et le ciel. ...

Le 28 janvier 2007

Repos : Temps gris, mais la dépression est loin derrière, le vent n'est plus qu'un souffle nonchalant, berçant négligemment les pavillons accrochés au pataras. ... La barre attachée, je me laisse enfin tomber lourdement sur ma couchette. Enfin un peu de repos.

Le 27 janvier 2007

Une vague de bonheur : C'est étonnant comme, parfois, sans que'on s'y attende, une vague de bonheur vous submerge. Elle vient vous laver de votre tristesse, faire fondre pour un instant de grâce votre fatigue, et ragaillardir vos sens. ... Un timide rayon de soleil s'échappe victorieux des nuages. La tempête rentre petit à petit ses griffes. ...

Le 26 janvier 2007

Respire : Le ciel est dense, noir de haine. Nous sommes en plein milieu de la journée et pourtant dans les ténèbres. Mon corps est figé par la peur, je suis crispée de la tête aux pieds, l'Oréal l'est tout autant ; ses voiles craquent sous la violence des rafales à 55 noeuds. A chaque déferlante nous encaissons chacun notre lot de coups. Le gréement est tendu à rompre, pourvu que tout tienne bon. Je supplie le vent , la mer, cette Nième dépression, de nous épargner. Le Cap Leeuwin nous fait de l'oeil mais il est encore loin. ...

Le 25 janvier 2007

Le gros dos : Des vents contraires, et de grosses dépressions très peu avenantes dans le sud me font faire un cap plein nord. J'espère parvenir bientôt à faire un peu d'ouest histoire d'avancer vers la Réunion ... En attendant, il faut faire le gros dos, et "racler" les fonds de tiroir pour y puiser ses dernières ressources en énergie. ...

Le 24 janvier 2007

Faute de mieux : Fort vent , Froid, Fatigue, faute de mieux, promis, un journal de bord plus long demain.

Le 23 janvier 2007

100ème jour de mer : ... et quasiment la moitié en tempête. Sacré bilan

Le 22 janvier 2007

Nouvelle tempête : Le ciel s'épanche, ses larmes coulent sur les hublots et dessinent des serpentins qui n'en finissent pas de se dérouler sous mes yeux impatients de soleil. Nouvelle tempête, rafales à 55 noeuds, mer très forte. J'aimerais tant croire que c'est la dernière. J'ai une tendinite à chaque bras, les manoeuvres deviennent une torture... suis-je en vue de mes limites ? Je pense - que dis-jen je rêve - nuit et jour du Cap Leeuwin : pays merveilleux où il fera forcément plus chaud, où les oiseaux chanteront et où la mer aura noyé la hache de guerre !

Le 21 janvier 2007

Chantier : ... Tout mon univers semble en plein travaux, un chantier qui n'en finit plus. Au-dessus de nous,au-delà de ces pans de bâches grises de poussière, j'imagine que l'on est en train de tout remettre à neuf : on refait les peintures, change les ampoules, astique le parquet, fourbit les cuivres et fait briller le lustre de cristal. Sincèrement, j'apprécie beaucoup, mais A QUAND L'INAUGURATION ? Sacha aimerait bien leur donner un coup de main, mais vous avez déjà vu, vous, un albatros en cotte de travail ?

Le 20 janvier 2007

Baromètre : Nous nous trouvons entre plusieurs dépressions. Le baromètre chute encore et encore. J'attends d'une minute à l'autre des vents forts. Serons-nous épargnés ?

Le 19 janvier 2007

Invisible : Brouillard toujours, lumière blafarde, le ciel devient fantôme, son souffle froid hurlant dans les haubans me donne la chair de poule. L'Oréal comprend mon anxiété et il redouble de prudence. ...
Le Cap Leeuwin en ligne de mir : Cap sur l'Australie pour Maud. Dans les semaines qui viennent, Maud croisera sur sa route la flotte de la Velux 5 Océans, tour du monde à la voile en solitaire avec escales. ... C'est Bernard Stamm qui mène la course.

Le 18 janvier 2007

Ballast : Par chance, la fissure donne, non pas sur les 5000 mètres de profondeur en dessous de moi, mais sur le ballast tribord ! C'est donc ce dernier qui se vide dans les fonds, ce n'est pas très sympa mais c'est tout de même plus rassurant que si c'était la mer. ... J'ai donc colmaté à la résine epoxy avec des renforts en fibre de verre. J'espère que ça va tenir...

Le 17 janvier 2007

Ring : ... Ce matin je suis toute cassée, une sensation d'avoir été rouée de coups. L'image du ring de boxe est décidément persistante. Mais assez parlé de moi, l'Oréal est lui aussi sacrément amoché. 1 - Trois chariots de Grand Voile arrachés. ... j'ai passé 3h25 dans le mât à les réparer. J'en tremblais de fatigue à force de m'agripper pour ne pas tomber, mais quel bonheur d'avoir réussi. 2 - Fuite à l'avant : angoisse. Je retire 110 litres des fonds. ... en fin de journée l'eau est de retour : panique ! Avec ma lampe torche je refais un énième tour quand tout à coup je m'aperçois que ça vient pas du fond mais de la cloison... la suite demain

Le 16 janvier 2007

Les pieds sur terre : En fait, le plus difficile c'est la longueur. Voilà plus de trois mois que j'ai largué les amarres, que je me suis envolée de ma cage, à la recherche de ce goût si particulier d'absolue liberté. Mais je me rends compte que jour après jour, le vent, les rafales assassines, les coups de boutoir incessants dans la coque de l'Oréal, le manque de sommeil et la solitude viennent étioler mon bagage d'énergie. Nous en sommes au dernier tiers du parcours, la bataille tire à sa fin, l'Oréal est fourbu par l'effort, sa cavalière à bout de souffle. Ma nouvelle botte secrète (en effet, je n'ai plus de Nuttella) une boite de Haribo rangée sous ma bannette ;-) En dehors de ça, je tente de garder les pieds sur terre...

Le 15 janvier 2007

pas de news car Maud est exténuée

Le 14 janvier 2007

Au sud de la Nouvelle Zélande : je vais bientôt rejoindre des zones de navigation un peu plus clémentes et chaudes. J'espère, moins de tempêtes...

Le 13 janvier 2007

Hauts fonds : la Pâle luminosité est devenue matière, dense et pesante. ... Nous tirons des bords contre le vent, progressant péniblement dans cette semi obscurité. ... je vais me retrouver sur les hauts fonds en même temps dque la dépression (55 noeuds prévus).

Le 12 janvier 2007

Objectif : Nouvelle Zélande - et donc les hauts fonds - avant l'arrivée des vents forts.

Le 11 janvier 2007

Descendre en soi : ... Les pans de brume sont des murs qui nous emprisonnent l'Oréal et moi ; je me recroqueville de plus belle dans mon duvet, des larmes me réchauffent, j'aimerais fermer les écoutilles et me réveziller dans l'océan indien. Il y a des jours comme ça ! Voltaire disait que pour s'élever il fallait descendre en soi... Mais jusqu'où ?

Le 10 janvier 2007

Treizième vacation : Cette semaine Maud est passée sous la barre symbolique des 10 000 milles théoriques restant à parcourir... elle a franchi l'antéméridien ...
Hammam : ... bref je ne voit pas plus loin que le bout du nez de l'Oréal. Des trombes d'eau nous tombent sur la tête jour et nuit ; notre univers est blanchâtre, pâteux, étouffant, comme un hammam mais sans la chaleur ...

Le 9 janvier 2007

De l'autre côté : La température de l'eau est de 10°C, ce ne sont pas encore les 40° d'une bonne douche, mais je me suis lavée ! Vivifiante à souhait, je me sens renaître ;-) Il pleut à nouveau ... Je regarde la carte, nous sommes à quelques miles à peine de la ligne de changement de date, le fameux 180 ème degré. ...

Le 8 janvier 2007

Ensoleillés : ... Et le soleil ; je n'ai pas besoin de le regarder en face pour savoir qu'il a enfin échappé à la surveillance des nuages. Je sens la caresse de ses rayons sur mon visage humide de sel. Doucement, il glisse sa main dans mes cheveux pour me faire oublier ces derniers jours. ...

Le 7 janvier 2007

Là et bien heureux d'y être : Au petit matin, le souffle haineux du vent s'est écarté brusquement. hors d'haleine, après plus de quatre jours de lutte, le diable décide enfin d'abandonner la partie. L'océan ressemble encore à une grande marmite bouillante. L'Oréal et moi sommes deux épaves (deux croutons nous pourrions dire), deux condamnés récalcitrant que l'on s'est décidé à gracier. On en a bavé... Une rude partie gagnée par Maud

Le 6 janvier 2007

Lumière : Plus les heures passent, plus les conditions s'améliorent. Je devrais normalement retrouver dès demain des vents plus tolérants. Il pleut à verse. Il n'y a guère plus de lumière du jour que la nuit. Les manoeuvres se multiplient, le rythme est soutenu, je ne cache pas avoir hâte de me reposer un peu. Je vais me faire une soupe pour me rechauffer.

Le 5 janvier 2007

Vivement le Cap Leeuwin : Copier-coller du journal d'hier. Les jours se suivent et se ressemblent ; cette tempête est la plus longue que j'ai connu jusqu'à ce jour. La meilleur, c'est qu'une nouvelle dépression est déjà prévue pour demain !! ...

Le 4 janvier 2007

Rafales : les rafales à 70 noeuds sont terminées. Je suis maintenant dans 45/50 noeuds et j'en ai encore pour 24 à 48 heures. Inutile de vous dire que je m'accroche...

Le 3 janvier 2007

Dépression : pas de journal de Maud qui rencontre une tempête terrible avec des vents de 65 noeuds et une mer très grosse avec des creux de 9 mètres et cette situation va durer au moins encore 24 heures.

Le 2 janvier 2007

Des aspects positifs : ... Mais disais-je donc ; il y a toujours des aspects positifs pour peu que l'on veuille bien se creuser les méninges : 1- Mine de rien on avance, la Nouvelle-Zélande n'a jamais été aussi proche ; 2- L'Oréal est en état de marche : le mât et la quille sont toujours en place et c'est un fait non négligeable croyez moi ; 3- A lire vos messages et malgré les faits d'actualité particulièrement violents et tristes, je note une quantité astronomique de gentillesse et d'humanisme. Ah, l'énergie de l'Amour ;-) ...

Le 1er janvier 2007

Crêpes : Avec mes 10 heures de décalage horaire, je suis donc passée en 2007 bien après vous. Mon réveillon m'a réservé une surprise de taille mais de courte durée : le ciel s'est dégagé ! Si, si, 2 heures avant la tombée de la nuit, mon plafond gris s'est déchiré et les nuages, comme d'un seul coup devenus trop lourds, sont paresseusement tombés sur l'horizon... Pour fêter ça (l'éclaircie autant que la Saint-Sylvestre), et comme je sais que ça ne va pas durer, j'ai entrepris de faire des crêpes...

Le 31 décembre 2006

Courage mes amis : Pluie : jusque là rien de bien original. Je vis mon dernier jour 2006, un ciel décoloré au dessus de la tête, le disque d'argent toujours voilé. ... j'ai vu les fichiers météo et cela s'annonce plutôt mouvementé. Plusieurs dépressions sont prévues avev des vents très forts ; la route reste semée d'embûches. Mes pensées vont aujourd'hui à mes chouchous de l'hôpital de Garches qui sont eux aussi isolés. Courage mes amis.

Le 30 décembre 2006

Concentrée : Je suis pas certaine de bien me rendre compte que nous sommes en train de terminer une année pour passer dans une autre. J'ai 30 à 40 noeuds de vents, une mer forte et l'Oréal n'est pas in grand fêtard. ... La mer ne pardonne pas les erreurs, la sanction est immédiate et bien souvent très sévère.

Le 29 décembre 2006

Apaisée : Le jour se lève (évidemment sans soleil), le vent est de retour et avec lui une mer formée, mais rien à voir avec mes tempêtes du Cap, donc tout va bien. ... Ici, avec le recul et malgré mes souffrances, je me sens apaisée.

Le 28 décembre 2006

Les nuits sont longues : Il est 2 heures du matin, la nuit nous emprisonne. Il fait si noir que j'ai presque du mal à me diriger dans le cockpit. Le plafond nuageux, tel un immense et mystérieux drap de velours nous enveloppe. J'ai l'impression d'être enfermée. L'air nous est compté. L'océan ressert sont étreinte sur l'Oréal comme pour le ralentir. Pourtant nous avançons...

Le 27 décembre 2006

Fruits des bois : Il pleut, il fait froid ; la voûte céleste touche presque le mât de l'Oréal tellement elle baissed la tête. La vidibilité est réduite et la lumière quasi inexistante. Titouan Lamazou disait des merzs du sud qu'elles étaient "le pays de l'ombre", je lui donne raison... Pas d'eau dans le compartiment avant ... Grâce à Laurence, toute ma cabine sent bon la mûre et autres fruits de bois. Ça me donne envie d'aller faire le marché.

Le 26 décembre 2006

Pas de news

Le 25 décembre 2006

Miracle : Comme par enchantement, à croire que le Père Noël travaille même au fin fond des mers du sud : Ô miracle, le ciel se craquèle comme une boule de pain qui lève dans son four. Surprise ; apparaît doucement du bleu, fondant à souhait, plus appétissant qu'un délicieux gâteau au chocolat... Cela n'a pas duré, ce matin tout est gris et il pleut à nouveau.

Le 24 décembre 2006

Joyeux Noël : Tous mes cadeaux installés sur ma couchette font comme une pyramide de couleurs pleine de surprises. C'est mon premier Noël seule, en mer, et de surcroît dans les 40èmes rugissants. Ce sera un Noël loin de tout, au coeur de la nature, au milieu de cet immense désert liquide qu'est le Pacifique, les étoiles comme des milliers de bougies et les albatros comme seuls hôtes à ma table...

Le 23 décembre 2006

Karl : En cette veille de Noël mes pensées du bout du monde vont vers la famille du petit Karl, décédé tragiquement dans ma ville de Meaux. Que toute mon affection et mon profond soutien vous soient apportés par ces vents forts du Pacifique...

Le 22 décembre 2006

En noir et blanc : Depuis que le soleil a disparu, voilà de longues semaines, nous vivons l'Oréal et moi dans un monde en noir et blanc... La mer est devenue elle aussi sombre et triste. Je ne me suis jamais rendu compte à quel point c'est la lumière qui donne vie aux couleurs. Le bleu me manque. ...

Le 21 décembre 2006

Dixième vacation : Il était 11h30 à Paris, 2h30 dans le sud du pacifique où Maud se trouve actuellement. La navigatrice qui dort par tranches de dix minutes avait interrompu ce cycle pour prendre le téléphone et appeler son équipe à Terre, répondre aux questions du public et des invités présents pour sa vacation hedomadaire. ... Maud a été accueillie ce matin par un groupe de dauphins, signal que la tempête est derrière eux...

Le 20 décembre 2006

Loin de tout : Pluie, averses, trombes d'eau : un vrai déluge. Seul avantage, ça rince les voiles, cordages, hublots voilés de sel...mais aussi ma casserole que j'ai mise à tremper dans le cockpit ! La visibilité est faible, l'horizon masqué, nous avançons à tâtons, l'Oréal s'appliquant à trouver le meilleur chemin dans ce dédale de vagues non hospitalières. Ma veste et mon pantalon de quart gorgés d'eau sont devenus lourds à porter, mes gants ont, eux aussi, perdu leur étanchéité. Mon corps, sous cette carapace informe tremble un peu. ...

Le 19 décembre 2006

Béton : ... Trois petits secrets pour me remonter le moral à bord : 1) Faire chauffer un bon bol d'eau, ajouter quelques cuillères de lait en poudre. Quand la condensation a envahi les hublots, c'est prêt à déguster... 2) Sortir mon Ipod et écouter Barbara, Raphaël ou Cabrel 3) Avaler quelques chapitres d'un bon récit d'aventures, de voyages et de découvertes (avec en filigrane une histoire d'amour bien sûr)...

Le 18 décembre 2006

La mer doit être trop mauvaise pour écrire, Maud nous en donnera demain. Elle remonte toujours vers le nord pour échapper aux icebergs, mais son météorologue, lui conseil de redescendre pour passer la prochaine dépression par le sud !!! Dur Dur Le titre de son papier "couverture" tout un programme

Le 17 décembre 2006

Rouleaux compresseurs : La dépression s'est finalement creusée en avançant. Je suis toujours dans 40 noeuds de vent avec un ciel d'encre et des averses quasi continuelles. Les vagues recouvrent l'Oréal et viennent s'écraser sur le roof comme des rouleaux compresseurs. J'ai l'impression d'être en apnéedepuis le passage du cap. ...

Le 16 décembre 2006

Shaker : Vent fort, beaucoup de mer, pas mal de stress. J'ai à nouveau la sensation d'être enfermée dans un shaker... Avec beaucoup de glace ;-)

Le 15 décembre 2006

Iceberg : Je me rapproche des très gros icebergs que la marine chilienne a repérés ; 100 mètres de long, 20 mètres de haut ; de sacrés glaçons qu'il va falloir éviter. Mais si ceux là sont visibles, les plus petits morceaux de glace qui se détachent, les growlers, sont bien plus sournois et quasiment impossibles à prévoir. Je n'en reviens pas que les glaces soient aussi Nord à cette époque dans le pacifique. Quand je vous disais que l'été austral était en retard ! ...

Le 14 décembre 2006

Émue : Ça souffle toujours, le vent fort semble être le seul maître de ces mers du sud. Nous baissons donc la tête, courbons l'échine et attendons, contraints mais déterminés, des jours meilleurs. S'il croit qu'il va nous avoir à l'usure !!! Cette nuit encore je n'ai pu dormir que quelques heures, mais ce matin, malgré mes yeux rougis de sommeil, ce fut un immense bonheur de pouvoir dialoguer avec mes petits aventuriers de l'école Guynemer à Meaux....

Le 13 décembre 2006

Cheveux : Le ciel est à nouveau tout gris ; j'ai l'impression qu'il est toute la journée 5 heures un après-midi d'hiver ; un sale temps quoi ! Une nouvelle dépression arrive tout à l'heure, la mer forte est déjà sur nous. ... je me suis lavée les cheveux ... gla, gla, gla. Avec une température de l'eau à 4°C, ...

Le 12 décembre 2006

Un coin de ciel bleu : Je m'en lèche encore les babines, hum... A peine, la tempête passée, ai-je entrevu ce petit bout de ciel bleu, miracle au-dessus de nous, que ça y est, le signal est lancé : l'Oréal et moi, on fête le Cap Horn. ... Sur les trace d'illustres marins, je me sens toute petite, osant à peine regarder derrière moi et je rend hommage ici à Shouten et Lemaire qui les premiers en 1616 ont découvert ce passage. ... A jamais je resterai marquée par ta force, ton intransigeance et ta loyauté. Tu nous as montré que la liberté pouvait à la fois belle et cruelle. J'espère être à jamais digne de ta confiance. Comme quoi il faut y croire.

Le 11 décembre 2006

Zone compliquée : Les petits oiseaux, donc, ressemblant vaguement à de jolies hirondelles, certains noir et blanc, peut-être des fulmars antarctiques, et d'autres, mouchetés sur le dos, probablement des damiers du Cap, viennent virevolter entre les haubans du bateau. En dehors de cette vision presque printanière, les dépressions se succèdent toujours. Aujourd'hui rafales 40 noeuds, dès ce soir 55 noeuds prévus. La mer forte du Pacifique a tout fait valdinguer à l'intérieur de l'Oréal, de ma petite bouteille d'huile d'olive jusqu'aux jerricans d'eau en passant par mes petits extincteurs et autres containers à vêtements. Rien n'est resté en place...

Le 10 décembre 2006

Hostile : Eh bien les amis, le passage de ce cap là restera profondément et je pense éternellement gravé en moi... oui, j'ai vraiment le sentiment d'être au bout du monde, de passage dans un univers hostile d'où il faut vite que je me sauve.

15 jours de galère : 55 noeuds de vent, mer très forte, rafales dévastatrices. La fatigue s'accumulant, le froid étant de plus en plus mordant, je peine dans les nombreuses manoeuvres que je dois accomplir. Cette nuit la tempête était si violente que j'ai du aller à l'avant du bateau recouvert par les flots pour affaler la trinquette. Opération dangereuse : résultat, l'annulaire droit immobilisé et le pouce droit luxé. C'est dur, et ça l'est d'autant plus qu'une nouvelle mauvaise dépression arrive sur moi dans l'heure. Je consacre le peu de force qu'il me reste à me cramponner et à veiller sur l'Oréal. Je rêve d'enfin pouvoir dormir un peu. (ce texte est daté du 9 décembre).

Le 9 décembre 2006

Epuisée mais heureuse : Maud a franchi le Cap à 21h GMT donc 22heures à Paris. Beaucoup de vent et une mer très formée... Elle fera ses commentaires un peu plus tard.

Le 8 décembre 2006

Passage du Cap Horn : 2ème cap franchi après 55 jours de mer. Maud attendait ce moment avec une impatience mâtinée d’appréhension. Désormais, elle y est presque. « J’aperçois un bout de terre. Je suis à l’extrémité de l’Amérique du Sud, une côte déchiquetée parsemée d’îlots. C’est un bonheur pour moi et un peu de fierté. Je pense à tous les marins qui sont passés avant moi, j’ai beaucoup rêvé ce moment depuis deux mois et aujourd’hui, j’y suis. »

Protégée dans la cabine de son bateau où règne une température qui ne dépasse pas les quatre degrés, Maud était emmitouflée dans ses « trois pantalons, autant de polaires, deux paires de chaussettes et un bonnet ». Très loin de là, au Musée National de la Marine, Philippe Monnet se réjouissait d’être bien au chaud, lui qui connaît parfaitement les affres de ce parcours, pour avoir battu il y a 6 ans le record du tour du monde à l’envers en 151 jours et 9 heures. « Ce n’est pas un chemin facile, c’est même ce qu’il y a de plus dur à faire en voile sur la planète » commentait le navigateur. « Le Cap Horn est un passage particulier car très sud (57°). Lorsqu’on fait le tour du monde dans le sens normal, il est synonyme de la fin des problèmes. Mais dans un tour du monde à l’envers, c’est au contraire le début, car le parcours est encore très difficile jusqu’à l’Australie ».

Le 7 décembre 2006

Terre de Feu : La mer est comme une immense nappe de métal froide et dure, grisée de part et d'autre de façon anachronique. Les vagues, lames menaçantes, semblent voiloir déchirer la coque de l'Oréal... Mais déjà au loin nous apercevons un bout de terre, l'extrême sud de l'Amérique. Enfin nous y sommes. J'ai le coeur qui bat plus vite, j'oublie la fatigue de cette dernière nuit sans sommeil ; ce n'est pas le Cap Horn -dernier petit caillou au large - mais c'est bien la Terre de Feu et ses centaines d'îles, galets abandonnés à la furie des tempêtes, que j'entrevois.

Le 6 décembre 2006

Ça y'est j'y suis : Température de l'eau 3°, température dans ma cabine : 5°, je ne sais pas combien il fait à l'extérieur, mais le vent, mêlé aux embruns qui me cinglent le visage, est piquant comme des aiguilles et l'humidité me glace le dos. Le ciel est tout noir et le vent vient d'un seul coup à forcir à 30 noeuds. J'ai beau regarder et re-regarder dans tous les sens les fichiers météo des trois prochains jours, la conclusion ne change pas : le passage du Cap va être douloureux : 60 noeuds de vent prévus et 7 mètres de creux avec en prime le danger d'être repoussée sur les côtes. Un moment donné, j'avoue avoir eu le secret espoir que le Cap soit plus clément, dommage, ce sera pour quelqu'un d'autre. Du coup, j'ai fait une grosse casserole de riz (au curry) ce sera mon énergie pour les prochains jours. Le positif de l'histoire, c'est que ça y est, j'y suis, et qu'il n'y a donc plus à attendre. A demain si vous n'avez pas trop le mal de mer.

Le 5 décembre 2006

Le Cap se rapproche : La mer a perdu sa si mystérieuse teinte bleu profond. Elle est aujourd'hui dans les tons vert et les algues, plus présentes que jamais, s'agrippent à l'Oréal comme des tentacules.... Le Cap se rapproche, mais les dépressions aussi... Mais je sens bien qu'il va tout de même falloir se lancer, affronter les forts vents et courants contraires. ...

Le 4 décembre 2006

Gorfous : Nous voilà maintenant dans les 50èmes dits hurlants ; tout un programme. Une très grosse dépression est en train de passer le Cap, je me cache derrière les Iles Malouines, celle là ne nous aura pas ! Et c'est là que nous faisons une rencontre des plus extraordinaires : un couple de manchots, probablement des gorfous vu leur petite taille, jouent autour de l'Oréal. Plumage noir, pattes noires et roses, ventre blancs. Ils font de tout petits bonds hors de l'eau, respirent à fond, plongent pendant plusieurs minutes, passent sous la coque et, contents d'eux, surgissent de l'autre côté....

Le 3 décembre 2006

Flore : ... Aujourd'hui, la température de l'eau a encore baissé ; nous n'avons plus que 6° ; j'ai sorti mes gants, mon bonnet et ma 2ème paire de chaussettes. Les nuits sont fraîches. Le baromètre baisse à nouveau, un vrai yoyo. Difficile de savoir quand je pourrai passer le Cap ; les dépressions se succèdent assez rapidement, pour le moment, aucune bonne fenêtre ne se profile. Je pense que je vous reparlerai de la flore au moment où le fond va passer de 4000 à 100 mètres.

Le 2 décembre 2006

Papillon : Je suis à la barre, heureuse de me rapprocher du Cap. L'Oréal, petit point rouge dans un grand tableau bleu, grignote de la distance, impatient lui aussi de se rapprocher du cadre... Un papillon, couleur or, est venu tout naturellement se poser sur un winch ; ça m'en coupe le souffle. Quelques instants, il se repose ; je l'observe intensément. Ce sont les vents d'ouest de cette nuit qui ont du l'entrainer loin des côtes d'Argentine... Très vite il disparait dans la lumière. Je souris, le bonheur n'est jamais très loin.

Le 1er décembre 2006

Cap au Sud ! : Le vent commence à baisser, je sors enfin. Aussitôt le vent glacé me pique le visage... A la proue de l'Oréal, pour fêter l'accalmie, ils sont là ; jouant innocemment avec les vagues, un groupe de dauphins bouscule avec énergie les flots. Ils me communiquent leur sourire, je sens mon corps se réchauffer. La mer est encore formée, l'étrave du bateau fait bouillonner la mer. A l'horizon des nuages s'amoncèlent, j'aimerais voir à travers eux, savoir ce qui m'attend. Je ressors de la toile. Les voiles frémissent puis se tendent. Nous poursuivons notre route : Cap au Sud toute !

Le 30 novembre 2006

Septième vacation : Aujourd'hui ça va mieux. Pour vous donner une petite carte postale, je me trouve dans un brouillard à couper au couteau. J'ai 30 noeuds de vent ; le bateau file à 10 noeuds. Ce matin j'ai vu des dauphins ça m'a redonné le moral...

Le 29 novembre 2006

Peur et pensée : Les 35/45 noeuds de vent se sont transformés en 50/60 noeuds et 7 mètres de creux. Au fur et à mesure que le vent forcissait, je reduisais la toile. Finalement, frigorifiée, je me suis enfermée à l'intérieur pour attendre. Entre deux larmes, inquiète, je regardais à travers le hublot les déferlantes recouvrir violemment le pont de l'Oréal, priant pour qu'elles ne couchent pas trop le bateau. A quoi on pense dans ces moments comme ça? Et bien déjà, j'avais peur, et puis je me disais que ce serait sûrement moins difficile à deux, que l'on connait pas son bonheur sur terre quand rien ne vous met réellement en danger. J'avais envie d'être protégée par quatre murs, recroquevillée dans un canapé, un thé chaud dans les mains... Ça ira mieux demain.

Le 28 novembre 2006

Ô miracle ! : Décidément un problème chasse l'autre ; nous sommes à peine repartis que c'est déjà l'ordinateur qui fait des siennes. Le logiciel qui me permet de lire les cartes météo ne s'ouvre plus... Et moi, l'informatique, ce n'est pas mon truc...
Mais non, ô miracle, un petit coup de fil à mon Yannou et hop, en moins de temps qu'il faut pour le dire ; ça re-marche ; magique non ?!

Le 27 novembre 2006

Drôle d'histoire : Je regarde mon loch-spido : 6 noeuds. Ce n'est pas possible ! Je l'éteins, le rallume, il donne toujours une vitesse de 5/6 noeuds. J'ai 45/50 noeuds de vent, et nous faisons 5/6 noeuds : quelque chose ne va pas. Le plafond nuageux est certes très bas, mais je ne peux pas croire que le mat de l'Oréal y soit coincé. Je penche plutôt pour quelque chose pris dans la quille comme ce fut le cas pendant le convoyage du bateau à la Réunion ; un filet peut-être !! Je regarde et re-regarde dans l'eau, mais la mer est trop formée et je ne vois rien.
J'attends alors quelques heures, le vent baisse, je sors un peu plus de toile : même chose. Décidément, il y a un problème. Je me décide donc de mettre le bateau à la cape, arrêter, le faire dériver, et voir si quelque chose apparait à la surface. Avec mon grappin, je tente d'atteindre la quille pour la libérer ; je n'attrape rien. Au bout de 3/4 d'heure, nous repartons. Quand le vent forcit à nouveau, l'Oréal avance comme avant. Drôle d'histoire.

Le 26 novembre 2006

Quarantièmes rugissants : Nous sommes dans les quarantièmes dits rugissants, il souffle 35/40 noeuds de vent, la température de l'eau est tombée à 11° (une douche ne me dit rien !). La mer a pris une teinte gris acier. Les menaçantes et charbonneuses masses nuageuses au dessus de nous sont si dense qu'on les sent prêtes à éclater. Aussi basses qu'une charpente de grenier, j'ai sans cesse le sentiment que le mat de l'Oréal va y rester prisonnier. Nous baissons la tête, fuyons péniblement en escaladant vague après vague. Des coups de boutoir nous ébranlent sans discontinuer.

Le 25 novembre 2006

Changeantes : Les conditions météo restent changeantes. Je passe de très peu de vent à beaucoup ttrop, d'anticyclone à dépression. Depuis hier 35 noeuds de vent et mer forte à très forte et une navigation au plus près du vent comme d'habitude. Je suis secouée, les nuits sont longues et les manoeuvres nombreuses. J'ai l'impression nde passer mon temps à rentrer et à ressortir de la toile...

Le 24 novembre 2006

Humidité : Ça y est, j'ai enfin réussi à fermer la trappe arrière ; toute la partie du bateau située sous le cockpit est maintenant étanche. Sacré avantage. Le souci étant que je ne peux plus contrôler ma fuite. A côté de cela, j'ai constaté des traces d'humidité suspectes au niveau d'un ballast, cela doit venir des vannes, j'ai soulever le plancher... Et j'ai vite repris mon seau et mon écope. Sacha me regarde, étonné de me voir sans cesse vouloir remplir la mer...

Le 23 novembre 2006

Heureuse : 25/30 noeuds de vent, mer devenant forte, l'Oréal file vers le Sud-Ouest à 12 noeuds au près. C'est enfin reparti ; je suis heureuse. ... Bien sûr, ces derniers jours m'ont permis de faire le point, de me reposer et de bricoler, mais bon, il faut tout de même que j'avance ! J'appréhende le passage du Cap Horn et ces longues heures à attendre remuent le couteau dans la plaie. ...

Le 22 novembre 2006

Fuchsia : En toute fin d'après-midi le ciel s'est ouvert à l'Ouest comme une boite de conserve. On se serait vraiment cru des sardines, à qui, très lentement, on rendrait l'oxygène et la lumière. Du couvercle grisâtre qui s'entrouvait on apercevait déjà un bout de ciel bleu. Mon regard s'accrocha à lui, bien décidé à ne pas le laisser filer. Puis, chose étonnante, en soirée, lorsque le soleil a disparu à l'horizon, la mer - et il faut le voir pour le croire - a viré entièrement fuchsia....

Maud et l'Oréal sont scotchés en plein Atlantique, très peu de miles parcouru depuis avant hier.

Le 21 novembre 2006

Calme plat : Sacha s'en est allé, Eole avec lui. Un sorcier semble avoir transformé la mer en une gigantesque nappe d'huile. L'Oréal est prisonnier ; tout semble être endormi, comme pétrifié par un mauvais sort et nous n'avons même pas une rame pour fuir ce désert... Il va falloir patienter, attendre, impuissants, l'assaut de la prochaine dépression qui approche.

Le 20 novembre 2006

Porte-container : Je suis réveillée par Sacha qui, lassé de faire les cent pas sur le pont en attendant que je me réveille, s'est mis à taper du bec sur le capot avant. Je sors alors de mon rêve en sursaut : porte-container à tribord ! Tous feux allumés, cheminant à nos côtés pendant plus de deux heures sans nous apercevoir, il poursuit sa route vers l'Ouest. Je sais que plus je vais me rapprocher des côtes, plus ces rencontres seront inévitables.
Aux premières heures du jour, l'océan s'affiche avec son air le plus serein, il se laisse réchauffer par le soleil qui échappe aux nuages...

Le 19 novembre 2006

Mauvais temps : Changement de décor par rapport à hier : 35/40 noeuds de vent, grosse houle, et il pleut des cordes ; la nuit fut rude. J'ai procédé à de nombreuses manoeuvres et je suis trempée. L'Oréal prend son envol puis retombe de tout son poids sur les flots. A l'intérieur, tout fait des bonds ; ma boîte de "Vache qui rit" vient de voler... Ça, j'imagine que ça n'arrive pas chez vous.

Le 18 novembre 2006

Bonheur : Je suis assise à la barre ; deux polaires, deux pantalons, un rayon de soleil qui me réchauffe : je suis bien. ... Si le bonheur est - comme je le pense - là où l'on a rêvé d'être ; alors je suis heureuse.

Le 17 novembre 2006

Etoiles : Cette nuit, des étoiles enfin ! Cela faisait bien longtemps qu'elles n'étaient pas venues illuminer mes nuits....Ce matin : nouveau décor ; changement d'éolienne. Et oui, encore ! Cette fois-ci, je remplace complètement celle de bâbord ; en bref, j'ai maintenant deux éoliennes neuves qui - selon le voltemètre - fonctionnent. Je ne peux rien faire de mieux pour mes pauvres batteries.

Le 16 novembre 2006

Rangement toute : Nous contournons actuellement l'anticyclone par le Nord. Dès que les vents nous le permettront ; cap vers le Horn. Cette fois la stratégie ne sera plus de monter ou descendre pour éviter le centre des dépressions, mais plutôt de passer perpendiculairement entre chacune d'elles en prenant garde de bien regarder à babord et à tribord avant de traverser. Honnêtement, j'appréhende un peu ; ce Cap Horn me semble vraiment très sud ! Pourtant je sais qu'il ne faut pas anticiper ; la peur n'évite pas le danger et puis, on peut avoir de la chance après tout, non ? En attendant, c'est rangement toute à bord ; séchage des fonds, contrôle du gréement, bricolages en tout genre, douche revigorante et autres grand nettoyages de printemps. Il ne faut se laisser aller, la route est encore longue.

Le 15 novembre 2006

Miracle : Sacha virevolte avec élégance dans les courants d'air, rasant les vaguess au plus près, prenant garde à ne pas les écorcher de ses pattes bien repliées sous lui. Il n'accepte aucune éclaboussure et semble danser un corps à corps endiablé avec les flots...
Aujourd'hui le ciel se dégage, un vrai miracle ! Les nuages se sont repliés sur l'horizon, baissant leur tête sombre. Le soleil donne à nouveau un éclat bleu électrique à l'océan. Je me sens revivre, comme si ces rayons de lumière redonnaient du sens à chacun de mes mouvements.

Le 14 novembre 2006

Libération : Quand je réduit la toile, et qu'il n'y a plus rien d'autre à faire que de s'enfermer à l'intérieur et attendre, je me recroqueville sur ma couchette. Roulée en boule comme un animal je tente de me réchauffer....
Deux nuits et trois jours de tempête, le vent souffle encore, la mer reste grosse, mais le baromètre remonte. Je sens que je suis sur la voie de la libération : chouette !

Le 13 novembre 2006

Tempête toujours : Je consacre toute mon énergie à ne pas être projetée d'un bord sur l'autre du bateau...

Le 12 novembre 2006

Bouillonnant : La lumière s'est enfuie, nous laissant dans un brouillard à couper au couteau. Ça souffle. Le vent semble vouloir soulever la mer, elle fume de rage. Les embruns, en dernier recours, viennent s'abattre sur moi. Il pleut à verse. Malgré la protection de mon ciré qui ruiselle d'eau, je grelotte. L'Oréal vient taper les vagues qui se brisent alors bruyamment sur son étrave. L'océan bouillonnant roule sur le pont, lavant tout ce qui est à sa portée. Je m'agrippe à la barre pour ne pas être emportée.
Faisant corps avec mon bateau, je l'encourage à tenir bon. Les heures sont longues.

Le 11 novembre 2006

Gros temps : Voilà plus de 12 heures que je suis secouée, me contraignant, dans cette nuit d'encre, à aller reduire la toile à l'avant, ma lampe frontale m'éclairant consciencieusement les pieds pour que je ne me mette à l'eau. Le vent et la mer forcissent. Ce matin le ciel n'a jamais été aussi sombre. Je re-regarde les fichiers météo : 55 noeuds, 9 mètres de creux, voilà le programme ! Le plus dur semble être pour dimanche ou lundi. J'ai beau me faire des blagues je n'arrive pas à en rire. Le pire n'est jamais certain, c'est ça ? Je regarde la photo d'Anya accrochée sur le tableau de bord non loin de l'anémomètre, elle fait une grimace tentant de reproduire un monstre, je souris et m'imagine en famille.
Quelque soit le projet, on se retrouve forcément un moment donné face à ses propres doutes, peurs, craintes de l'échec. Il faut passer au dessus de ça : aucun combat ne se gagne sans bataille.

Le 10 novembre 2006

Génois : Voilà plusieurs heures que j'observe silencieusement Sacha ; un masque noir autour de l'oeil lui donne un air de pirate : il est de l'espèce des albatros "à sourcils". Son long bec crochu jaune est son arme pour la chasse ; il se nourrit apparemment exclusivement de poisson ! Souvent des albatros poursuivent, gourmands, les bateaux de pêche qui même s'ils sont attrayants, demeurent un vrai danger. En effet, les palangriers pélagiques qui se servent de lignes de plusieurs kilomètres, armées d'hameçons, causent la mort de centaines d'albatros, qui, attirés par le poisson, restent prisonniers du piège. Sacha, plus malin, se méfie, et même si ma nourriture ne lui convient pas, coule des jours heureux niché dans la trinquette pliée à l'avant de l'Oréal... J'ai eu beaucoup de mal à rentrer le génois, la drisse de spi s'étant détachée s'enroulait avec lui, bref, un vrai bazar... Maintenant tout est en ordre...

Le 9 novembre 2006

Tristan da Cunha : Un même manteau nuageux emmitoufle toujours le ciel. Les panneaux solaires ont triste mine. En ce qui concerne la fuite d'eau à l'arrière, l'eau ne semble pas être revenue, il faut donc attendre la prochaine tempête (prévue demain) pour comprendre./ Le souci, c'est qu'avec mes mains abîmées, je n'arrive pas à fermer la trappe obstruant l'accès et isolant le reste du bateau de cette zone à risque.
Voilà trois fois que j'essaye sans succès... Niveau position, vous l'avez sûrement remarqué, je m'approche de l'île Tristan da Cunha, petit bout de terre anglaise d'à peine 100km² sur lequel vivent un peu moins de trois cents âmes. Sachant que c'est un lieu de nidification des albatros, je ne m'étonne plus d'en voir autant aotour de l'Oréal...

Le 8 novembre 2006

Rêves : La lumière ne revient pas. J'ai toujours le sentiment d'avancer à tâtons dans un tunnel. A l'intérieur, mon dream catcher fétiche qui accompagne chacune de mes traversées bat la mesure au rythme des mouvements saccadés de l'Oréal qu'une houle du Sud vient balloter... Mes périodes de sommeil sont courtes, je me lève toutes les heures pour contrôler les porte-conteneur. Cette nuit, nous en avons croisé deux, éclairés comme des immeubles, huit à dix fois la taille de mon bateau... Restant dans l'ombre, clandestine, je les regarde passer, déchirant la surface de l'eau de leur mâchoire, puis disparaître comme ils sont arrivés, l'océan se hâtant d'effacer leur sillage.

Le 7 novembre 2006

Grisaille : Le ciel est entièrement couvert, tout est gris sombre et triste, l'azur est en deuil. Chaque mouvement de l'Oréal fait geindre l'océan qui, uniformément pâle, semble de mauvaise humeur. La température de l'eau en témoigne : elle est passée de 18 à 13°. Brrrr..... Ca ne me donne pas trop envie de me laver !
Nous sommes pourtant qu'à une latitude de 37°, le Cap Horn est à 56° Sud, vous imaginez? Je n'ai pas fini d'avoir les pieds gelés...
Sacha n'a pas assez de vent pour s'amuser, il reste donc sur le pont, empêtré dans ses gigantesques ailes qui le font clopiner. Il n'en perd pas pour autant de sa superbe ni sa réserve ; il refuse avec mépris de toucher à ma nourriture lypphilisée.

Le 6 novembre 2006

De l'eau : contrôle de l'Oréal, je constate avec effroi qu'il y a de l'eau dans les fonds à l'arrière. A toute vitesse, je vérifie les entrées d'eau ; des pinoches sont déjà prêtes en cas de problème. Je ne vois rien, mais pas facile à dire quand tout est trempé. Pourtant, il y a bien une fuite quelque part. Recroquevillée dans le réduit sombre où l'on tient à peine assis, j'entreprends, ma lampe frontale vissée sur la tête, de vider un maximum. J'en sors trois seaux. Maintenant il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre et observer pour comprendre d'où cela vient...

Le 5 novembre 2006

Sacha : Sacha a des airs de grand duc russe. Ses grandes ailes couleur de jais, cassées comme des boomerangs, tranchent avec son fier poitrail d'un blanc éclatant. Chevalier dans l'âme, ayant pris possession de la proue de l'Oréal, il se veut notre escorte dans ces mers australes et hostiles, il attend comme nous la prochaine dépression qui arrive du sud.
Ma main gauche est toujours brûlante ; je tente de la mettre au repos. A l'avant, mes cagettes de fruits commencent à pourrir ; petit à petit la mer reprend ses droits.

Le 4 novembre 2006

Eolienne : Sacré boulot de changer une éolienne avec la houle et une main bandée. Il a pourtant bien fallu que je me décide à le faire, problème de batterie oblige. L'affaire m'a pris deux bonnes heures ; monter le kit de la nouvelle et démonter celle à poste, le tout sans se mettre à l'eau ni perdre d'outils. Quelle idée de faire des trucs aussi lourds. Encore un boulot que mon cher Roch aurait adoré.
Cette fois-ci je ne peux pas faire mieux et si ça ne marche pas il ne me restera plus que le vélo ! J'attends donc un peu plus de vent pour vous donner le résultat de l'opération.Du côté de notre copain l'albatros, il s'est posé ce matin non loin du bateau. Si majestueux dans les airs, flottant à la surface de l'eau, son corps musclé ressemblait plus à celui d'une oie...

Le 3 novembre 2006

Etonnant : Calme autour de nous alors que la tempête fait rage juste dans notre Nord. Explication : l'Oréal et moi sommes dans un col baromètrique ! C'est à dire à l'intersection de deux dépressions et de deux anticyclones ... Coup de bol. Non ?
Je l'ai bien vu hier le clin d'oeil du grand Univers. Bien sûr, ça n'a pas duré, le col s'est finalement dissipé et des vents de 35 à 45 noeuds me sont tombés dessus. Mais quel moment étonnant !
Nous sommes maintenant dans une mer croisée, pas mal secoués. Au milieu de la nuit je suis allée arrimer l'éolienne tribord qui sifflait comme une sirène et ne chargeait pas les batteries ; je pense qu'elle doit être un peu voilée : à traiter dès que ce sera un peu plus calme....

Le 2 novembre 2006

C'est reparti ! Mon répit est toujours de courte durée. La météo évolue vite et les dépressions qui se décrochent du Brésil et de l'Argentine ne cessent de traverser à toute vitesse l'Atlantique. Il va falloir faire du slalom pour éviter au maximum leur centre aux vents dangereux. Une nouvelle tempête arrive du Sud-Ouest et remonte vers le Nord-Est ; en plein sur son passage, je m'efforce donc de descendre au plus vite vers le sud. Les vents forcissent déjà.
Hier soir, pour clore ma journée de remise en forme, le soleil s'est couché en faisant éclater autour de lui mille couleurs acidulées. Avant qu'il ne disparaisse, j'ai cru le voir me faire un clin d'oeil ; la mer s'est instantanément habillée de rouge et je suis restée éblouie, renforcée d'une énergie nouvelle...

Le 1er novembre 2006

Mon premier Cap : 60 noeuds de vent, 10 mètres de creux pendant plus de 24 heures, en plein sur la route des portes-container, mais ça y est ; je viens enfin de doubler (très large) le Cap de Bonne Espérance.
Je suis super contente, c'est la première étape que je laisse derrière moi. L'océan m'a laissé passer et décide donc de me donner une chance dans l'Atlantique. C'est un merveilleux cadeau. Peut-être me félicite-t-il d'avoir pu tenir?
Un vol d'albatros vient saluer cette première victoire sur moi-même. Aujourd'hui, comme pour se faire pardonner, la mer s'apaise, le soleil vient enfin déchirer l'épaisse couche nuageuse et je me sens revivre. J'en profite pour me laver (j'en avais besoin), prendre soin de mes blessures et me reposer. Mon après-midi est consacré à réparer l'éolienne, à faire le plein de mes bouteilles d'eau et à ranger le bateau...

Le 31 octobre 2006

Dur dur : Journée difficile au Cap de Bonne Espérance ; 50 noeuds de vent, 5 à 6 mètres de creux, l'Oréal tape contre les vagues de face ; j'encaisse. Rien de tout cela n'était prévu. Le bateau est sur-toilé, nous gitons énormément. Submergée par les flots qui balayent le pont, je prends un ris en vitesse, il pleut à verse, l'eau me coule dans le dos, je suis gelée.
Au moment de virer, l'écoute de trinquette se coince, la tension est énorme. Je décide d'affaler la voile. En quelques secondes, le vent devenu fou fait battre violemment les écoutes qui me frappent les mains et l'avant bras. Je tire de toutes mes forces sur la toile pour la faire descendre.
Tremblante de peur, je constate que mon pouce de la main droite ne répond plus, il devient bleu, la douleur me lance. Le dessus de ma main droite est dans le même état. Des larmes de fatigue me viennent mais il faut d'abord penser au bateau. Je termine ma manoeuvre.
Quarante cinq minutes après, réfugiée dans ma cabine, je me pose une attelle et un bandage ; anti-inflammatoire et paracétamol, il semble qu'il n'y ait que ça à faire. Dehors les seuls dég^ts concerne l'éolienne tribord qui m'a lâchée. Bien sûr, j'en ai une de rechange, mais il va falloir que ça se calme pour que je me hasarde à faire du bricolage à l'arrière... Epuisée, le ve vent ne baissant pas, il faut que je me repose.

Le 30 octobre 2006

Cap des tempêtes : 50 noeuds de vent, des conditions de mer très difficiles. Maud va bien mais elle doit rester très concentrée sur sa navigation; Impossible pour elle de livrer ses impressions ce lundi.

Le 29 octobre 2006

Albatros : ce matin, aux premiers rayons du soleil, une belle surprise m'attend. L'aube se lève doucement. Quelques coups de pinceaux à l'est donnent au ciel des lueurs mordorées. La mer reste agitée mais la voûte au dessus de moi n'en a que faire et m'offre minute àprès minute une superbe arabesque de couleurs qui semble s'éveiller avec moi. C'est là que je le vois ; non ils sont deux.
Mes premiers albatros dansent dans l'azur naissant. Je les regarde, subjuguée par leur grâce et l'envergure de leurs ailes. L'Oréal semble lui aussi ralentir pour mieux les admirer...

Le 28 octobre 2006

Dauphins : Nous sommes à nouveau sur la bonne route... le Cap se rapproche à grands pas. Pour fêter le retour d'éole, plusieurs dauphins sont venus furtivement saluer pour la première fois l'Oréal. Calés à l'étrave, ils nous offrent quelques joyeuses cabrioles avant de s'en retourner vers les profondeurs.
Aujourd'hui je déguste l'un des trois ananas Victoria que j'ai embarqués. Sa saveur sucrée me transporte un instant sur ma chère île de La Réunion faisant naître de merveilleux souvenirs.

Le 27 octobre 2006

Du calme à la tempête : Voilà à quoi ressemble ce passage du Cap de Bonne Espérance : des dépressions plus grosses les unes que les autres qui se succèdent, alternées par des zones de calme plat où l'Oréal secoué par la forte houle se transforme en culbuto flottant.
Je serre les dents dans les vents violents, tente de faire avancer au mieux le bateau contre les vagues et l'instant d'après, les voiles faseyent par manque de vitesse. C'est à devenir fou...

Le 26 octobre 2006

Elle arrive : Le vent forcit petit à petit. L'Oréal prend de la vitesse, j'ai réduit la voilure, le ciel se couvre. Anxieusement, nous attendons tous les deux la dépression qui approche. On annonce des vents de 40 noeuds. Je me force à garder le sourire, ce n'est pas facile. Je sais que les vents seront contre le courant, la mer va être forte, pourtant je sais qu'il faut passer. Pour me donner du courage, je pense à ceux qui sont passés par là avant moi....

Le 25 octobre 2006

Galère : Après avoir passé plus de deux heures à bidouiller, à faire tous les tests imaginables sur mon ordinateur pour qu'il fonctionne à nouveau, on comprend finalement que c'est un problème de satellite, il faut attendre qu'ils réparent. A peine le temps de ravaler mes inquiétudes que je suis amenée à sauter en 4ème vitesse sur le pont, ou plutôt dans la grand voile, pour réparer à nouveau les fixations de la voile au mât. Encore des problèmes de chariots.
J'en ai pleuré de n'avoir pas la force de manier cette toile immense. Et puis, la tête dans mes outils, les mains pleines de graisse, à force de patience, j'y suis enfin arrivée. Je croise les doigts...

Le 24 octobre 2006

A grande eau : Je regarde le thermomètre, l'eau est maintenant à 18°, je préfère ne pas attendre plus longtemps, c'est parti, je me lave!
D'ici quelques semaines à peine je sais que je regretterai ces quelques degrés qui me font frissonner aujourd'hui. J'ai beau avoir de bons produits à bord, les seaux d'eau de mer restent ce qu'il y a de plus spartiate, mais brossée, épilée, parfumée (même si ça peut faire sourire) je me sens mieux. Le vent a repris ses droits, il souffle à 23 noeuds et nous filons au près à 12 noeuds. Ça va presque trop vite pour moi!

Le 23 octobre 2006

Grâce : La mer s'étale, s'étire, pleine d'une grâcieuse paresse, s'allonge jusqu'à ne plus ressembler qu'à un drap à peine froissé. Le ciel d'Azur a lui aussi pris ses aises et semble aussi imperturbable, paisible qu'un jour d'été en Provence.
Le regardperdu je tente de percer les secrets de ce grand bleu et ne peut m'empêcher d'avoir le coeur et la gorge serrés en pensant aux prochains jours qui m'attendent.

Le 22 octobre 2006

Rencontre : C'est le milieu de la journée.... un gros bateau de pêche de couleur bleue, aux allures de navire fantôme, qui fait cap dans ma direction. Ces rencontres me plongent toujours dans l'inquiétude ; vulnérable, vraiment seule, voilà ce que je ressens face à eux. Me précipitant avec à chaque fois la même ardeur pour masquer mon allure de femme, j'enfile casquette, lunettes et ciré et prie pour qu'ils ne s'aperçoivent pas que je suis seule.
Les minutes sont longues, ils rasent l'Oréal, je baisse la tête et poursuis ma route.

Le 21 octobre 2006

Répit : Sur le pont, venus pendant la nuit superbe, je trouve des poissons volants d'une vingtaine de centimètres aux couleurs bleues électriques ; rappel rassurant que les icebergs sont encore loin. Le soleil transperce les nuages et vient faire scintiller l'océan qui construit aujourd'hui avec force tout mon univers.
La température s'est rafraîchie depuis mon départ de La Réunion. Je suis maintenant en polaire mais par bonheur, le froid du Sud ne m'a pas encore fait prisonnière... A la barre de l'Oréal j'observe, pensive, les tout premiers bastions des dépressions qui passent en dessous de nous...

Le 20 octobre 2006

Grains : A peine ai-je le temps de rouvrir les yeux que le ciel se couvre déjà de suie et que le vent reprend sa charge. En quelques minutes il souffle à plus de 20 noeuds sur l'Oréal qui se trouve aussi surpris que moi. Les muscles tendus, je me précipite pour rentrer de la toile. Le génois fait des siennes. Il se gonfle tant que j'ai beau mettre toutes mes forces sur le winch, il résiste. Le vent tourne, le bateau gite, il faut virer de bord. Je file à l'avant prendre un ris. L'Oréal rechigne. Lui non plus n'aime pas les surprises. En une heure nous sommes sur le bon cap et filons à 10 noeuds. Il pleut à torrent, je suis en sueur. Je me réfugie à l'intérieur pour m'éponger, tremblante encore de peur. ...

Le 19 octobre 2006

Répit trompeur : nous voilà pour quelques heures dans une zone plus calme. J'en profite pour faire le point et me reposer un peu. L'océan semble se poser une seconde pour mieux reprendre sa respiration, j'ai le sentiment que nous sommes tous les deux dans les starting blocks prêt à bondir. ... Mon corps courbaturé, couvert de bleus gros comme le poing, se souvient des derniers jours ; je reste vigilante.

Le 18 octobre 2006

Quelques soucis : Au niveau du bateau, la bordure de grand voile a lâché et un chariot de grand voile s'est détaché; les réparations sont faites. Pour le reste, ça baigne pour lui.
De mon côté, je me suis cassé un orteil du pied gauche dans une manoeuvre, mon pied est resté coincé. A part ça, je me nourris de petites bouteilles d'aliments liquides (j'aime bien le parfum fraise, vague souvenir des fraises tagada). J'ai passé la nuit à surveiller les cargos et l'angle du vent pour que l'Oréal ne change pas de cap tout seul. J'ai dormi par tranches d'une heure, ma lampe torche serrée dans ma main...

Le 17 octobre 2006

Premières heures, premiers jours ; la rupture est de taille. Je viens de quitter des milliers de personnes venues me dire au revoir, un monde où je n'ai cessé de courir, de téléphoner, d'organiser des centaines de choses, pour me retrouver maintenant face à moi-même et à l'immensité, seule... et pour longtemps.
J'ai beaucoup pleuré, beaucoup vomi, mon corps se révolte et tremble de partout. Quelques heures à peine après mon départ nous sommes rentrés dans un tunnel, la nuit était sombre, 35 noeuds de vent, une mer forte et le bateau qui enfourne. J'ai pris deux ris dans la grande voile, installé la trinquette, me suis fait violence et serré les dents pour ces manoeuvres qui m'ont pris plus de deux heures.

Le 16 octobre 2006

Pas de nouvelle, bonne nouvelle! mais un départ d'épreuve en est toujours une, alors bon courage à Maud et à bientôt (sa position ici)

Premières 24 heures musclées.
A peine la foule quittée, Maud Fontenoy n'a pas tardé à rencontrer le premier coup de vent de son tour du monde à l'envers par les 3 caps qui en comptera certainement beaucoup d'autres.

Malgré la fatigue des premières 24 heures en mer dans des conditions agitées, la pression du départ qui retombe, et un petit mal de mer qui l'empêche d'avaler quoi que ce soit depuis hier, Maud Fontenoy semblait ravie à la vacation du jour de s'être enfin lancée dans sa grande aventure. Pourtant, l'Océan Indien l'a cueillie à froid avec un coup de vent à 35 nœuds au près et une mer forte. A cela, sont venus s'ajouter quelques premières avaries qui l'ont obligée à bricoler et beaucoup manœuvrer.

Le 15 octobre 2006

C’est le grand jour pour Maud Fontenoy. La navigatrice s’élance ce dimanche dans son tour du monde à l’envers, contre les vents et les courants. A 14 heures (heure locale, midi heure de Paris), son bateau, l’Oréal Paris a quitter le ponton qui l'a accueilli sur l’Ile de la Réunion. Entre 15 heures et 15 heures 30, Maud coupera la ligne de départ (ligne virtuelle tracée entre le cap La Houssaye et la Boudeuse, un bateau de la Marine Nationale).

Des milliers d’enfants réunionnais sont venus dire au revoir à Maud, toujours soucieuse de faire partager son défi à ses Petits aventuriers. Les proches de la navigatrice sont avec elle pour l'accompagner jusqu'à la ligne de départ qui sera aussi celle d'arrivée dans 5 mois. Ils l'aident à mettre L'Oréal Paris dans les meilleures dispositions pour prendre le large. Ces instants sont toujours particulièrement forts pour ceux qui suivent le grand saut dans un défi maritime. Encore plus pour celui ou celle qui prend la mer. ''C'est toujours difficile de dire au revoir à sa famille'', expliquait Maud hier, en espérant que la flotte de petits bateaux qui va l'accompagner dans ses premiers miles nautiques ne sera pas trop insistante. ''J'aime plutôt partir sans me retourner''.

Positions  
  La dernière position : carte

 

 

Le 10 février 2007 fin de l'exploit, l'Oréal a démâté
Pas de position depuis le 10 où l'Oréal dérive vers l'Est

Le parcours sur Google Earth direct
 

Le 15 février Maud est repartie vers la Réunion

Le 23 février, Maud fait route au nord pour échapper au cyclone HUMBA

Le 28 février, l'alerte est passée, reprise de la route directe

Le 1er mars, elle recule dans la nuit à cause des vents cycloniques et reste sur place le 2 mars

 

 

 

Le 4 mars, ça repart et pour la première fois, La Réunion à l'horizon

Le 5 mars une rencontre bien sympatique, le porte hélicoptères Jeanne d'Arc vers 6h du matin

Le 10 mars, il ne reste que 4 à 5 jours de mer

Le 11 mars, elle s'approche de la Pointe des Galets

Le 12 mars, avec une tempête dans son nord...

Le 13 mars, il ne lui reste que 120 milles, elle arrive demain, ce sera la dernière carte

Photos  
Pendant le convoyage de L'Oréal Paris vers La Réunion, Maud apprend
  © Rémi Ravon
Dans la cabine, beaucoup de chose aussi à apprendre
  © Richard Bouet/AFP
Fière allure à la manoeuvre, c'est parti
  © Rémi Ravon
Le départ entouré de tous ses amis
© R.Bouhet/AFP

Le départ

ça devient sérieux

  © R.Bouhet/AFP
© D.R
En approche du Cap Horn le 7 décembre 2006

 

© D.R

Le 8 décembre 2006 Le rocher mytique, beaucoup de fatigue pour Maud, mais une grande joie d'avoir rempli un é-nième déf

© Damien Chatard

Le 14 janvier 2007 au sud de la Nouvelle Zéland

© Damien Chatard

Le 14 janvier 2007 un petit coucou

© L'oréal Paris
Le 11 février 2007 L'Oréal a démâté
© L'oréal Paris
Photo prise depuis le cargo venu au secours de Maud
© Marine Nationale
Le 5 mars 2007, arrivée de la Jeanne d'Arc sur zone
© Marine Nationale
Une grande banderole et 600 marins en tenue pour rendre hommage au courage de Maud
Photos de l'arrivée  

Le 14 mars 2007

Au large de Sainte-Rose

  © R.Bouhet/AFP

Le 14 mars 2007

Proche de l'arrivée

  © R.Bouhet/AFP

Le 14 mars 2007

La ligne d'arrivée n'est plus très loin

  © R.Bouhet/AFP
© R.Bouhet/AFP
 

Le 15 mars 2007

Arrivée dans le port, Maud passe devant la Marine Nationale

  © Marine Nationale/MP Briantais SM Cottais
© Marine Nationale/MP Briantais SM Cottais
Adieu émouvant à L'Oréal Paris
  © R.Bouhet/AFP
Premier pas sur le ponton
  © R.Bouhet/AFP
Champagne bien mérité
  © R.Bouhet/AFP
Premier baisers à sa mère
  © R.Bouhet/AFP