vendredi 7 novembre 2008 :
Francis Joyon, skipper du maxi trimaran IDEC a franchi la ligne d'arrivée
de la Route de la Découverte à San Salvador aux Bahamas,
aujourd'hui à 02 heures, 06 minutes,TU (soit 03 heures, 06 minutes
- heure française). Avec un temps de course de 9 jours, 20 heures,
35 minutes, il établi un nouveau record en solitaire sur les 3
885 milles théoriques du parcours à la moyenne de 16,4 noeuds,
détrônant le trimaran de 60 pieds Sodebo à Thomas
Coville.
Francis avait quitté Cadix Cadix (Espagne) à 05 heures
30 minutes et 57 secondes TU (soit 06 heures 30 minutes et 57 secondes
- heure française) le mardi 28 octobre 2008 dernier.
Il améliore le record de 15 heures et 15 minutes
jeudi 6 novembre 2008 :
C'était en 2003 et Francis Joyon établissait un nouveau
temps de référence sur le parcours historique de la Route
de la Découverte entre Cadix et San Salvador aux Bahamas. Son
trimaran de l'époque, IDEC premier du nom, s'était présenté
sur la ligne d'arrivée devant le petit port Bahaméen et
c'est un dénommé Clifford qui, à bord d'une petite
barque, avait signalé à Francis la ligne d'arrivée
et pris son temps de course au nom du World Speed Record Council, l'organisme
britannique qui enregistre les grands records de vitesse à la voile.
A 180 milles du lieu de ses exploits passés, Francis se demande
aujourd'hui si ce même Clifford l'attend, et si le chrono qu'il
enregistrera sera suffisant pour lui permettre de reprendre à Thomas
Coville le temps référence de la distance.
mercredi 5 novembre : Le
beau recadrage . Hier encore, le grand trimaran IDEC de Francis
Joyon progressait à toute allure... à la latitude des Bermudes.
Fortes étaient alors les interrogations quant à sa capacité
à "descendre" vers le sud et rejoindre les Bahamas. En 24 heures,
ce diable de Francis a effectué à vitesse stratosphérique
un magistral recentrage qui donne soudain, et sans préjuger aucunement
du scénario d'arrivée (annoncé comme particulièrement
compliqué) toute sa valeur, toute sa saveur, à un parcours de la
Route de la Découverte version IDEC bien peu orthodoxe. Ce choix délibéré
de Francis, au sortir de la "chicane" des Canaries de délaisser
la voie des alizées, fantômatiques à l'heure de son passage,
pour l'inhabituelle et inusitée route au Nord en bordure d'anticyclone
des Açores, livre, après moult péripéties et efforts
titanesques de la part de l'Hercule de Locqmariaquer, un bilan comptable des plus
flatteurs ce matin, aube du 9ème jour de course, avec 414 milles d'avance
sur Thomas
Coville à 460 milles de San Salvador!
On le sait, rien n'est joué tant que la ligne d'arrivée n'est pas
franchie et que l'observateur du très officiel WSSRC n'a pas stoppé
le chronomètre. Les dernières 48 heures de Francis forcent cependant
l'admiration, avec ce millier de milles avalé à pleine vitesse,
scandé seulement de deux empannages stratégiques millimétrés...
Force, pugnacité, intelligence... du grand Joyon. mardi
4 novembre : Pain blanc, pain noir, pain.... A
l'image de ce qu'aura été ce record de la Route de la Découverte
version maxi trimaran IDEC, Francis Joyon va de nouveau alterner le bon, et le
moins bon. Le "bon", c'est bien entendu la barre des mille milles
de distance à l'arrivée franchie allègrement (955 milles)
et à plus de 20 noeuds cette nuit. C'est un écart avec la position
de son concurrent "virtuel" Thomas
Coville reparti à la hausse vers la
marque des 267 milles, et c'est une vitesse toujours élevé grâce
à un flux d'ouest soutenu. Le "moins bon", c'est aussi
ce même vent orienté plein ouest et qui va dorénavant contraindre
Francis à tirer des bords de portant pour conserver un angle favorable
à la vitesse du trimaran. C'est aussi la vaste zone de calmes qui baigne
actuellement la zone d'arrivée autour de San Salvador. Francis continue
de gagner dans l'ouest, mais il évolue à la latitude des Bermudes
et devra tôt ou tard infléchir sa route et entrer dans les calmes.
Coville et son trimaran 60 Sodebo avait "tricoté" par le sud
pour atteindre l'arrivée. C'est par le nord que Joyon va devoir lui- aussi
se battre contre de tout petits airs pour en terminer avant le 07 novembre à
17 heures 20 minutes et 43 secondes (TU) et réinscrire son nom sur les
tablettes du WSSRC. Sortez vos calculettes 322
milles d'avance à 745 milles de l'arrivée....et à 72 heures
de l'échéance du temps établi en 2005 par Thomas Coville.
Question : Francis Joyon battra-t'il le record de la Route de la Découverte?
Théoriquement, et en tenant un tout petit peu plus de 10 noeuds de moyenne,
Francis devrait pouvoir réaliser ce nouvel exploit. Théoriquement
bien sûr. La route vers les Bahamas et San Salvador n'est ni rectiligne,
ni régulièrement alimentée par le fameux "carburant
vélique" nécessaire aux bateaux à voile. Loin s'en faut
d'ailleurs, et si Francis met tant de charbon, cravache à tout va, tire
sur sa machine et autres métaphores du même tonneau, c'est bien qu'il
sait pertinemment que son bonheur du jour s'évanouira demain avec l'entrée
dans la dépression située en approche du nord des Caraïbes.
"J'aurai encore du vent dans la dep" explique t'il, mais derrière....?"
Le passage de la ligne d'arrivée s'annonce des plus compliqué et
grande est l'inquiétude de voir la belle avance si difficilement gagnée
fondre comme glaçons au soleil des Caraïbes. Joyon fait en tous cas
tout ce qui est en son pouvoir pour exploiter au maximum les belles conditions
du jour ; les relevés ont chaque heure depuis ce matin indiqué des
vitesses impressionnante, 26, 27 noeuds et plus. Une énième fois
depuis son départ de Cadix, il se sait condamné au régime
pain blanc-pain noir. La tartine du jour est belle et Francis y croque à
belle dent, en espérant n'avoir plus qu'un minimum de croûte indigeste
à ingurgiter avant l'arrivée....
lundi
3 novembre : A la mode "pot au noir" Le
redémarrage à grande vitesse du trimaran IDEC hier matin n'aura
duré qu'une courte journée, le temps pour Francis Joyon de porter
son avance à près de 140 milles en fin d'après midi, avant
de brutalement tomber dans une zone de calmes plats. Joint brièvement par
téléphone peu avant 21 heures (françaises) hier soir, Francis
faisait état d'une situtation météorologique similaire au
pot au noir, avec ces zones de franches pétoles sur fond de grains violents.
Joyon a ainsi lutté toute la nuit à tenter de maintenir cap et vitesse
vers la marque. Mais les fréquents arrêts lui ont coûté
les milles fraîchement repris et à l'aube de la 7ème journée
de ce record, à 1450 milles de San Salvador, IDEC ne compte plus "que"
89 milles d'avance théorique sur la trace du trimaran 60' Sodebo. "J'ai
une centaine de milles à traverser dans ce régime" disait
Francis hier soir ; Le vent soutenu de Nord Nord Est sera t'il au rendez vous
de ce lundi 3 novembre?
dimanche 2 novembre
2008 : Au petit trot sur la route de San Salvador
Jouant
des oscillations d'un vent de Sud Est faible et instable, Francis Joyon parvient
tant bien que mal et à grands coups d'empannages à maintenir un
cap au Sud Ouest vers San Salvador et la ligne d'arrivée de cette Route
de la découverte, arrivée située ce matin à moins
de 1 750 milles des étraves du grand trimaran IDEC. Sa course poursuite
avec le trimaran "virtuel" Sodebo de Thomas
Coville détenteur du chrono
référence depuis juillet 2005, a depuis hier monté d'un cran
en intensité dramatique et sportive ; l'avance obtenue par IDEC à
la faveur d'un somptueux départ jusqu'au contournement de l'archipel des
Canaries atteignait en effet vendredi dernier 331 milles. Elle n'affiche plus
ce matin qu'un crédit de 95 milles, à l'heure où Francis,
toujours dans l'attente d'un régime de Nord Est soutenu, peine à
franchir les 10 noeuds en vitesse efficace vers la marque. Thomas Coville évoluait
à ce même point de la course, soit au terme de 5 jours dans sa tentative
de record, dans un alizé établi qui le propulsait à près
de 17 noeuds. Sur une route atypique, Francis Joyon mange son pain noir. Sa formidable
machine, si elle parvient à "créer" du vent sous gennaker
pour progresser dans les petits airs, aime surtout la brise soutenue. Que vienne
le Nord Est et Francis lâchera de nouveau les chevaux en ligne directe vers
San Salvador sur une route qu'il espère moins erratique que celle qu'avait
connue Coville voici trois ans avec cette pénalisante succession d'empannages
au vent arrière. samedi
1er novembre 2008 : Des milles utiles mais chers.... En
poursuivant sa longue route au Nord Ouest vers les centre des hautes pressions
et dans l'attente d'une rotation du vent sur l'arrière de son trimaran
IDEC, Francis Joyon jongle avec les paradoxes. Evoluant quasiment à la
latitude de son point de départ de Cadix, il enregistre un écart
latéral avec son prédécesseur virtuel Thomas
Coville d'environ 6 degrés. Alors que le skipper
de Sodebo avait effectué un premier recadrage stratégique en enchaînant
deux empannages vers le sud, IDEC trace une hyperbole singulière vers le
nord. Le centre de l'anticyclone est tout près et Francis, tel Icare, va
se garder d'y brûler ses ailes. En empannant bâbord amure, il retrouvera
une vitesse de progression plus positive à celle de sa nuit. Sa vitesse
réelle a en effet chuté autour de 15 noeuds et sa vitesse de rapprochement
vers San Salvador n'était plus ce matin que d'une dizaine de noeuds. Joyon
compte néanmoins un petit matelas de 282 milles d'avance qui lui permet
de garder ses nerfs pour ne déclencher la fatidique manoeuvre qu'à
très très bon escient. L'anticyclone
tarde à libérer IDEC Deuxième empannage de
la journée ce soir pour Francis Joyon qui a relancé son maxi multicoque
IDEC tribord amure en bordure sud d'un centre anticyclonique qui tarde à
libérer notre chasseur de records. Le bilan comptable de cette 5ème
journée de mer (toujours en cours à 'heure où nous écrivons...)
est de loin la plus mauvaise depuis Cadix et l'avance hier encore confortable
de Joyon sur son ami Coville est tombée ce soir à moins de 130 milles.
Le trimaran de 60 pieds Sodebo suivait en 2005 une route plus classique vers les
caraïbes dans un régime d'alizées établis dans l'Ouest
de l'archipel des Canaries. Face à l'absence de ces vents portants en Atlantique,
Joyon s'est décidé pour une route plus inhabituelle, très
"nordique", qu'il envisage pleine de rebondissements et de paradoxes. vendredi
31 octobre 2008 : En attendant l'adonnante Cap
sur New-York! Non, Francis Joyon ne s'est pas trompé de record! Il subit
simplement la loi de l'anticyclone qui lui impose ses vents de secteur Nord Est
faiblissant, toujours propice à la vitesse certes, mais à 35 % de
la route directe vers San Salvador. L'oeil rivé au baromètre, Joyon
privilégie pour l'heure la vitesse vers le "waypoint" où
le flux, en tournant doucement sur l'arrière de son grand trimaran, déclenchera
le signal de l'empannage. Bâbord amure, IDEC plongera alors sur une trajectoire
plus "rentable" vers la marque. A plus de 16 noeuds en gain réel
sur la route, il parvient à maintenir une avance sur le chrono de Thomas
Coville, avance qui aura fondue tout au long de la journée
mais qui pourrait reprendre une forme ascendante dès que les étraves
d'IDEC regarderont de nouveau vers le Sud Ouest. Dans le même temps, le
trimaran Orma Sodebo avait, à ce moment de son record, effectué
une empannage au sud stratégique mais pénalisant en gain vers la
marque.... Ainsi va la vie des records... jeudi
30 octobre 2008 : Parti mardi matin de Cadix à 6 heures 30
(Française), Francis Joyon progresse très
exactement 48 heures plus tard à haute vitesse vers le coeur de l'Océan
Atlantique. La "Chicane " des Canaries n'est déjà
plus qu'un souvenir fugace pour le marin de Locmariaquer qui s'est obligeamment
débarrassé du passage imposé entre Gran Canaria et Ténériffe
hier matin en quelques empannages parfaitement synchronisés. Il a depuis
repris la trajectoire et le rythme qu'il affectionne en configuration record,
lignes droites et vitesses constantes élevées vers l'objectif. Un
cocktail tout en puissance dont seul l'étonnant Monsieur Joyon semble avoir
le secret, car que le grand trimaran IDEC évolue comme ce fut le cas mardi
dans une brise soutenue de près de 30 noeuds, ou dans les vents plus variables
de la journée d'hier sous l'influence de l'archipel, le speedomètre
du voilier oscille en permanence entre 22 et 25 noeuds. Francis est bien entré
sans tour de chauffe dans sa condition de chasseur de records. Son adversaire
virtuel Thomas
Coville à bord du trimaran de 60 pieds Sodebo glissait
en juillet 2005 à cet instant du record sous l'île de Hierro, à
plus de 265 milles du tableau arrière du maxi trimaran IDEC. Joyon,
conscient de l'incertitude météorologique qui entoure la dernière
partie du parcours, s'attache avec la force et la pugnacité qui le caractérisent
à tirer le meilleur de sa machine dans les conditions présentes.
Avec plus d'un millier de milles avalés sur la route directe en seulement
deux jours, l'irrésistible duo Joyon-IDEC est à l'évidence
parti sur de bonnes bases. Francis Joyon et le grand
trimaran IDEC ont depuis mardi matin repris, sans tergiversation aucune,
la (bonne) habitude qui est la leur d'affoler compteurs et statistiques. Installés
depuis deux jours seulement dans sa nouvelle quête au record, celui de la
Route de la Découverte, l'insatiable duo affiche déjà une
avance certaine sur les chiffres références et semble calé
sur l'autoroute des longues glissades alizéennes. L'impression de facilité
qu'inspire un speedomètre obstinément focalisé au delà
des 23-24 noeuds appelle naturellement à la modération, au décryptage
et à l'explication de texte. La "flèche rouge" va vite,
certes, et Francis est l'un des rare marin à savoir en tirer la quintessence.
Cette performance a cependant un prix, celui du risque, physique et stratégique,
de la fatigue, humaine et mécanique. Le passage hier après midi
de la "chicane obligée" des Canaries en est la parfaite illustration.
Derrière la flatteuse réalité des chiffres, se cache en réalité
un combat, une lutte de tous les instants du marin solitaire avec ou contre sa
machine, avec ou contre les éléments. Gran Canaria attendait Joyon,
avec une vicieuse zone de dévent qui a immobilisé sur une mer grosse
et mauvaise le trimaran géant durant plus de 30 minutes... plus loin, Ténériffe
proposait un tout autre régime, à base de grains violents qui ont,
en une gifle magistrale propulsé les 30 mètres du voilier vers l'ouest
et l'immensité Atlantique. Et l'homme dans tout cela ? Francis l'incassable
a fait front, de nuit et dans les paquets de mer, il a, à grandes brassées,
affalé son immense grand voile, envoyé sa trinquette, sécurisé
au maximum sa plate-forme malmené... avant d'effectuer les mêmes
manoeuvres quelques minutes plus tard... à l'envers cette fois, pour redonner
puissance et inertie à sa machine dans le vent enfin stabilisé.... IDEC
le goulu dévore depuis l'Atlantique à grands rebonds au dessus de
la forte houle qui frappe les étraves du multicoque sur l'avant. Toujours
physique, le combat du marin donne désormais dans la finesse et la subtilité.
Le gladiateur s'est fait trapéziste, choquant les écoutes en grand
dès que la coque centrale s'élève un peu trop au dessus des
flots, pour mieux les reprendre dans l'instant afin de tutoyer en permanence les
28 ou 29 noeuds... "Oui c'est grisant" avoue t'il pourtant et malgré
une privation de sommeil qui ne semble altérer ni sa puissance physique
pas plus que sa capacité d'analyse ; "Les conditions actuelles
sont propices pour faire du chemin ; j'en profite au maximum..." Si les
muscles du gladiateur travaillent désormais avec un implacable automatisme,
les neurones de l'artiste sont eux en perpétuelle ébullition. Que
réserve l'avenir? Installé à l'Ouest Nord Ouest, le vent
impose d'acrobatiques figures au trimaran en quête de gains sur la route
directe. S'en écarter donnerait plus de stabilité au grand voilier
mais rallongerait la route... Joyon cherche le compromis. Insensible aux chiffres,
son regard bleu se détache un instant du mouvement de ses penons et de
l'axe de la prochaine vague ; "Il y a de beaux cumulus et le soleil chauffe
bien... il faudra que je pense à enlever mon ciré..." mercredi
29 octobre 2008 : Plus de 580 milles en 24 h
! La première journée de cette Route de la Découverte
a été plus que fructueuse pour Francis Joyon : à 8h ce mercredi
matin, le maxi trimaran IDEC est plus sud que la latitude d'Agadir, quasi déjà
en approche de l'archipel des Canaries ! Francis Joyon réfléchit
déjà à comment aborder la porte de passage obligatoire de
Gran Canaria. En 24 heures, IDEC a avalé la bagatelle de 581,7 milles !
Cap au 240 pour l'instant avant d'infléchir sa route pour aller
chercher cette porte Francis Joyon est déjà crédité
de 114 milles d'avance sur le record à battre de Thomas
Coville, après seulement 24 heures de course. Son
routeur Jean-Yves Bernot avait prévu un départ rapide
c'est
bel et bien le cas ! voir la carte Une
trentaine d'heures après son départ de Cadix mardi matin,
le maxi trimaran IDEC de Francis Joyon est déjà en train de franchir
la porte obligatoire de Gran Canaria, ce mercredi après-midi. Sur des moyennes
à plus de 520 milles par 24 heures, Joyon a parfaitement entamé
sa Route de la Découverte. Il s'est bâti un capital d'une centaine
de milles d'avance sur le record à battre de Thomas Coville. Et
maintenant l'Atlantique ! Déjà ! Francis Joyon ne traîne pas
en route depuis son départ de Cadix, hier matin mardi. A des vitesses très
souvent supérieures à 25 nuds, il a signé ce matin
à 8h une journée à 580 milles
Et dès 14h cet
après-midi, IDEC est au sud-est de Gran Canaria, la porte obligatoire à
respecter dans ce parcours de la Route de la Découverte à destination
de San Salvador (3884 milles en route directe). « J'étais
tout le temps entre 25 et 33 nuds » témoignait ce matin
le skipper trinitain, quelques heures avant son passage de la porte, juste après
avoir empanné une première fois pour passer à travers l'archipel
des Canaries. « J'ai fait une bonne distance sur ce premier jour»
se félicitait-il, tout en racontant une première nuit «
où il y a encore eu de la bagarre ». Traduisez : du vent, de
la mer et donc « une veille constante, pour choquer un mètre d'écoute
et abattre sous le grain quand c'est nécessaire
» Francis avoue
n'avoir « pas dormi plus d'une heure ou deux », mais relativise :
« je ne dors jamais beaucoup la première nuit : j'écoute le
bateau, j'essaie de le comprendre, je m'adapte
» Côté
météo, comme prévu c' était même la raison
de la route d'IDEC hier, très proche des côtes marocaines
le vent a légèrement basculé vers le nord et un peu molli.
Fini donc la voilure arrisée, les deux ris-trinquette : «j'ai
renvoyé toute la toile, grand voile haute et solent, il y a entre 17 et
25 nuds de vent de nord. Le bateau accélère sous les nuages
et ralentit quand il n'y en a pas, mais je suis à peu près toujours
entre 21 et 22 nuds sans nuages et à 27 ou 28 nuds quand j'en
accroche un » témoignait le skipper d'IDEC, quelques heures avant
de pouvoir s'attaquer à la traversée de l'Atlantique proprement
dite, « chose que je ferai dès cet après-midi ».
Dans les heures à venir pour entamer cette traversée, Francis
Joyon devra surtout se méfier du dévent de Ténerife, «
qui peut aller jusqu'à 100 milles de l'île. Donc, il faut faire bien
attention à ne pas se faire encalminer ». A plus longue échéance,
il y aura peut-être « une zone de transition météo plus
délicate d'ici 3 ou 4 jours, mais pour l'instant je gère ce que
j'ai et tout va bien à bord, je m'applique à aller vite ». mardi
28 octobre 2008 C'est parti pour Francis Joyon
! Le skipper du maxi trimaran IDEC a déclenché le chronomètre
au large de Cadix (Espagne) à 05 heures 30 minutes et 57 secondes TU (soit
06 heures 30 minutes et 57 secondes - heure française).
Objectif
: reprendre à Thomas Coville le record
de la route de la Découverte entre Cadix et San Salvador (Bahamas) via
une porte obligatoire à Gran Canaria, laquelle devrait être atteinte
dès les tous premiers jours de course. Car si IDEC, en stand-by depuis
trois semaines, a coupé la ligne de départ ce matin, c'est évidemment
que les conditions sont favorables à de grandes vitesses « avec un
bon flux de nord-nord-ouest de 25 à 30 nuds et une route relativement
courte», explique Jean-Yves Bernot, le fidèle routeur de Francis
Joyon. Pour reprendre le record de Sodebo, IDEC
doit traverser l'Atlantique et atteindre San Salvador en moins de 10 jours, 11
heures, 50 minutes et 46 secondes. Le recordman du tour du monde en solitaire
devra donc couper la ligne d'arrivée avant le 07 novembre à 17 heures
20 minutes et 43 secondes (TU) pour inscrire de nouveau son nom au palmarès
de ce record sur la route de Christophe Colomb. Pour cela, il faut dépasser
une moyenne de 15,5 nuds sur la route directe « ce qui correspond
à être au-dessus de 22 nuds en permanence », explique
Francis Joyon, pour qui il n'y a qu'une seule façon d'avoir une chance
de réussir ce sprint : « être à fond tout le temps !
» L'entrée en matière est plus
que musclée ! IDEC dépasse régulièrement 30 nuds
en pointe et 25 noeuds de moyenne
« Le vent est monté
très brutalement cette nuit en baie de Cadix, passant de 5 à 25
nuds. Il y a des grains et j'ai dû réduire la toile car avec
un seul ris, le bateau enfournait trop régulièrement. Je suis sous
deux ris-trinquette et je fais des pointes à 32 voire, 33 nuds, puis
ça retombe à une vingtaine de nuds avant de repartir fort.
Ce départ a été violent, de nuit, avec des paquets de mer
il a fallu démêler les boutes qui s'étaient forcément
enchevêtrés
» La courte vacation de Francis Joyon ce
matin ne laissait guère de doute sur les conditions rencontrées
depuis le franchissement de la ligne de départ à Cadix, au sud de
l'Espagne, par le recordman du tour du monde en solitaire : tout de suite dans
le vif du sujet ! Déjà à 25
nuds de moyenne Le vent de nord-nord-ouest souffle à
plus de 25 nuds dans les voiles du maxi-trimaran IDEC qui navigue à
120 degrés du flux. Donc vite. Francis Joyon la voix toujours calme
et posée, malgré le bateau qui vibre de toute sa vitesse
est fidèle à sa philosophie de départ : « sur un tel
record, il faut être à fond tout le temps ! » A 13h40 ce
mardi, la latitude du détroit de Gibraltar était déjà
loin dans le sillage et IDEC avait même largement dépassé
la hauteur de Rabat, au Maroc. « Pendant 7 à 10 heures, je ferai
cette route proche du Maroc, pour aller chercher une rotation du vent »,
précisait Francis Joyon ce matin à la vacation. Il tenait parole.
La moyenne d'IDEC était alors déjà élevée,
à plus de 25 nuds sur les 4 dernières heures de course, et
même plus de 27 nuds entre 12h40 et 13h40. A ce moment, le maxi trimaran
rouge avait déjà une petite trentaine de milles d'avance sur le
chrono du 60 pieds Sodebo de Thomas Coville, détenteur du record à
battre en 10 jours, 11 heures, 50 minutes et 46 secondes. Aux
Canaries dès demain mercredi Pour battre ce record, Francis
Joyon doit donc franchir la ligne d'arrivée aux Bahamas avant le 7 novembre
à 18 heures 20 minutes et 43 secondes (heure française). Il est
évidemment bien trop tôt encore pour parler de chances de réussite,
mais disons qu'IDEC s'est élancé largement au-dessus des moyennes
de 22 nuds à tenir sur le fond (15,5 sur la route directe), rythme
que s'est lui-même fixé le solitaire trinitain. « Si tout va
bien, je devrai être dans 24 heures en approche des Canaries », estimait-il
ce matin, sachant qu'il y a une porte obligatoire à respecter à
Gran Canaria, puisque cette Route de la Découverte emprunte le parcours
de Christophe Colomb en 1492. Pour l'heure, Francis Joyon prend ses marques
et visiblement plutôt bien. Quand on lui demande quel effet cela
fait de repartir en guerre contre le chrono, neuf mois après son exploit
autour du monde, il répond, toujours aussi posé : « avec ce
départ violent, je n'ai pas encore eu le temps de m'adapter totalement
au bateau, mais ça va venir et ça fait toujours du bien de repartir
naviguer. » A 13h42, IDEC était flashé à 27,5 nuds,
cap au 220, par 34 degrés de latitude nord et 8°09 de longitude ouest.
Le maxi trimaran était alors à 3725 milles du but et avait déjà
avalé près de 130 milles de la route directe. lundi
27 octobre 2008 Sur les traces de Christophe
Colomb. Le navigateur Génois était parti le 3 août
1492, de Palos de la Frontera en Andalousie, non loin de Cadix, avec 3 navires,
2 caravelles, la Pinta et La Niña, et une nef, la Santa Maria, et pas plus
de 90 membres d'équipage. Cette petit flotte avait fait escale près
d'un mois à Las palmas aux Canaries, pour éviter les Portugais qui
naviguaient dans le secteur des Açores. Les 3 884 milles théoriques
du parcours record passent ainsi par le sud de Gran Canaria et Ténériffe.
" La position du bateau est envoyée toutes les heures au WSSRC, organisme
qui valide les records, qui va ainsi contrôler la légitimité
de ma route, et éventuellement valider un record de vitesse sur 24 heures..."
Tôt demain matin mardi, Francis Joyon
reprendra la mer à l'assaut du record de la Route de la Découverte,
entre Cadix (Espagne) et San Salvador (Bahamas). L'entame sera sportive, dans
un flux de nord-nord-ouest de 30 nuds. Il faut quasiment descendre sous
la barre des 10 jours pour reprendre le record
Neuf mois après
son exploit solitaire autour du monde, Francis Joyon reprend donc la mer à
bord du maxi trimaran IDEC, cette fois pour s'en aller titiller le record de la
Route de la Découverte, dont l'avait dépossédé Thomas
Coville en 2005 à bord du 60 pieds Sodebo, en 10 jours, 11 heures, 50 minutes
et 20 secondes. L'heure exacte du départ, tributaire des ultimes
fichiers météo, n'est pas encore fixée mais ce sera tôt
demain matin, voire cette nuit, que Francis Joyon déclenchera le chrono
et lancera IDEC sur les 3884 milles théoriques du parcours entre Cadix
et San Salvador.. 30 nuds dès l'entame
L'entame sera musclée. Le routeur-navigateur Jean-Yves Bernot de
nouveau de service sur l'aventure - explique : « il faut partir demain matin
pour bénéficier d'un bon flux de nord-nord ouest de 25 à
30 nuds. Celui-ci permettra d'avoir un angle de vent favorable (grand largue)
et de faire une route relativement courte sur le début du parcours, ce
qui permettra d'aller vite aux Canaries, peut-être en un jour et demi. La
situation reste sympathique jusqu'au milieu de l'Atlantique, ensuite c'est plus
compliqué et il est trop tôt pour en parler ». Une des
difficultés de la Route de la Découverte est en effet qu'on doit
souvent composer sur le départ avec du vent arrière, et donc tirer
des bords pour prendre de l'angle et accélérer. « A cette
saison », explique Jean-Yves Bernot, « on a souvent un anticyclone
des Açores sur tout l'Atlantique qui impose de passer par dessous, sur
une route longue, mais en étant sûr d'avoir du vent tout le temps.
Ici, on est dans une situation intermédiaire avec un anticyclone scindé
en deux qui offre donc l'avantage de faire une route plus directe et plus rapide
grâce à un meilleur angle, mais avec aussi une zone de transition
délicate, sans doute vers le 6e jour de course. » «
Etre à fond tout le temps » Le suspense sera donc
au rendez-vous, d'autant que pour tenir une moyenne supérieure à
15,5 nuds sur la route directe, il faudra être en permanence à
plus de 22 nuds, estime Francis Joyon. Et selon le marin trinitain, le trimaran
Orma de Thomas Coville était plus rapide qu'IDEC dans des vents inférieurs
à 15 nuds, mais ce devrait être l'inverse au-delà de
cette barre des 15 nuds de vent réel. Premières réponses
sur le sujet dès demain, dans 25 à 30 nuds de vent. Le match
devrait valoir son pesant d'émotions. La motivation de Francis Joyon, elle,
n'a pas dévié : « être à fond tout le temps »,
voilà le leitmotiv dimanche 26 octobre 2008
C'est mardi prochain, 28 octobre, que Francis Joyon lancera
son trimaran géant IDEC sur la Route de la Découverte,
à l'assaut du record dont Thomas Coville l'avait dépossédé
en juillet 2005. Pour réinscrire son nom sur les 3 884 milles d'Atlantique
qui séparent Cadix (Espagne) de San Salvador (Bahamas) via le passage historique
et obligé de Gran Canaria. Le détenteur du record du Tour du
Monde à la voile en Solitaire devra passer sous la barre des 10 jours,
11 heures, 50 minutes et 20 secondes fixée par le trimaran de 60 pieds
Sodebo. Pour "tenir" les 15,5 noeuds de moyenne, et compte tenu de l'impossibilité
de rester sur la route directe, direction des vent oblige, c'est à plus
de 22 noeuds que Joyon devra traverser l'Atlantique, seul à bord du grand
plan Irens-Cabaret. Jean-Yves Bernot, routeur-navigateur complice de tous
les exploits de Francis s'attache à déceler la plus propice des
fenêtres météo. Il sait qu'avec ce diable de Joyon, il peut
pousser le "curseur de l'impossible" plus haut qu'avec n'importe quel
marin ; c'est donc dans des vents annoncés à plus de 30 noeuds qu'IDEC
quittera en début de semaine prochaine les côtes d'Espagne pour un
long sprint " en apnée" totale jusqu'à San Salvador.
L'automne propice à la Route de la Découverte
"Des fenêtres peuvent se présenter à tout moment sur
ce trajet qui est très particulier, "explique Francis Joyon en stand-by
à Cadix depuis plusieurs semaines; "le risque de cyclones est important
en été et l'automne nous apporte des vents de nord très intéressants.
Une bonne situation se présente en cette fin d'octobre. A moi de la saisir."
Des difficultés de ce parcours...
"Contrairement à ce que l'on peut penser, l'allure trop portante n'est
guère appréciée de nos trimarans qui sont plus performants
aux allures de largue ou au "reaching". J'avais une possibilité
de partir dès ce dimanche matin, mais le vent trop à l'ouest m'aurait
obligé, pour aller vite, à m'écarter de son lit et donc de
ma route directe. Pour marcher à 15 noeuds sur la route directe, il faut
être à 22 noeuds tout le temps. Ce parcours nous oblige de toutes
façons à tirer de nombreux bords... Ensuite, les dévents
au passage des grandes îles des Canaries peuvent être pénalisants
(Gran Canaria culmine à 1959 mètres!), avec le risque de se trouver
encalminé... Il existe ensuite mi Atlantique des zones de transition à
bien négocier, quand l'alizé mollit ou se renforce brutalement...
il faut ainsi savoir se repositionner en permanence en fonction du comportement
de l'alizé qui fluctue beaucoup en force et en direction. Il y a aussi
un risque de "molle" sur l'arrivée... Un
comparatif avec le trimaran Orma "Ce comparatif à distance
avec le trimaran Orma Sodebo de Thomas Coville est très intéressant
; quand on observe les "polaires" de vitesse d'un 60 pieds comme celui
de Thomas en 2005, on constate que dans des vents inférieurs à 15
noeuds, le 60 pieds marche plus vite que mon grand bateau. Au delà de 16-17
noeuds, mon grand trimaran devrait aller plus vite..." IDEC
allégé "Le trimaran IDEC est amélioré
en permanence pour être de plus en plus performant. Je n'ai pas effectué
de gros chantier depuis le Tour du Monde mais on progresse sur toutes sortes de
points. Je pars avec un bateau beaucoup plus léger que lors du Tour du
Monde..." A fond tout le temps "Je
pars sur un rythme de transat, un peu moins de 5 000 milles à effectuer
en route réelle et il faudra être à fond tout le temps, comme
sur l'Atlantique Nord..." Flashback La
Route de la découverte a d'abord été une course transatlantique
en équipage créée en 1984 et qui n'aura connue que deux éditions,
le temps pour Philippe Poupon et son grand catamaran
de l'emporter en 12 jours et 21 heures dès l'édition inaugurale,
avant que Serge Madec et Jet-Services V, catamaran de tous les exploits ne l'emportent
à son tour en 88 face à une trentaine d'équipages. Francis
Joyon et son premier trimaran IDEC s'était emparé du temps référence
en novembre 2004, et Thomas Coville sur son trimaran
de 60 pieds Sodebo lui avait quelques mois plus tard, en juillet 2005, ravi le
record. vendredi 17 Octobre 2008 :
Toujours pas de fenêtre météo ...
Depuis fin septembre, le trimaran IDEC est toujours en stand-by dans le jolie
port de Puerto Cherry. Francis Joyon attend de s'élancer avec le maxi
trimaran IDEC à l'assaut de la Route de la Découverte, entre Cadix
et San Salvador (Bahamas). Record à battre : 10 jours, 11 heures et
50 minutes (Thomas Coville). mardi 30 Septembre
2008 : Convoyage du trimaran IDEC
Francis Joyon est actuellement en convoyage vers Cadix et se trouve
actuellement à la hauteur de Lisbonne au Portugal. Le trimaran IDEC devrait
s'amarrer dans le petit port de Puerto Cherry au plus tard demain dans la matinée
en attente d'une fenêtre météo propice à une tentative
de record sur la parcours de la route de la Découverte. lundi
22 Septembre 2008 Route de la Découverte
: Début du stand-by Le stand-by a commencé pour le
navigateur de la Trinité-sur-Mer. Le trimaran IDEC pourrait quitter dès
mercredi prochain son port d'attache pour rejoindre Cadix, au sud de l'Espagne.
Francis Joyon : "je vais m'attaquer de nouveau à ce parcours entre
Cadix et San Salvador qui n'est autre que celui de Christophe Colomb quand il
est parti découvrir l'Amérique. Voilà aussi pourquoi il y
a une porte de passage obligatoire aux Canaries, où Colomb avait fait escale.
Lui, en arrivant de l'autre côté, avait massacré quelques
populations locales
moi j'aurai un objectif beaucoup plus pacifique, à
savoir simplement améliorer le chrono de Thomas Coville. C'est un record
que j'ai déjà détenu en 2004 à bord du premier IDEC
et Thomas l'avait amélioré de quelques heures (15h et 27 minutes
exactement) avec son 60 pieds, en 2005." Temps à battre : 10
jours, 11 heures et 50 minutes lundi
8 septembre 2008 Huit mois après son colossal exploit en
solitaire autour de la planète - ce fameux tour du monde en 57 jours
Francis Joyon va relancer le maxi trimaran IDEC à l'assaut d'un autre record
: celui de la Route de la Découverte, entre Cadix et San Salvador (Bahamas).
Un chrono détenu par un certain Thomas Coville en 10 jours, 11 heures et
50 minutes... . Le stand-by commencera dès la fin du mois à
Cadix, au sud de l'Espagne, pour le navigateur de la Trinité-sur-mer. Un
Francis Joyon pas fâché de s'attaquer à ces 3884 milles dans
les traces du parcours de Christophe Colomb. La flèche rouge comme
on a surnommé IDEC pendant le tour du monde - va de nouveau devoir fendre
les flots et tenir une moyenne supérieure à 15,5 nuds pour
améliorer le chrono de Thomas Coville. Quelques jours avant de prendre
la mer pour convoyer IDEC en Espagne, Francis Joyon explique son nouveau défi.
Interview. Et donc vous avez choisi
de repartir sur la Route de la Découverte... Oui, je vais
m'attaquer de nouveau à ce parcours entre Cadix et San Salvador qui n'est
autre que celui de Christophe Colomb quand il est parti découvrir l'Amérique.
Voilà aussi pourquoi il y a une porte de passage obligatoire aux Canaries,
où Colomb avait fait escale. Lui, en arrivant de l'autre côté,
avait massacré quelques populations locales
moi j'aurai un objectif
beaucoup plus pacifique, à savoir simplement améliorer le chrono
de Thomas Coville. C'est un record que j'ai déjà détenu en
2004 à bord du premier IDEC et Thomas l'avait amélioré de
quelques heures (15h et 27 minutes exactement, ndr) avec son 60 pieds, en 2005.
Pour battre le record, il
faut faire mieux que 10 jours, 11 heures et 50 minutes. Un chrono difficile ? Oui,
le temps de Thomas est très bon à plus de 15 nuds de moyenne,
il faudra faire mieux et je me souviens qu'en 2004, je considérais déjà
avoir réalisé un bon chrono à 14,53 nuds, à
bord du premier IDEC. Il faut comprendre que comme on est toujours vent arrière
ou presque, le bateau doit prendre de l'angle pour conserver de la vitesse et
ainsi parcourir environ 30% de route supplémentaire. Il faudra donc être
toujours au-dessus de 20 nuds de vitesse pour espérer tenir une moyenne
de 16 nuds calculés sur la route directe. C'est loin d'être
évident. Aussi, je ne me fixe pas d'objectif quantifié. Je veux
juste tenter de faire mieux que le temps de Thomas. La
météo idéale sur ce parcours ? Il faut espérer
l'anticyclone aux Açores pour pouvoir partir dans un bon flux de nord-nord-est
à Cadix et accrocher ensuite l'anticyclone des Bermudes. En octobre, on
a souvent une situation perturbée, on peut aussi être amené
à naviguer sur le dos d'une dépression tropicale
Cette fois
encore, je vais travailler avec le routeur Jean-Yves Bernot qui est motivé
pour repartir sur cette nouvelle aventure en solitaire. Le
Stand-by est prévu à partir de quelle date ? Je
serai à Cadix au plus tard le 27 septembre, IDEC devant être opérationnel
là-bas pour un départ à compter du 29. Ensuite , il faudra
savoir être patient pour prendre la bonne fenêtre météo,
la date limite que je me fixe pour partir étant fin novembre. Mais je ne
crois pas que j'attendrai aussi longtemps car, statistiquement, à cette
époque de l'année une fenêtre météo favorable
se présente là-bas toutes les trois semaines. Content
de reprendre la mer ? Impatient, oui ! J'adore naviguer sur ce
beau parcours qui est aussi celui où j'ai fait mes toutes premières
armes, avec mon premier multicoque que j'avais bricolé moi-même,
à l'époque où le parcours se poursuivait jusqu'en République
Dominicaine. C'est un parcours où l'on peut s'attendre à des vents
assez forts, soutenus et portants, c'est à dire les conditions où
IDEC s'exprime le mieux. Ce sera sportif
j'aime ça ! |